L’État nous l’avait déjà montré mais c’est aujourd’hui d’une évidence flagrante : L’ordre moral effectue son grand retour ! Le gouvernement vient en effet de communiquer ses choix de politique familiale pour 2006 : augmentation de la rémunération du congé parental (environ 40% de plus que cette année) mais uniquement à partir du troisième enfant, et doublement du crédit d’impôt pour la garde des enfants de moins de six ans hors domicile.
A travers ces mesures qui nous sont présentées comme une aide aux familles précaires, c’est la mise en avant d’un modèle social de la famille dans lequel on sent des relents d’ordre moral et de bénitier... On y voit bien sûr la valorisation de la famille nombreuse en opposition à ceux qui ne rentrent pas dans le cadre de la famille nucléaire et procréatrice, qu’ils soient hétérosexuels, homosexuels ou autres, en couple ou à plusieurs, selon les choix libres de chacun. C’est aussi et surtout tenter de faire ce que la religion et l’État ont voulu durant des siècles : restreindre la femme à un rôle de procréatrice servile, le statut de personne ramené à celui de rôle biologique. La valorisation des familles nombreuses nous rappelle de biens mauvais souvenirs : 2000 ans d’obscurantisme religieux, les politiques natalistes de Pétain et de son repeuplement de la France ou des capitalistes du XIXe siècle qui voyaient la fécondité des les classes laborieuses comme une mine de futur-e-s exploité-e-s.
Il n’est pas d’ordre naturel de la famille, du nombre d’enfant ou de la structure familiale, pas de fonction biologique qui puisse déterminer une condition sociale féminine en opposition à une condition masculine, leur cadre moral n’est pas une réalité tangible mais une invention d’exploiteur. Il est temps de prendre nos vies en main et de s’émanciper de leurs positions sexistes et patriarcales !
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