En préambule, il est nécessaire de préciser que ce mouvement, s’il s’est globalement unifié autour de revendications communes est animé de façon différente suivant les villes, les structures occupée [1] si, les personnes et organismes porteurs de la lutte. Il y a donc une grande variété de situations, et n’ayant pas le don d’ubiquité, je parlerai d’abord à partir de mon expérience de participation à cette lutte, en la complétant avec les informations recueillies sur les situations dans d’autres lieux.
Qui sont les acteur.rices de ce mouvement ?
Une camarade a émis cette réflexion : « il ne faut pas confondre des théâtreux qui appellent à l’union des précaires et une lutte des précaires soutenues par les théâtreux. » Effectivement, la lutte n’est pas partie de groupes de précaires ou chômeur.euses. Plus précisément, elle n’est même pas partie des gens de théâtre, mais du SNAM-CGT (les artistes musiciens) qui a lancé l’occupation de l’Odéon à Paris. Alors, effectivement on peut dire que cette lutte est animée en grande partie par des personnes travaillant dans le secteur culturel et principalement du théâtre (mais pas seulement : musicien.nes, danseur.euses, platicien.nes, etc. y participent aussi).
Très rapidement des précaires d’autres secteurs ont participé au mouvement, principalement à travers des syndicats CGT des privés d’emploi, la CIP (Coordination des intermittents et précaires) et parfois des groupes restants des mouvements de chômeurs (MNCP, AC !). Cela reste un mouvement de militant.es, qui certes sont elleux-mêmes majoritairement des intermittent.es, des précaires et des chomeur.euses, mais pas une lutte de précaires de base.
Mais si l’on veut comparer historiquement, le mouvement des occupations (ANPE, ASSEDIC, etc.) de 1998 n’était pas non plus une « lutte des précaires » pure. La moitié des occupants étaient des militant.es associatifs, syndicaux et politiques. La différence avec aujourd’hui est qu’iels avaient réussi à agréger autour d’elleux des chômeur.euses « de base ». C’est moins le cas aujourd’hui mais ça commence à évoluer dans certaines villes.
Pour en revenir à la remarque citée plus haut, pour moi, il ne s’agit pas non plus seulement de « théâtreux qui appellent à l’union des précaires ». Ça l’est en partie, mais ça va aussi plus loin en voulant amener vers des convergences de luttes entre précaires et salariés pour aller vers autre modèle de société [2]
Une particularité à relever : certains théâtres sont occupés principalement par les jeunes en formation. C’est le cas par exemple pour La Colline (Paris 20e), La Commune (Aubervilliers) ou le TNS (théâtre national de Strasbourg… Ces jeunes ayant souvent peu de contacts avec le monde militant et les syndicats ont avant tout cherché à établir des liens avec les étudiants et lycéens, et en particulier en faisant des actions sur le thème de la précarité en milieu étudiant.
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