Après la grande marche NoTav, la suite est à inventer !

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No Tav

Alors que l’on s’achemine vers un redémarrage du chantier coté français, les opposants à la ligne TGV Lyon-Turin participent à une grande marche NO TAV entre Chimilin et le Mont Cenis du 30 juin au 12 Juillet.
Article de suivi quotidien de la marche contre le Lyon-Turin.

Pour la suite de l’été, voir le Programme du camping No TAV au Val de Suse (Venaus), du 18 au 26 juillet

  • (Du 9 au 12/07) Récit des derniers jours de la marche

Nous avons trouvé une étrange empreinte sur les rivages de l’inconnu.L’une après l’autre nous avons élaboré de profondes théories pour rendre compte de son origine. Finalement, nous avons réussi à reconstituer la créature qui a déposé cette empreinte. Et voila ! C’était la notre”.

Nous sommes en Italie depuis deux jours. Tout est allé très vite et a été très intense.
Voilà 10 jours que nous marchons ensemble, à 100, 200, 300, à travers routes, chemins, et sentiers de montagnes. Nous avons passé des villages, des bords de rivières,longé des champs, passé des ponts, des cols, une frontière.

Après notre passage à la descendrie de St Martin la Porte nous avons continué notre route vers Villarodin où nous nous sommes arrétés deux jours.
Nous sommes alors accueillis sur un terrain municipal : le maire, No TAV, opposé au TGV, avait accepté notre venue mais était parti en vacances. Le champ, bien que magnifique était trop petit pour tous nous accueillir. Un paysan nous prêta donc sympathiquement quelques bout de terre pour y être à notre aise. Heureusement, comme l’a si bien dit hier une italienne “Nous ne sommes pas toujours organisés, notre grande force, c’est l’improvisation”.
Sur le terrain au bord d’une rivière,au pied des crêtes, entre tournesol et achillée, les tables se montent, le bus cantine se déplie, et les barnums se dressent en quelques heures.

Le lendemain matin, le 9 juillet, nous allons au marché de Modane. Certains distribuent des textes, d’autres chantent, ou discutent autour d’un café. Nous repartons les coffres pleins de cagettes de fruits offerts. Comme chaques jours, on mange un bon repas avant une discussion sur les luttes contre les lignes THT, les centrales nucléaires, et les centres éoliens. On s’échange des nouvelles, des pratiques, des reflexions, entre le nord de la france, l’Aveyron, la vallée de la durance, le sud de l’Algérie. Il y a des personnes de tous ces endroits là, car comme nous l’expliquerons aux italiens, bien que la lutte parte d’un territoire situé, les questions qu’elle pose et la possibilité d’empêcher ces projets d’infrastructures se déploient à l’échelle nationale et internationale. Et nous tissons des liens sans cesse.
Le soir nous parlons aussi du Kurdistan, où se racontent et confrontent différentes visions et perceptions des enjeux des luttes et de l’organisation révolutionnaire kurde rencontrées lors de voyages et du récit d’un jeune syrien en exil qui nous suivi tout le long de la marche.

Nous sommes juste à côté du chantier de la descenderie de Modane. Ils creusent la montagne et s’apprêtent à réquisitionner des terres pour stocker les montagnes de gravats produites par les excavations. Le gardien du refuge du col du petit Mont-Cenis que nous rencontrons le lendemain nous en parle, il perdrait 10 hectares, il a pris le drapeau, c’est un sympathisant.

Le soir nous faisons une marche au flambeau, il est 10 heures, la nuit tombe, les torches s’allument,nous partons vers Modane. On passe devant les grilles de ce chantier où le vigile a dû traverser un petit moment de solitude et d’angoisse, mais nous ne nous arrêtons pas, nous allons vers la ville, en se disant qu’un vendredi soir il y aura peut-être des gens à rencontrer. On avance sur Charly parker dans cette ville presque déserte. Quelques personnes aux fenêtres sourient, on croise une bande de jeunes sur la place de la fontaine. Il nous prennent au début pour un rassemblement chrétien puis viennent marcher avec nous. Quelques heures après ils sont encore là à dire “Ben oui on est toujours là, toujours là, ouais NO TAV”. On se retrouve devant la gare, quelqu’un joue de l’accordéon, un bal improbable se lance. Il reste un étrange souvenir de cette marche impressionnante, presque menaçante, qui finit par danser, entre le musée du TVG Lyon Turin,un bus de l’armée de terre, les terrasses de bar. Nous rentrons, un de ces moments de marche où on se tient, on discute longuement, on partage bonbons et idées.

Le lendemain c’est le départ, on traverse le col du Mont-Cenis, on y rejoint les italiens, pour passer la frontière ensemble.

Nous partons tôt, en convoi où flottent les drapeaux, fusent les klaxons. Nous entamons la montée en chantant : “ils remontent la montagne en criant NO TAV …”
Les rythmes s’accordent comme un accordéon tenu par un même souffle. Nous ne passerons plus jamais de la même manière dans ces endroits. On se retrouve tous au pied du fort, pas loin du barrage du Mont Cenis. Les italiens et italiennes sont là avec du fromage, du pain, du vin, des gâteaux, de la joie.

Une chanson s’écrit :

No no no no tav
nana chebab al No tav (nous les jeunes sont no tav)
rasba anak ya police (va te faitre foutre la police)
nana ma badna kitab (nous ne voulons pas du train)

Pour construire un TGV, lalilalala
vogliono destrustrige la nostra valee
mais on les f’ra dérailler lalilalala
on arrive de tous côté lalilalala

(couplet en syrien)


les NO TAV sont arrivés, lalilalala
Ils ont peur pour leur chantierlalilalala

refrain

Si parte si torno toujours insieme
du coté italien ils ne lachent rien
tav tav stay away or we’ll be on your way
scheiss scheiss polizei ça brule ai ai ai

Nous tapons dans les mains, on chante en attendant le pic nic.
Puis à une soixantaine de voiture, cette impressionnante colonne descend vers la vallée italienne qui nous a tant apporté en idée, énergie, et rencontres.
Nous allons les rencontrer, tenter de leur transmettre un peu d’énergie à notre tour, discuter avec eux de la situation.

Nous sommes attendus à la frontière.Ces absurdités administratives. Une centaines de carabinieri (police italienne) et de digos (rg italiens) nous bloquent, et avec nous le seul axe routier qui relie la vallée de la Maurienne à l’Italie. Les italiens négocient notre passage, seuls les conducteurs seront contrôles mais les passagers filmés. La police se retient difficilement de dévoiler son fachisme, ils sont énervés, menaçants, ils forcent l’ouverture des portes, bloquent les véhicules qui ne se laissent pas filmer, tentent de crever les pneus.

Cela prend plusieurs heures et provoquent des bouchons de plusieurs kilomètres.
Nous passons finalement tous, la rage au ventre. Saleté de frontières et de flics. Et arrivons à Venaus,un des presidio de la vallée de Suse

Nous sommes attendus, acceuillis. Le lendemain un maquisard de la seconde guerre mondiale, habitant de la vallée depuis toujours, nous parle des sabotages de train (qui servaient au transport des soldats nazis en 43 et 44 et de leur matériel) qui ont marqué l’histoire locale. L’après midi nous allons marcher dans la forêt du chantier de la Maddalenna. Nous passons sur l’autoroute, observons les avancées du chantier. Cette forêt est devenu zone militaire, nous voulons déposer un drapeau en mémoire des résistants, les militaires refusent, nous prennons un autre chemin pour le faire quand même.

C’est chargé de souvenirs, certains et certaines connaissent ces bois par coeur.
Le soir nous allons à la fête au presidio de chiomonte, un autre presidio à côté d’un autre endroit du chantier. Il y a un concert, à manger, nous affirmons avec ceux de la vallée une présence devant les grilles du chantier, gardé par la police. Nous sommes là, on est ensemble, on fait la fête. Nous allons quand même cogner aux grilles : “Giu le mane de la valsusa”. Quelques personnes escaladent les grilles, ils tirent avec le canon à eau et gazent en tirs tendus.

Le concert continue tout de même et la fête s’étire jusqu’au matin.
Le dernier jour, dimanche 12 juillet,une assemblée internationale invite tous les comités de la vallée et nous permet de les saluer, remercier encore une fois de leur accueil, de prendre des nouvelles de la lutte et des difficultés du moment : militarisation intense et procès incessants. Mais aussi des problèmes techniques prévisibles du chantier actuellement bloqué depuis 20 jours suite à la découverte d’une poche d’eau sous pression sur le tracé du forage.

On se quitte en se rappelant que notre force de blocage ne pourra les entraver qu’en prenant l’ampleur d’une grève générale, et d’une solidarité des deux côtes de la frontières. Il ne faut pas se focaliser que sur l’endroit du chantier mais étendre le mouvement et la conflictualité.

Nous avons rendez vous le deuxieme weekend de septembre à Lyon pour préparer un prochain rendez vous à l’automne, peut-être un repas sur un des endroits où nous sommes passés, peut-être la construction d’un presidio côté francais …
La suite est à inventer.

Au moment où nous écrivons, au presidio de Venaus, une voisine nous emmène des gateaux, elle fait ça souvent, nous dit-elle, ramener des douceurs aux NO TAV.
Le café est près, a bientot.

A sara dura !!!!

  • (10/07)

Départ matinal pour la montée au Montcenis. Un convoi est organisé pour emmener les marcheurs jusqu’au refuge du Suffet (vallon d’Ambin - 1690m d’altitudes) pendant que le repas se prépare et que le camp de Villarodin est replié.

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Le cortège dans les bois

Les marcheurs randonnent en cortège et drapeau jusqu’au bord du lac du Montcenis, où les Italiens les attendent et où le reste du convoi les rejoint en début d’après-midi (avec un petit passage « tout-terrain » pour éviter les contrôles policiers). Repas et discussion au bord du lac.

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Le convoi sur le barrage du Montcenis

Au moment de redescendre côté italien, on apprend que les carabineri bloquent la route, contrôlent et fouillent ceux qui passent isolés. La descente côté italien se fera donc en convoi, alternant les voitures françaises et italiennes. À Moncenisio le convoi sera bloqué pendant près de 3 heures par la police italienne. Refus collectif face à la demande de contrôle de l’ensemble des marcheurs. Avant de pouvoir enfin rejoindre le camp coté italien.

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Le cortège bloqué peu après la frontière italienne

En attendant un récit en français des journées du 11 et 12 juillet, vous pouvez trouver un texte en italien sur le site NoTav.info

  • (09/07)

Jeudi matin petite visite en cortège et discussion sur le marché de Modane. Entre le camp et Modane un grand terrain vide, entourée de caméra de vidéosurveillance et dans lequel stationnent les gendarmes : les terrains dévolus au futur chantier coutent cher, avant même d’être utilisés...

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Discussions sur le marché de Modane

Après-midi discussion et débats, sur le camp qui se prépare à Bure, sur la situation à Kobané.

Le soir, après le copieux repas des cantines, départ pour une marche aux flambeaux à Modane. Les gardes mobiles ne sont pas loin, mais nous ne les verrons guère ce soir. Ambiance slogans, chansons et sono musicale. On s’accorde une petite pause festive devant la gare SNCF de Modane avant de prendre le chemin du camp. Malgré la fatigue, soirée festive et chantante.

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Marche aux flambeaux à Modane
  • (08/07)

Petite visite de la descenderie de St-Martin-la-Porte :

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Petit chapardage et pique-nique avant de partir en convoi sous le regard des gendarmes vers Villarodin, dernière étape avant de passer côtés “carabinieri”. Ce soir discussion sur les luttes autour de l’énergie (nucléaire, éolienne, tht, transfo) suivit d’une projection du film d’Alessi Dell’Umbria sur la lutte contre les éoliennes au Mexique avec le réalisateur.

Demain nous serons également à Villarodin, rejoignez-nous au camp , le long de la rivière, pour aller tracter dans Modane, partager la dernière grande assemblée sur la marche ses suites et préparer le passages de la frontière pour rejoindre les camarades de Val de Suse.

Mercredi soir arrivée du cortège à Villarodin - Le Bourget et installation du campement en bordure de l’Arc. Soirée projection en plein air.

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Mercredi soir, projection au camp de villarodin/le bourget
  • (07/07)

Le matin nous avons visité St Sulpice, village qui sera démoli si le chantier se fait, mais ça risque pas. L’après-midi nous sommes parti en cortège jusqu’à une scierie également impacté par le projet, et avons rejoint le camp à St julien Mont Denis où Daniel Ibanez a pu partager son savoir technique sur les incohérences et stupidités du projet du tav.

Pour suivre l’aventure de la marche NoTav dans son intégralité Après la grande marche NoTav, la suite est à inventer !

  • (06/07)

La journée a été longue pour les marcheurs qui sont partis de Val Pelouse au dessus de La Rochette pour arriver à St Rémy de Maurienne. Rude descente mais un lac où se jeter à l’arrivée !

Nous sommes actuellement à St Sulpice, du monde nous a rejoint. Ce soir c’est repas en musique avec deux groupes qui viennent tout spécialement nous faire un petit concert, avant une discussion sur le Chiapas.

Demain mardi 7, nous serons encore à St Sulpice le matin, petite ballade à 10H pour aller voir la sortie du tunnel qui ne sera pas construit ! Puis nous irons à St Julien Montdenis pour passer la nuit (sans oublier le plongeon quotidien dans le lac vers Villargondran). Le soir nous aurons le plaisir d’accueillir un des techniciens contre le tgv pour nous expliquer les tenants et les aboutissants économiques de ce projet. A la tombée de la nuit nous serons heureux de participer à un « specatcle » de cirque !

N’hésitez pas à nous rejoindre !

Après un départ tôt du camp de Dullin (encore merci au paysan qui nous a accueilli sur son terrain) la marche s’est dirrigée vers le col de l’Epine puis St Sulpice pour un pique-nique. S’en suivit un convoi pour le camp de Chapareillan

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Dimanche rendez-vous à 9h au camp pour une balade avec le comité contre le Lyon-Turin de Chapareillan.

  • (03/07) Au quatrième jour de la marche.

En chanson : TGV, sur un air de...
Depuis trois jours maintenant nous marchons et explorons des endroits magnifiques que le tgv ravagerai. La folle aventure de la marche no tav : jour numero 3

Le départ demain matin est à 7h30 pétante, du camp de Dullin. Nous irons à pied au col de l’épine, où le convoi de voitures nous rejoindra pour pique niquer. Arrivée à Chapareillan estimée à 18h.

  • (02/07) Au troisième jour de la marche : récit photographique.
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    Des nouvelles fraiches demain.

  • (01/07) deuxième jour de marche

Les dates à St Franc sont annulées, tant pis. Nous serons jeudi et vendredi à Dullin et samedi et dimanche à Chapareillan. Le programme est maintenu, toi même tu sais.

Aujourd’hui nous traversions Avressieux et le lieu où les aménageurs prévoient de creuser le tunnel fret-voyageur, petit hameau qui va être particulièrement ravagé. Après un pique-nique au bord de l’eau et des bons moments de baignade que center parc ne saura jamais remplacer, nous sommes rentrés au camp pour accueillir les membres du comité NO-TAV de Chambéry qui sont venus nous conter l’historique de la lutte contre le TGV, nous donner du courage et nourrir des perspectives communes.

Les cantines cartonnent, néanmoins n’hésitez pas à ramener des victuailles pour vous ou à partager.

Ce Jeudi départ à 9H30 du camp de Verel (we’ll be back) direction Dullin. Nous nous arréterons au belvedère, arriverons au camp fraichement installé à l’heure de la colation. S’en suivra une après-midi de folie, avec un championat de grangeage de foin, jeux, discussions, piquage de tête à Aiguebellette. Nous acceuillerons des camarades de Roybon (ça chauffe là-bas) à midi et de la ZAD de Notre Dames des Landes le soir pour parler des luttes paysannes.

A sarà dura !

  • (30/06)
    Premier jour de la marche, une petite bafouille :
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Salut, les amiEs,
La première journée de la marche touche à sa fin. Une jolie marche de Chimilin à Verel de Montbel avec un pique-nique préparé par la cantine de la marche. Pas de bobos, un gros soleil, un bonne participation, des enfants, des anciens, des gens de loin, de près.

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Ce soir (mardi) première assemblée de présentation de la marche et dégustation de la bière “NOTAV”. Les jours qui s’annoncent seront tout aussi ensoleillés alors prévoyez de la crème solaire.

Départ à 9h du camp (Verel) pour une balade vers la future (ou pas) entrée du double tunnel fret-voyageurs.

Venez quand vous voulez, n’hésitez pas à appeler le téléphone de la marche (0640788029) pour savoir où nous nous trouvons.

A 18h rencart au camp pour la discussion sur le projet du TAV (tgv) : les points techniques, la contre expertise, la lutte en Italie et sa capacité à prendre forme de l’autre côté de la frontière (ici).

Il a été question hier d’annuler les étapes à St Franc. Ce que l’on peut vous dire ce soir, c’est que nous resterons un jour de plus à Dullin (Jeudi soir et vendredi soir) et que nous mettrons le plus vite possible où nous nous trouverons ce week end !

Que les prochaines journées soient aussi joyeuses !

A sarà dura ! à bien vite !

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