Lundi 2 février 2009, Nicola Sarkozy a crée un conseil pour la création artistique dans lequel il compte impulser « un changement de culture pour apprendre à mieux soutenir le processus de création » et rompre avec « les décennies de mauvaises habitudes ».
Décidément, Monsieur Nicolas n’aura rien compris de l’idéologie post-moderne de la tolérance et de la relativité absolue que certains penseurs ont instaurées et diffusées dans la sphère culturelle pour soutenir, par l’acceptation du Tout, le libéralisme.
Monsieur rêve d’académie française, d’un Lebrun maître d’art qui s’exécuterait à le portraiturer dans ses plus nobles apparats. Il rêve du Beau, du Grand Art, de cette grande machinerie que louis XIV, dans la peau duquel Sarkozy se voyait déjà, avait stratégiquement pris le soin d’élaborer pour sa mythologie personnelle.
Étonnamment, ce que le petit homme semble ignorer c’est que « ces décennies de mauvaises habitudes » à travers lesquelles il semble viser l’art contemporain, sont ce qui lui permet de ne point souffrir de la hargne artistique présente dans la genèse de notre époque.
Jacques Lang avait lui, en bon politicien qui se respecte, bien compris que pour calmer l’élan de révolte des années 60, caractérisé par l’ambition de restaurer un quotidien trahi par les méta-récits modernes, il fallait urgamment empêcher cette nouvelle spontanéité , cet in situ, ce générateur carpe diem, de nihilisme, en créant des canaux à courant institutionnellement unique.
Pour cela il mît en place une campagne en faveur de l’art contemporain, se matérialisant par la création de nombreux musées par des biennales ou par toute forme de manifestation susceptible d’annihiler la dimension subversive d’un art désormais malade d’indifférence, évaluative de banalisation. En ce qui concerne la révolte post-moderne il faut souligner que les caractères choquants qui lui sont propres ne scandalisent plus personne et sont non seulement reçus avec la plus grande complaisance mais se sont eux-mêmes institutionnalisés et se retrouvent joués à l’unisson de la culture publique officielle de la société marchande.
Ce confort proposé, ludiquement difficile à rejeter, dévitalise la profondeur esthétique et critique de l’art, et le condamne à la léthargie de la visite programmée.
Ainsi et pour en revenir à l’actualité, en ré-instaurant les valeurs esthétiques de l’Ancien Régime, sarkozy favorise, dans la logique du processus historique de lutte, l’émergence de réseaux artistiques dont l’ indépendance pourra elle seule, redonner de la la crédibilité et de la profondeur à l’engagement politique autrefois dilué dans la récupération.
silberlie.
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