C’est en octobre 2003 à Lyon que naît S.A.A.L.A.A.M (Solidarité Anti-Autoritaire avec Luttes et Alternatives de l’Afrique du nord au Moyen-orient) de la volonté de cette poignée d’énerg’humain-e-s de créer un réseau de soutien à l’aire géographique et culturelle communément désignée comme « arabo-musulmane ». Nous y avons toutes et tous plus ou moins des attaches affectives. C’est pour cette raison que dans la situation (géo)politique actuelle, il nous a paru primordial de manifester cette solidarité. Ce texte en est la première expression collective, sous forme de présentation mais aussi d’appel à des contributions éventuelles si le coeur vous en dit...
Pourquoi solidaires ?
Nous nous déclarons internationalistes car l’aspiration à une plus grande justice et émancipation sociales ne peut se faire dans le cadre des frontières nationales d’un pays.
Nous proposons comme moyens d’action :
la prise de contact puis la diffusion d’informations sur les luttes et alternatives politiques, sociales et culturelles et sur un héritage, une civilisation et un patrimoine méconnu et trop souvent minoré.
le soutien concret (matériel, financier, logistique...) mis au service d’initiatives locales et indépendantes afin d’éviter la reproduction de rapports colonialistes et impérialistes dans notre militantisme...
l’activisme direct et traditionnel de contestation (manifestations, etc...) en tant qu’écho et soutien à des situations lointaines nous concernant.
Pourquoi de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient ?
Celà relève d’abord d’un choix subjectif et arbitraire par la rencontre de personnes ayant des attaches personnelles avec différents pays de cette région du monde : Algérie, Egypte, Iran, Israël, Liban, Maroc, Palestine, Syrie, Turquie, etc...
C’est aussi un choix raisonné et politique car ce monde est hâtivement perçu comme un tout : le monde arabo-musulman. Pris en tant que tel dans des enjeux géopolitiques de première importance aujourd’hui, il est l’objet de beaucoup de mythes, mystifications,
stéréotypes simplificateurs de nature à produire et entretenir une vision racialisée et raciste du monde, vision absolument contraire à sa pluralité, à sa diversité.
Les attaques subies, tant là-bas qu’ici, par les populations et sociétés de ces régions sont dirigées contre elles à cause de leur identité réellement ou supposée arabe et/ou musulmane. Il y a une cohérence entre la violence qui leur est infligée et leur identité revendiquée et/ou fantasmée comme en témoigne la notion de crispation identitaire.
Pourquoi anti-autoritaire ?
Les combats menés pour plus de justice sociale ne peuvent être menés à terme que par des moyens adéquats. Ce sont les moyens eux-mêmes qui produisent la fin : il nous paraît impossible de dissocier les pratiques mises en œuvre des buts affichés. L’aspiration à un monde anti-autoritaire (sans rapports de domination y compris inter-individuels) ne peut se faire que par des moyens anti-autoritaires.
Si l’anti-autoritarisme est une condition au soutien des luttes et autres initiatives locales, il est aussi à usage interne. Cette position comprend le fait de ne pas établir de hiérarchie entre les luttes.
Un fonctionnement autogestionnaire au sein du collectif-réseau, c’est aussi la possibilité proposée à toute personne ou groupe de personnes de s’investir à nos côtés sur la base de cette appel/manifeste, à un niveau
national, et pourquoi pas international dans l’autonomie.
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