Cette condamnation, est une nouvelle illustration de ce qu’est la justice de classe, au service du capitalisme. Le soi-disant « dialogue social », c’est « marche ou crève », et si possible, crève en silence et sans te révolter. Le patronat peut ainsi jeter à la rue des milliers de salarié.es, les conduisant tout droit vers la précarité, voire le suicide, avec la complicité de l’état et de la « justice » qui emprisonne celles et ceux qui se sont légitimement battus au nom de la justice sociale.
Ces dernières années ont vu se multiplier les condamnations . Le cas du camarade de la cnt Fouad Harjane, condamné à 40 000 euros d’amende pour sa participation à un mouvement anti-CPE, en est un exemple frappant. Plus récemment, avec l’affaire TEFAL, c’est une inspectrice du travail (Laura Pfeiffer) et un ancien salarié lanceur d’alerte qui ont été condamnés à 3500€ d’amende pour avoir dénoncé les conditions de travail. Des poursuites ont également été engagées à plusieurs reprises contre des personnes venant en aide aux migrant.es, sans parler de la violente répression dont sont victimes les Zadistes partout en France, à commencer par ceux et celles de Notre-Dame-des-Landes.
Mais depuis quelques mois, le patronat et ses domestiques du gouvernement passent à la vitesse supérieure dans cette répression du mouvement social dans son ensemble, tel que l’annonçait leur offensive médiatique contre les salarié.es d’Air France.
L’instauration de l’état d’urgence, qu’un nouveau projet de Constitution entend pérenniser, permet quant à elle toute une série de perquisitions, gardes-à-vues, assignations à résidences complètement injustifiables ciblant les militants, comme ce fut le cas lors de la COP21, et sans aucun lien avec la lutte contre le fondamentalisme religieux, qui n’aura finalement servi que de prétexte.
Comme d’habitude, on balaye de la main la vraie violence, la violence sociale que des milliers de salarié.es et de précaires, chômeur.euses, retaité.es, étudiant.es, subissent chaque jour. Les responsables de cette violence-là, l’État et les patrons, ne sont en revanche jamais inquiétés et encore moins condamnés....Plus fort encore le gouvernement par l’entremise de Macron encourage les patrons à transgresser les lois. Ainsi, en plafonnant légalement les indemnités en cas de licenciement abusif/irrégulier, soit-disant pour ne pas décourager les employeur à embaucher, il encourage les patrons à violer la loi (un licenciement abusif est par définition hors la loi). A l’heure où on nous rebat les oreilles avec l’état de droit « fondement de notre société », il est de plus en plus évident qu’il est à deux vitesses.
Les magistrats qui ont rendu ces verdicts étaient libres de leurs décisions, mais le week-end ils se retrouvent au golf avec les patrons et les politiciens, pas à faire un barbecue avec le populo.
« Appartenir à la classe dominante, c’est d’abord être convaincu que l’on peut transgresser la lettre de la règle sans en trahir l’esprit , pour la bonne raison qu’en tant que faiseur de règle, on considère que l’on incarne ledit esprit. Plus encore, le « responsable » va éprouver le sentiment d’avoir pris des risques en décidant des règles, ce dont il va pouvoir tirer un orgueil personnel pour légitimer sa position à ses yeux et même mépriser les dominés . C’est cette espèce de sens du réalisme qui fonde la connivence entre les membres de la classe dominante et qui est activé en particulier lorsque l’un de ses membres est confronté à la critique. » Luc Boltanski
« Il faut des jeunes français qui aient envie de devenir milliardaires »
En digne représentant de nos élites, Macron, en se basant sur les vieilles théories putrides du darwinisme social, nous refait le coup du rêve américain.
Dans une société libérale, chacun a la possibilité d’arriver au sommet. Seuls les meilleurs peuvent dépasser les autres pour y arriver. Puisqu’ils sont meilleurs que les autres, il est normal qu’ils dirigent, profitent et jouissent de privilèges.
Cette mentalité engendre la violence de notre société. Violence entre individus, l’autre est perçu soit comme un adversaire qu’il faut écraser soit comme un objet qu’il faut utiliser pou son profit. Violence sociale de la part des institutions au service des dominants.
A une société dont chaque enfant rêve d’accumuler plus d’argent qu’il ne pourra en dépenser pour avoir reconnaissance et pouvoir, nous préférons une société fraternelle dont les enfants rêvent de faire progresser le bien vivre de toutes et tous.
On le voit avec la condamnation des Goodyear et la destruction en cours du code du travail, si on les laisse faire la violence et l’avidité des exploiteurs deviendront totalement décomplexée.
Face à ça ces assauts, il est plus que temps d’être unis pour les faire reculer.
Un coup contre l’un d’entre nous est un coup contre tous
Obtenir la relaxe pour les 8 de Goodyear, l’abandon sans condition des poursuites judiciaires contre l’ensemble du mouvement social, l’abrogation de l’état d’urgence ne seront que les premiers pas d’une contre-offensive.
Toutes et tous au rassemblement le jeudi 04 à 18H place Bellecour
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