Dans quelques jours, l’unité syndicale des cheminotes et cheminots va attaquer un conflit très important pour l’unicité du groupe public SNCF.
Dans quelques mois, les chantiers des accès entre Chambéry et Lyon - plusieurs milliards d ‘euros, et des tunnels sous Chartreuse, Belledonne, Maurienne et Dullin [1] - devraient commencer pour le pire projet en terme de dépenses insensées consistant en une deuxième ligne pour desservir Turin en fret et en passagers.
Le mouvement syndical s’en prend à la casse des filiales de la SNCF ; la privatisation des infrastructures passe un cap sans précédent.
Cette mobilisation, qui est aussi la nôtre , est même reconnue comme nécessaire de la part de la FNAUT ( Fédération Nationale des Associations d’Usagers du train, pro LGV ) qui disait il y a deux semaines que ce mouvement était loyal, car annoncé à l’avance, et que les cheminot.es ne se battaient pas pour des augmentations de salaires mais pour un service public.
Du côté de la lutte NO TAV, on se bat depuis 40 ans et le couperet est de plus en plus proche.
Après l’annonce des 100 milliards de 2023 que le gouvernement Borne avait réservés pour la redynamisation du rail, les crédits n’ont jamais été débloqués.
Aujourd’hui , nous avons un nouveau ministre qui essaierait de pallier l’insuffisance de transports en commun en privilégiant les autocars au détriment du train.
On s’entasse comme des sardines, debout dans les escaliers des TER qui viennent de Bourgoin ou de Vienne, alors que les Etats et l’Europe débloquent des milliards pour des LGV ; les conséquences de ces chantiers titanesques ont des risques de retours aléatoires sur l’empreinte carbone colossale du projet à plus de 60 ans, alors qu’il faut agir immédiatement pour les limiter.
Avec seulement 3 millions de tonnes de marchandises sur les trains entre la France et l’Italie contre 140 millions de tonnes sur les camions, la France aurait les moyens avec la ligne de chemin de fer actuelle d’en faire passer 100 millions.
La CGT Savoie persiste dans ses mensonges sur la ligne existante et le nouveau projet en dépit des expertises du Conseil National d’Orientation des Infrastructures qui ne le juge pas prioritaire, comme d’autres organismes d’experts (Ponts et Chaussées, Cour des Comptes, Commission Mobilité 21) ; cela ne nous empêchera pas de lutter aux côtés des cheminot•es des autres secteurs pour qui la question est taboue ou sans intérêt.
Nous ne voulons pas de la relation client à distance ; nous ne voulons pas que l’intelligence artificielle soit l’interlocutrice des voyageurs qui refusent le metavers.
Si la voiture est un des PIRES symboles de l’individualisme, le train nous permet de garder un semblant d’espace public avec des horizons communs.
Le poids lourd est un fléau pour la santé alors que le fret ferrroviaire se passe de pétrole en nous permettant de mieux respirer.
En France comme en Italie, il est temps de s’opposer catégoriquement à la nouvelle 2 ème ligne Lyon-Turin.
Nous voulons la réouverture de la ligne entre Modane et St Jean de Maurienne pour janvier au plus tard et le maintien de l’activité fret dans le giron du secteur public, le plus à même de nous assurer une transition de
civilisation.
Seule une politique tarifaire sociale permettra par exemple à toustes de partir en vacances en train en famille.
Nous vous invitons le 24 novembre à un rassemblement, sportif et gourmand, pour bien nous préparer à cet hiver de conflit qui semble se dessiner.
Le comité CCLT - NO TAV 69
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