Place du Pont, au cœur de la Guillotière, des dizaines de voitures warning allumés et drapeaux aux fenêtres, des chants, des vieux, des plus jeunes, des commerçants du quartier, des étudiants, des enfants, bref le peuple quoi, avaient décidé de faire la fête sous les lueurs des fumigènes et le bruit des pétards.
Ils supportent l’Algérie ? Et alors ? Est-il interdit de supporter une équipe étrangère ? La France aux Français, non, mais quelle blague !
Mais au même moment, alors qu’aucun incident n’était à signaler outre les quelques burns de motos et de quads devant le pont de la Guill’, les CRS commençaient à encercler le quartier et à barrer tous les accès au centre-ville de Lyon.
Un témoin nous a rapporté que les flics disaient « de toute façon on laisse passer personne ». Liberté de circulation, mon œil !
Puis plusieurs groupes de la BAC en tenue de maintien de l’ordre ont commencé à pénétrer dans le quartier, casqués, lance-grenade et flash-ball en joue vers les gens regroupés, chantant et dansant. Si ce n’est pas chercher l’incident, quoi d’autre ?
À la provocation policière certains jeunes ont répondu par la provocation, quelques insultes en direction de la BAC et un jet de canette de bière a suffi aux keufs pour donner l’ordre de gazer massivement la place du Pont où étaient regroupées des centaines de personnes, des anciens, des enfants avec leurs parents venus faire la fête, des jeunes et moins jeunes.
Des personnes en voiture, n’ayant rien à voir avec les célébrations, ont été gazées à travers les fenêtres ouvertes, les grenades tombant parfois jusque sur leur capot.
Les jeunes n’entendaient alors pas laisser la police gazer l’entièreté de la place du Pont sans réagir. La fête a donc laissé la place à une émeute avec jeux du chat et de la souris avec les flics qui ne se sont pas privés d’effectuer tirs tendus de grenades lacrymo et tirs de flash-balls, et ce même sur des groupes calmes n’ayant aucune attitude hostile envers les bleus.
Pour le reste, les jeunes se sont défendus avec ce qu’ils avaient, ce qu’ils pouvaient. Un brin déséquilibré...
À chaque fois que la tension retombait et que les gens se regroupaient calmement, une série de grenades lacrymogènes étaient lancées histoire de bien réchauffer les esprits .
De nombreux tirs de lacrymogènes et de flash-balls ont été effectués gratuitement , un journaliste a été pris pour cible alors qu’il se trouvait dans un endroit isolé.
Nous n’avons aucune information sur d’éventuelles arrestations ou de gens blessés. Une arrestation à la Guill’ et une à Vaulx en Velin, c’est tout ce qu’on sait. [1]
Dans la soirée les groupes fascistes lyonnais faisaient tourner sur leurs réseaux sociaux la rumeur de deux églises incendiées à la Duchère. Alors enfilant leur cape de super facho ils n’ont pas hésité à tenter de rentrer dans le quartier de la Guillotière. Mais trop facilement repérables par les flics et les gens du quartier, ils sont restés aux côtés de leurs meilleurs amis de la BAC, se contentant de prendre des photos et de répandre leur haine des arabes et des noirs sur leurs réseaux sociaux.
Seul deux ou trois ont réussi à passer le barrage de CRS pour venir voir au plus près la « racaille insurgée » : et pas n’importe qui ! Maxime Gaucher, alias Merc, qui, rappelons-le, suite à l’agression d’une journaliste pendant les manifs droitardes de la Manif pour tous est interdit d’approcher à moins de 500 m de tout rassemblement ou manifestation sportive ou politique. Il était accompagné de son ami Damien Lefebvre, alias Damien Rieu, porte-parole des Jeunesses Identitaires de Lyon. Pas de bol pour eux, car un groupe d’antifascistes, followers amuséEs de leurs tweets de merde où ils font les poseurs et les guerriers de la race blanche, les attendaient et se trouvaient à une dizaine de mètres d’eux alors qu’ils prenaient des photos et rigolaient quand les flics chargeaient.
Les deux Zids, surpris de tomber sur des militants antifascistes sont repartis du quartier en se faisant botter les fesses. Soucieux de protéger leurs copains fascistes, les CRS ont tiré au flash-ball à plusieurs reprises en direction des antifas pour les faire fuir dans le quartier. Pas grave, les jeunes du quartier étaient prévenus !
Petite anecdote rigolote : les deux zids durant leurs déboires n’ont pas hésité à hurler à l’agression de « fachos » à leur encontre, traitant les antifas de « skins » devant les habitantEs, espérant peut-être une aide providentielle des habitantEs du quartier ! Une vraie pièce de théâtre ! Au regard de l’accoutrement de Merc ce jour-là, y a de quoi rigoler ! Ça assume ses convictions chez les cadres des Zids ! En bref ils sont repartis en courant d’où ils sont venus. Le calme est revenu progressivement vers 2h00 du matin.
Restons solidaires face à la répression policière, face aux Identitaires : à la Guillotière comme ailleurs, pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos.
La GALE " Groupe Antifasciste Lyon et Environs"
Mise à jour 14h45 : Une enquête de la DDSP (Direction Départementale de la Sécurité Publique) a été ouverte suite aux violences policières et en particulier à celle de la vidéo ci-dessous.
Mise à jour 24/06 - 11h - ajout de vidéo :
Et un bel exemple de violence policière (à partir de 0:22)
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