Nous, professionnels de l’urgence sociale et du Samu Social, étions en grève ce jeudi 19 janvier pour dénoncer le manque cruel de place d’hébergement dans le Rhône. Nous avons été reçus par le Préfet délégué à l’Egalité des chances et la directrice de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale.
Nous leur avons demandé :
La réquisition des bâtiments publics
La mise en place d’hébergement pérenne, digne et adapté
La fin de la mascarade des chiffres
Cette rencontre n’a aboutie à rien. Alors, nous avons interpellé la ministre du logement. Son conseiller Hébergement est venu rencontrer l’équipe du Samu Social et celle du 115. Il semble avoir été surpris par la situation critique de l’hébergement dans le département.
En effet, dans le Rhône, tout au long de l’année les directives ministérielles ne sont pas appliquées et cela même quand le plan grand froid est déclenché et que le ministre de l’intérieur annonce « zéro personne à la rue » !
A Lyon métropole, 470 places de mise à l’abri en gymnase ont été ouvertes pour compléter les places Plan Froid.
470 places ? Qui pouvait croire que cela suffirait en ayant connaissance des réalités du territoire ? Cette semaine encore, les chiffres publiés sont sans appel :
8000 demandes d’hébergement en attente à la MVS
2228 demandes d’hébergement adressées au 115 dont 1833 sont restées sans solution
Avec le redoux le 6 février le plan grand froid prend fin. Les citoyens sont moins inquiets. Les projecteurs se détournent du sort des personnes sans-abri. Les gymnases ferment.
Que vont devenir les 350 personnes encore présentes dans ces lieux ?
Le Directeur Général de la Cohésion Sociale, a demandé aux préfets de département et aux Directions Départementales de la Cohésion Sociale : « d’assurer la continuité de la prise en charge » pour les personnes mise à l’abri sur le plan grand froid.
Au vu du positionnement du préfet du Rhône et sans nouvelle du ministère du logement, nous sommes en alerte pour la situation des 350 personnes encore dans les gymnases. Si d’ici le 6 février aucune solution ne leur est trouvée, alors elles seront jetées à la rue et rejoindront la trop longue liste des 1 833 personnes déjà à la rue et qui attendent désespérément une place d’hébergement.
Nous ne devons pas rester silencieux face à un tel manque de volonté politique. D’autant plus lorsque nous savons que même à Paris, pendant le plan grand froid, toutes les personnes demandeuses d’hébergement se sont vu proposer une mise à l’abri. « Le zéro personne à la rue » est donc possible !
A quand sur Lyon une politique d’hébergement ambitieuse et adaptée ?
Le 3 février, le collectif des Professionnels de l’Urgence Sociale
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