(En présence notamment de membres de plusieurs familles de victime, dont le frère du jeune Hamza,13 ans, récemment blessé à la Duchère)
Après avoir tenté d’interdire notre rassemblement de samedi dernier puis voulu le déplacer sur la place Jean Macé, histoire de l’invisibiliser, et enfin avoir tenté de le rendre muet en empêchant toute expression musicale revendicative à Bellecour, après avoir purement et simplement pris un arrêté interdisant la marche déclarée ce mardi 16 mars entre le palais de justice et la préfecture, le collectif "NON à la loi sécurité globale" ne désarme pas et continue s’élever contre les lois et décrets liberticides que le pouvoir veut imposer à un peuple souffrant déjà durement des conséquences d’une gestion de crise sanitaire désastreuse, lui offrant comme seules réponses, l’arbitraire de l’état d’urgence permanent, la surveillance généralisée et la matraque.
Dans le cadre de la journée internationale contre le racisme et les violences policières, carcérales et judiciaires, à l’appel du Réseau d’entraide Vérité et Justice, le collectif "NON à la loi sécurité globale" au côté de l’Association des victimes des crimes sécuritaires, appelle donc à une nouvelle journée de mobilisation ce samedi 20 mars, à 14h au départ du TNP occupé pour réclamer justice et réparation pour les familles de victimes, dire "Stop à l’impunité et à loi Sécurité Globale qui a pour objet de la sceller " !
Parce que les artistes et le monde de la culture s’élèvent eux aussi contre la loi Sécurité Globale et la dérive autoritaire en cours, c’est du Théâtre National Populaire de Villeurbanne que la manifestation partira, lieu de culture occupé par les intermittents de l’emploi - comme une soixante d’autres lieux en France - qui avait déjà offert un espace d’expression aux artistes censurés samedi dernier par la préfecture alors qu’ils auraient dû s’exprimer place Bellecour,
Appel :
➡ Depuis le vote de l’état d’urgence pendant la révolte des quartiers populaires de l’automne 2005, une successions de lois, sur fond de surenchère sécuritaire, aux intentions électoralistes, n’ont cessé de grossir le catalogue des mesures autorisant les tirs à vues et les asphyxies. Avec la loi Sécurité globale, le but du gouvernement est clair : taire les images, qui ont encore récemment inondé les réseaux sociaux dans les quartiers populaires, ou lors de contrôles en ville comme l’affaire Kleber ou Chouviat, ou encore lors des mouvements sociaux comme celui des gilets jaunes - et passer sous silence les meurtres et les violences avec une impunité encore jamais égalée, ne mettant en lumière que le point de vue policier. Au delà d’un message d’impunité, c’est un réel échec du gouvernement à vouloir rompre définitivement le contrat de sécurité avec ses concitoyens (ou ce qu’il en reste), à mettre l’État et son gouvernement (désigné par le peuple) sous la tutelle de la branche la plus extrême de la police et de la justice…
➡ Plus que jamais nous devons nous mobiliser contre la loi sécurité globale et tous les textes liberticides votés en pleine torpeur sanitaire.
➡ Les pressions politiques de policiers se présentant en uniforme et en plein couvre-feu devant les domiciles d’élu·e·s ou devant des tribunaux confirment nos craintes quant à l’instauration d’un véritable État de police par la combinaison du SNMO (Schéma National du Maintien de l’Ordre) , de la proposition de loi « Sécurité globale » et du projet de loi « confortant les principes républicains ».
➡ Parce que les habitant.e.s des quartiers populaires ont expérimenté les premiers les atteintes multiples et répétés aux libertés conduisant aux violences policières (voir ci-dessous), avant que celles-ci ne se généralisent au peuple tout entier, nous marcherons ensemble ce samedi 20 mars au départ du TNP à 14h.
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Du 1er rassemblement des "folles de la place Vendôme" à aujourd’hui, le combat pour la justice continue, par l’association des Victimes des Crimes Sécuritaires et des familles de victimes :
" 21 MARS 1984 - 20 MARS 2021 : COMMÉMORATION DU PREMIER RASSEMBLEMENT DES « FOLLES DE LA PLACE VENDÔME ».
21 mars 1984 : pour la première fois en France, quatorze familles de victimes se sont rassemblées devant le Ministère de la Justice à Paris PLACE VENDÔME, pour alerter l’opinion sur des dizaines de jeunes tués et blessés au nom de la sécurité : https://www.youtube.com/watch?v=yPUpxKPRtEI
20 mars 2021 : la question de l’héritage de l’héritage des "familles de victimes " contre les crimes racistes ou sécuritaires se pose avec encore plus d’acuités 37 ans plus tard :
Les familles entendent alerter l’opinion sur des dizaines de jeunes tués ou blessés, lors de simples contrôles, ou mort en détention, ces dernières années.
A part quelques condamnations avec sursis, les auteurs impliqués, policiers ou non, bénéficient de non-lieu et de classements sans suite qui s’ajoutent au traumatisme des familles des victimes à jamais meurtrie. Au-delà de l’impunité qui sévit de manière récurrente, aggravée par les récentes disposition sur la Loi « Sécurité Globale », c’est la banalisation du droit de tuer ou de blesser qui est en jeu.
L’actualité récente dans les quartiers de l’agglomération Lyonnaises, révèle combien le mal persiste. Les drames de la Duchère, de Rillieux et de Bron, mêlent souvent un sentiment d’injustice et d’humiliation face au mépris des institutions envers cette couche de la population…Qu’on ne s’y trompe pas. Les révoltes, comme celles de 2005, après la mort de Ziad et Bouna, sont nées exclusivement de l’impunité d’un crime ou d’une violence policière. Elles illustrent les conditions de vie précaires plus générales.
Il était important de se réapproprier la parole sur nos vies et sur la lutte que nous menons. D’exprimer notre engagement et nos motivations dans le mouvement générale pour la justice ; gilets jaunes, défense des droits sociaux. Nous souhaitons réfléchir à la façon dont nous pouvons amplifier l’implication des habitants des quartiers populaires, qui vivent l’enclavement, la précarité, le mal-logement, les violences policières... et le racisme au quotidien. Ce qui est fait pour nous, et sans nous... est fait contre nous ! »
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Signataires :
Association des Victimes de Crimes sécuritaires
Collectif non à la loi sécurité globale [1]
CNNR
CU69
Mouvement pour une alternative non-violente ( MAN)
Attac Rhone
Youth For Climate
Assemblée des Gilets Jaunes Lyon et Environs
Fakir Lyon et la région
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