En vue des prochain rassemblement, des collectifs appellent à s’y rendre casqué-e-s. Ce texte à visée plus large que ce seul rassemblement explique cette stratégie à la fois symbolique et pratique.
Pour reprendre ce qui avait été écrit par des ami-e-s de Montreuil en 2009, nous portons des casques parce que « nous prenons la mesure des dangers que l’on encourt quand on manifeste sa colère dans la rue ».
Parce que pour nous le casque n’exprime pas la violence, mais le besoin impératif de se protéger. Et parce que nous avons compris que la police ne nous protège pas, mais qu’elle incarne et exerce la violence du système.
Parce que dans d’autres pays, cela va de soi qu’une manifestation ne se fait pas sans protection, et pour que le port du casque devienne ou redevienne un réflexe dans un contexte de répression policière permanente.
Parce que Rémi Fraisse est mort d’un tir policier. Parce que nombre d’autres avant lui sont morts de tirs policiers et continuent de mourir chaque année des conséquences de violences policières.
Parce que nous ne voulons plus perdre nos yeux pour avoir porté sur l’espace public notre colère face au système et à la violence sociale qu’il engendre.
Parce que nous voulons exprimer la nécessité d’un rapport de force et parce que nous en avons assez d’accepter la violence hégémonique de l’État.
Parce que nous voulons abolir les clivages entre « bon-ne-s »
et « mauvai-se-s » manifestant-e-s, entre « violent-e-s » et « non violent-e-s », et parce que pour l’Etat tout-e manifestant-e est de toute façon réprimable.
Parce que la violence n’est pas de notre côté.
Suite à l’assassinat de Rémi, suite à l’assassinat et aux mutilations de nombreux autres des mains de la police, nous n’appellerons pas au calme, nous ne laisserons pas le silence retomber, nous n’oublierons rien !
L’ Assemblé de lutte pour Rémi
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