La manif du 22 mars 2018, en plus d’avoir mobilisé 15000 personnes dans les rues de Lyon, aura permis a de nombreux habitués des cortèges de se recroiser. A force de se côtoyer, les différentes entités militantes lyonnaises s’acceptent, se connaissent et se laissent de l’espace… allant même jusqu’à se mélanger sur le pavé.
Que serait-il possible de faire si, pour une fois, on se décidait à vraiment converger ?
Contre les ordonnances Macron, on a eu droit à quelques manifs, quelques actions et même si le mouvement n’a pas pris certains ont décidé que nos divergences politiques étaient hors de propos dans ce qui nous réunissait sur l’instant… et qu’ensemble, on serait plus fort !
Ainsi, le 12 septembre 2017, alors que la tête de cortège était nassée au point de départ de la manif, les militants CGT ont poussé le cordon de flics en demandant la réintégration dans le cortège des jeunes avant de subir lacrymo et coups de matraque. Peu après, les « négociations » entre des autonomes et l’UD de la CGT ont permis que le reste de la manifestation attende la libération des camarades avant d’avancer, contribuant grandement à celle-ci, prolongeant la manif et donnant enfin à Lyon un thème qui lui manquait : « On lutte ensemble, on marche ensemble ».
Le 29 septembre 2017, quelques camarades de l’UNSA ont fait alliance avec une vingtaine d’autonomes et sont parvenus à bloquer la raffinerie de Feyzin pendant 6 heures. Au moment où le petit groupe aurait du être délogé à coup de matraque et embarqué, les membres de l’UNSA ont négocié maintien temporaire du blocage et retour sur Lyon en opération escargot. Le cortège sur l’autoroute fut des plus improbables, drapeaux de l’UNSA se mélangeant avec des drapeaux anarchistes et zadistes, le tout accompagné de klaxons jouant un air de « Tout le monde déteste la police » !
Le 19 octobre ça joue des coudes, le cortège de tête veut se former mais l’intersyndicale veux rester devant, ça se frictionne presque tout du long, aucun des deux partis ne nie la légitimité de l’autre pour prendre la tête et dans ce foutoir les deux banderoles se retrouvent côte à côte, et on avance… A l’arrivée, malgré les bousculades, une chasuble rouge échange quelques stickers avec un k-way noir…
La semaine dernière… (Quelle semaine !) l’UD CGT relaie dans le cortège les appels à soutien pour le camarade antifasciste agressé sur les quais de Saône par des membres du Bastion Social, ainsi que celui des étudiants à un rassemblement devant la fac. Ce qui a déplu aux flics au point de stopper le cortège pendant quelques instants. Même les flics savent que ce mouvement sera beaucoup plus fort si on se décide à converger, il est temps de s’en rendre compte aussi.
On ne sait jamais quel mouvement va prendre, ni quelles pratiques vont le faire émerger. C’est pour cette raison que nous sommes présents à chaque fois et que nous pensons que les libertés individuelles et l’égalité doivent impérativement naître au sein de nos cortèges avant de pouvoir prétendre les appliquer à la société.
Ceci est un appel à converger, dans la diversité…
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