La crise sanitaire a démontré s’il le fallait, en tout cas dans l’Ain, que les pouvoirs publics étaient en capacité de mettre presque tout le monde à l’abri, par l’augmentation en nombre et en durée des places d’hébergement sur cette période. 2022 renoue avec le rituel des expulsions de squats après la trêve hivernale, et celui de la mise à la rue de nombreuses personnes (notamment des familles) hébergées sur des crédits hivernaux ainsi que des mineurs isolés devenus majeurs.
La préfecture régularisant de moins en moins, jette des familles « intégrées » depuis longtemps, dans des situations de non droit, et les contraint à s’ajouter aux personnes à la rue, sans ressource.
Parallèlement, sur l’agglomération Burgienne comme dans toutes les villes de France, le nombre de logements vides est en augmentation.
Dans ce contexte, samedi 23 avril, les occupants et le collectif solidarité migrants ont officialisé l’ouverture d’un nouveau bâtiment, propriété de l’Etablissement Public Foncier de l’Ain, délaissé depuis plusieurs années, au 11 rue du Pont des chèvres.
Ces squats (encore largement insuffisants vu la situation actuelle) n’ont pas la volonté de pallier aux défaillances de l’Etat qui bafoue le Droit au Logement. Ils existent dans le but d’apporter des solutions immédiates et se veulent des espaces ouverts protégés de la violence de l’Etat et des discriminations, où le statut administratif d’une personne n’a pas d’impact. L’objectif est de construire des solidarités et un rapport de force pour lutter contre les logiques anti-migratoires françaises et Européennes de plus en plus dures. Ces politiques tuent massivement aux frontières, conduisent à l’exploitation, l’esclavage, la prostitution forcée sur le parcours, entretiennent le climat européen de racisme, et soumettent les exilé(e)s sur le territoire à des conditions d’extrême précarité, et d’invisibilité sans droit au travail, sans hébergement…
Par ailleurs ces initiatives de solidarité populaire prouvent la facilité à trouver des solutions d’hébergement, de nombreuses propriétés publiques, restent vides, gaspillées, souvent murées voire dégradées à coup d’argent public, pour éviter toute occupation.
Nous exigeons l’arrêt de toutes les expulsions, la régularisation de tous les squats de la ville, la réquisition immédiate des bâtiments vides pour la prise en charge de toutes les personnes à la rue, quel que soit leur statut administratif ou leur vulnérabilité, et biensur des papiers pour tous et toutes.
Personne n’est illegal. La solidarité n’a pas de frontières.
Solidarité avec toustes les éxilé-e-s et personnes sans-papiers ! Liberté de circulation pour toustes !
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