Vous vous présentez à la Préfecture à l’heure d’ouverture et vous constatez qu’il y a déjà une file d’attente qui fait le tour du bâtiment. Il vous faut intégrer cette file qui va se poursuivre, à l’intérieur, dans le 1er hall d’accueil dans un dédale de labyrinthe éphémère, marqué par des poteaux et des bandes de plastiques, qui, symboliquement, ressemble fort à celui qui permet de contenir les animaux pour pouvoir les compter un par un et les marquer au fer.
À ce moment là, lorsqu’on est dans cette file d’attente, on éprouve l’impression de ne plus être en France mais dans un de ces pays les plus pauvres aux administrations désorganisées et délabrées. Tout le monde est entassé dans la même file : que vous soyez jeune ou vieux, malade ou bien portant, en état de grossesse pour les femmes ou pas, quelque que soit le motif de votre venue, que vous veniez pour la première fois ou pour un dossier déjà en cours, que vous veniez d’arriver en France ou que vous y résidiez depuis de nombreuses années.
Une fois que vous êtes dans la file d’attente, vous devez vous armer de patience durant près d’une heure, debout, avançant pas à pas jusqu’au service d’accueil. On est soulagé de sortir de cette file indienne interminable mais d’autres sont encore derrière vous. À ce moment là le guichet d’accueil vous délivre un ticket qui vous permet de vous rendre au service concerné par votre demande.
Dans le service vers lequel vous êtes orienté il faudra encore compter au minimum une heure d’attente, heureusement à cet endroit il y a des places assises, pour accéder à l’agent qui prendra en charge votre dossier. Et le comique ou révoltant de l’histoire c’est de voir afficher, sur les murs du premier hall où les étrangers sont dans un tourbillon en file indienne, la Charte des Droits de l’Homme et du Citoyen avec les trois mots d’ordre de la république française (écrits en plus grosses lettres et en gras par rapport au reste) : Liberté, Égalité, Fraternité.
Et pourtant les titres de séjours ne sont pas donnés, ils participent à renflouer les caisses de l’État : « Ces dernières années, le montant des taxes que doivent s’acquitter les personnes étrangères pour obtenir un titre de séjour n’a cessé d’augmenter de façon exponentielle », dénonce la Cimade, qui après une campagne auprès des députés, courant 2012, s’attendait à la baisse des taxes appliquées sur les titres de séjour des étrangers à l’occasion du vote du projet de loi de finances rectificative.
La Cimade souligne : "La loi de finances pour 2012 avait enfoncé le clou non seulement en augmentant considérablement les différentes taxes existantes pour les personnes étrangères (jusqu’à 500 % d’augmentation de la taxe de régularisation par le travail), mais également en obligeant la personne qui demande à régulariser sa situation à payer une partie du droit de visa de régularisation au moment même de la demande de titre de séjour"(110 euros non remboursables en cas de rejet de la demande).
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