Lettre ouverte à Nathalie Dompnier

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D’ancien.ne.s étudiant.e.s de Lyon 2 se rappellent au bon souvenir de Nathalie Dompnier, actuelle présidente de l’université et adepte des interventions policières.

Chère Nathalie,

Nous avons fréquenté, il y a quelques années les bancs de l’université Lumière Lyon 2. Nous y avons lutté avec détermination contre toutes les réformes de l’université de la LRU à Parcoursup, convaincu.e.s de la nécessité d’une université ouverte, libre et populaire. Nous avons traîné les AG, les blocages, les occupations. Nous y avons préparé des cantines pour nourrir des centaines de grévistes déterminé.e.s, avec, toujours, l’administration sur le dos et parfois la répression policière. Nous avons soutenu nos camarades exilé.e.s, empêché.e.s d’étudier, face à des présidences toujours plus cyniques et inhumaines qui préfèrent ouvrir ses conseils d’administrations aux patrons que les bancs de ses cours aux exilé.e.s !

Et nous nous souvenons Nathalie ! Nous nous souvenons bien de toi qui venais à nos assemblées générales, soutenir une fois notre lutte contre une énième réforme libérale ou une autre fois montrer ton soutien aux étudiant.e.s exilé.e.s. Nous nous rappelons ces conversations avec toi et tes petit.e.s camarades aujourd’hui bien assis.e.s sur les fauteuils présidentiels. Nous te revoyons encore d’autres fois t’insurger contre l’intervention des forces de l’ordre à l’université.
Oui, rappelle-toi Nathalie, lorsque ton prédécesseur Jean-Luc Mayaud avait fait expulser manu militari par la police le campus des quais occupé par le collectif des étudiant.e.s étranger.e.s, sans-papiers et solidaires, tu étais venu affirmer ton soutien et dire tout le mal que tu pensais de ce genre de pratique. C’est d’ailleurs cette intervention policière qui avait coûté sa présidence à Mayaud et qui t’as permis d’accéder au saint siège.

Ça nous fait marrer Nathalie parce qu’à l’époque nous t’avions dit qu’on attendait de voir car on te savait déjà dans les starting blocs de ta future élection
Finalement nous avions raison, toutes celles et ceux qui aspirent au pouvoir ont quelque chose de profondément pourri et malsain à l’intérieur. Et pour lutter contre ce monstre informe qui grandit au fur et à mesure des mois qui s’écoulent (tu en es la preuve vivante), il n’y a qu’une option : rejeter immédiatement et totalement le pouvoir que vous représentez.

Et oui, car depuis, Nathalie, le recours aux forces de l’ordre est devenu un de tes hobbies. Bien plus que tes prédécesseurs, tu empêches tout mouvement étudiant en fermant administrativement la fac à chaque tentative de blocage. Tu envoies tes agents pour la moindre prise branchée pour faire la bouffe sur le campus. Ça nous fait quand même tout bizarre, nous les habitué.e.s des com bouffe et des occupations qui n’en finissent jamais. Tiran, Mayaud, Christin, et même Journès étaient moins tatillons que toi. Franchement c’est pas un compliment. Tu as délogé les exilé.e.s de l’amphi C, parce que visiblement plaire au préfet t’importe plus que de laisser d’autres lutter pour un monde plus juste et solidaire (on est sympas on te demandait même pas de t’investir, on sait bien que ta carrière est trop importante). Et aujourd’hui, en pleine Macronie tu montres ton asservissement au pouvoir en place en réprimant une fois de plus. De l’autre côté tu mènes une guerre larvée contre le collectif des étudiant.e.s étrangers en lui imputant des méfaits imaginaires. Tu es tombée bien bas ma pauvre Nathalie, ou peut-être ne t’élèves-tu que lorsque tu peux en tirer des bénéficies. Nous ne sommes pas dupes de tes promesses sur la sélection, ni sur les frais d’inscription. Nous connaissons maintenant ton vrai visage.

Et Willy, fais pas trop le malin derrière, on en pense pas moins !

Et à tou.te.s les étudiant.e.s : ne croyez jamais un.e président.e d’université, ils et elles n’incarnent rien d’autre que leur classe. Les bourgeois.e.s sont nos ennemi.e.s, hier comme aujourd’hui, à l’université comme dans nos boîtes.

D’ancien.ne.s étudiant.e.s

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  • Le 22 novembre 2019 à 22:22, par Sophie perrin

    Les plus ancien.ne.s se souviennent même du début de la liste PAU (sur laquelle Dompnier à gagné la présidence de la fac).
    Pour une Autre Université est né fin 2007, vers la fin de notre lutte contre la LRU1 : quand, pour la 1re fois depuis mai 1968, des crs ont été envoyés DEVANT les campus (pour débloquer ces derniers comme ceci —> https://www.dailymotion.com/video/x3o3ra ).Aujourd’hui, on note qu’il est devenu ordinaire que des flics entrent DANS l’université.
    Les scènes, devenues depuis la norme, avaient à l’époque suscité une saine réaction : l’indignation des autres étudiant.e.s, et des profs titulaires (https://rebellyon.info/Temoignages-d-une-etudiante-et-d ).
    Ces dernier.e.s sont apparus collectivement pour la première fois via un communiqué de solidarité avec une non titulaire menacée par la présidence pour avoir exprimé son indignation (https://rebellyon.info/Lyon-2-reaction-au-communique-de).
    C’est la première participation (tardive) des profs à ce mouvement.
    Ils commencent alors à signer : « le collectif des personnels de Lyon 2 ».
    Ils continueront à se réunir ensuite, et décideront de s’appeler « pour une autre université » (pau), puis, notamment, de se présenter aux élections.

    Aujourd’hui, c’est pau, enfin élue, qui fait matraquer les étudiant.e.s...quand on se souvient de cette histoire, de ce qui a conduit à leur fondation, on reste en tout cas sans voix face à leur action actuelle.
    Ils tenaient un blog, dont je constate qu’il était encore présent bien postérieurement à l’élection de Dompnier. Aujourd’hui, il a été totalement ôté du web...ses administrateurs n’étaient peut être plus très à l’aise avec ce passé, et l’ont donc fait disparaître ?

    Lyon 2 est donc bien, et toujours plus, pour l’instant, la « fac de gôche qui a viré vieux reac ». Et toutes les amendes pénales risquées pour cette phrase n’otent rien ni de sa justesse, ni de la nécessité de répéter cette phrase et d’en mesurer la réalité objective.

    Bien cordialement,

    Sophie Perrin

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