Par ailleurs vous avez fait le choix de la prise en charge à l’hôtel, extrêmement coûteuse en plus d’être inadaptée aux besoins des personnes, au lieu d’ouvrir des structures. Vous avez limité vos critères de prise en charge en surfant sur l’argument de « l’appel d’air » et en demandant aux travailleur.ses sociales de jouer à la police en enquêtant sur les femmes qui viennent à leur rencontre.

Vous dites que vous manquez d’argent ? Nous avons quelques idées de postes de dépenses superflues !
 Vous pourriez par exemple piocher dans le budget « alarmes et compagnies de sécurité » pour vos bâtiments (à hauteur de 2 millions d’euros sur 2 ans). Vous pourriez même mettre à disposition ces bâtiments ?
 Payer des assistant.es sociales dans vos services plutôt que des vigiles dans les MDMS qui servent à calmer les femmes mises à la porte et indignées par vos politiques.
 Arrêter de vous rendre au MIPIM à Cannes, Marché de l’immobilier où les promoteurs et les actionnaires dictent leurs exigences aux élu.es, où l’entrée coûte entre 1200 et 2000 euros par personne. La participation de la Métropole à ce salon coûte au moins 1, 38 millions pour 3 ans à la métropole. C’est vrai que boire du champagne avec des investisseurs, ca vaut son prix.
 On se demande aussi combien ont coûté les barrières anti-sdf que vous avez fait installer autour de vos locaux après avoir fait expulser par la police toutes les personnes qui y trouvaient refuge.
 Construction de bureaux, hôtel de luxe dans le parc Blandan, abris à vélo plutôt qu’hébergement… Il faut peut-être revoir les priorités ?

Vous dites vous battre pour faire remettre sur le marché les bâtiments vides du secteur privé. Comment ? En envoyant des courriers aux propriétaires, et même des relances ! Le capitalisme tremble et la propriété privée est au bord du gouffre. De tout façon, 70 % des logements vides à Lyon appartiennent au secteur public. Les élu.es comme Renaud Peyre, Blandine Collin et François Thévenieau siègent dans les conseils des bailleurs sociaux dont des milliers d’appartement sont vides. Grand Lyon Habitat procède à énormément d’expulsions, tout comme la Métropole. Cette semaine encore, l’ECG a été expulsé par GLH, Renaud Peyre n’a même pas daigné donner aux habitant.es la date de l’expulsion, et 5 habitant.es ont été embarqué.es par la PAF. Les élu.es se rendent complices de la répression et du racisme d’État !

Alors, « hospitalière et accueillante » vous dites ?

Il faut se rappeler que les métropoles sont l’émanation de politiques néolibérales et capitalistes, elles se veulent attractives et compétitives, pas solidaires et accueillantes. Attirer les riches et chasser les pauvres. Le vernis vert que vous mettez dessus n’y change rien. Les pauvres sont toujours pensés dans les trous, dans le temporaire, dans les hôtels… Alors oui, ça coûte cher d’héberger quand on refuse de penser des politiques solides et pérennes pour les précaires et qu’on préfère leur payer l’hôtel au lance-pierre en les culpabilisant.

Les mairies ne sont pas en reste. Sans solutions à proposer, elles prennent souvent un rôle de médiation dans les squats, pour pousser les gens à partir sans solution d’hébergement pour éviter l’expulsion, comme s’en vante Boris Miachon dans les médias. Celle de Lyon a procédé à plusieurs expulsions de squats et de gymnases. En mai, les militantes du collectif Solidarité entre femmes à la rue sont traînées par terre par la police sur ordre de la mairie pour expulser des gymnases qu’elles occupaient. Elles ont passé des mois à échanger avec Sandrine Runel et la députée Marie-Charlotte Garin. Qu’est ce qu’elles ont obtenu ? Rien. Mais cela nous a rappelé que les député.es local.es accourent quand il faut faire redescendre la pression médiatique et calmer les luttes, parce que ça vous fout la honte que vos collègues de Lyon ne soient pas capables de mener de vraies politiques de gauche.

En tant qu’élu.es de gauche, à l’échelle locale comme nationale, vous êtes là pour pacifier et étouffer les mobilisations, faire croire au dialogue social et convaincre que vous êtes dans notre camp. Que cela soit bien clair : vous êtes du mauvais coté de la barricade. Ce genre d’événements sert juste à justifier vos politiques indignes. Si les politiques que vous menez étaient portées par l’extrême-droite, on crierait au racisme et au sexisme ; mais vous mettez assez de budget dans la communication pour vous en sortir. Donc notre seule question c’est : n’avez-vous pas honte ?

Pourtant c’est pas si compliqué :
 n’expulsez pas les squats et les logements, n’aggravez pas le problème : si un bâtiment est resté vide assez longtemps pour être squatté, il est légitime de l’occuper, c’est tant pis pour vous !
 réquisitionnez les logements vides, mettez à disposition le bâti, les équipements municipaux et métropolitains si il le faut pour mettre à l’abri les personnes à la rue
 pensez des vraies politiques de logement, de répartition des richesses et de lutte contre les inégalités, pas des cadeaux au promoteurs et aux entreprises. On veut pas de l’innovation sociale, on veut des logements pour toustes !
 ne dénigrez pas les luttes : les personnes concernées savent mieux que vous ce dont elles ont besoin et ce qui est juste. Écoutez-les au lieu de leur expliquer la vie et d’établir un faux dialogue.
 Luttez contre l’État, pas contre les pauvres : expulsions, restrictions, contrôles… On vous rappelle que le but c’est de lutter contre l’État, pas de l’imiter. Choisissez votre camp !

Signé : Celleux qui n’ en peuvent plus de vous

PS : Face aux politiques racistes et sexistes de l’État et des pouvoirs locaux, face à la chasse aux pauvres dans la métropole, seul le rapport de force aboutit : mobilisons-nous !