Chers soutiens, cher⋅es camarades, cher⋅es élu⋅es municipaux,
Nous, le Collectif Solidarité Cusset (CSC), voulons revenir sur une des intrusions violentes, racistes et illégales de la police à l’intérieur de l’Île Égalité, ces derniers mois. Nous partageons publiquement ces informations pour faire connaître la situation et éviter que cela se reproduise.
Pour rappel, l’Île Égalité est un lieu autogéré de solidarité, d’hébergement et d’activités, qui existe depuis novembre 2020. Nous ne sommes plus expulsables depuis le printemps 2021, où la mairie est devenue le propriétaire foncier du lieu et a confié au CSC la propriété d’usage du lieu. Nous sommes depuis plus d’un an en cours de conventionnement, dans le cadre d’une expérimentation juridique, qui vise à faire de l’Île Égalité un bien commun sur le temps long.
Malgré la grande adhésion que l’Île Égalité a su construire au fil du temps et malgré le soutien politique de la mairie de Villeurbanne, les représentants de l’État (police municipale, police nationale, brigade anti-criminalité) ont continué, à plusieurs reprises, à intimider, à discriminer, à insulter et à bafouer la vie privée des habitant⋅es et des membres du collectif. Nous espérons que les auteurs de ces torts seront démis de leur fonction par leurs responsables et que, à l’avenir, les services policiers verront leur financements coupés au profit des services sociaux associatifs.
Une intrusion menaçante pour une suspicion de téléphone volé
Le jeudi 2 janvier 2025, vers 15h30, un équipage de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) est monté par dessus les rambardes de l’escalier extérieur de l’Île Égalité, pour monter sur la terrasse et mettre la pression aux habitant⋅es, afin d’avoir accès à l’intérieur du bâtiment. Ils étaient à la recherche d’un téléphone, apparemment volé quelques jours auparavant à la gare Part-Dieu. Le téléphone signalait, via la géolocalisation, être situé dans un périmètre élargi qui comprenait l’Île Égalité dans son rayon.
Une fois rentrés, les policiers ont interrogé agressivement un premier habitant, qui n’avait pas pu faire autrement que de leur ouvrir. Évidemment, aucun mandat d’enquête ou de perquisition n’a été présenté. Les policiers ont empêché l’habitant de prendre son téléphone pour prévenir d’autres membres du collectif qu’il y avait une descente de la BAC. Deux habitant⋅es entendaient la scène depuis leur chambre, dont l’une avec un enfant de deux mois. Les policiers ont ensuite intimidé un autre habitant, le forçant à prouver que les objets dont il était en possession étaient bien à lui et non pas volés. En plus de cette série de violences verbales et psychologiques, les habitant⋅es ont été menacé⋅es que ça devienne encore plus grave à l’avenir, si les policiers étaient amenés à les revoir ici ou ailleurs.
Les deux voitures de police sont alors reparties poursuivre leur recherche et continuer leurs sévices, une quinzaine de minutes après être arrivées aux abords de l’Île Égalité. Le même jour, le Collectif a été contacté par la propriétaire du téléphone, que nous avons aidé pour rechercher son téléphone, sans succès jusqu’à aujourd’hui.
Nourrir des liens de solidarité pour combattre les violences d’État
Par ce récit, nous voulons rappeler que les policiers n’ont pas le droit de s’introduire sans justification dans des logements privés et dans des espaces associatifs.
La dernière fois que cela s’est produit, au printemps dernier, c’était suite à une plainte de voisins pour tapage nocturne, vers 21h. Le CSC avait alors remonté l’information aux services de la mairie, qui avaient demandé à la police municipale et à la police nationale d’arrêter d’intimider les usagers de l’Île Égalité de façon abusive.
Pour éviter que ces violences policières se reproduisent, nous avons également relancés une série de démarche, depuis le printemps 2024, envers les voisin⋅es de l’Île Égalité : des tracts d’information, des invitations aux journées portes ouvertes, des discussions informelles avec certain⋅es voisin⋅es et une réunion avec le président du syndicat de copropriété d’un immeuble voisin. Depuis, pour protéger les habitant⋅es, le lieu, et préserver nos relations de voisinage, le nombre de soirée musicale et tardive a été drastiquement diminuée à l’Île Égalité et autorisée uniquement dans une petite salle, mieux isolée phoniquement.
Nous essayons donc à la fois d’éviter de causer des troubles auprès de nos voisin⋅es et de prendre le risque que la police vienne déranger nos vies. Car la simple présence de la police à l’Île Égalité présente des risques importants et imprévisibles pour ses membres, du fait du racisme, du classisme et du fascisme de la police.
Au cas par cas, nous n’avons que très peu de prise sur d’éventuels appels à la police visant l’Île Égalité. C’est pour cette raison que nous essayons d’élargir systématiquement les liens de confiance et d’entraide avec le quartier et les entourages. Et plus largement encore, c’est en luttant contre les violences d’État que nous pouvons espérer tirer des gens hors de la précarité économique et mettre des freins à l’impunité policière, voire démanteler les institutions punitives.
Et pour nous aider à faire vivre l’Île Égalité, nous vous invitons à voter pour nous dans le cadre du Budget Participatif de Villeurbanne. Parce que nous savons que la plupart des difficultés dont nous pouvons être les témoins sont causés par un manque de sous, nous espérons que les habitant⋅es et usager⋅ères de Villeurbanne nous donnerons les moyens d’améliorer les conditions d’accueil à l’Île Égalité et de mieux soutenir les activités qui y ont lieu. Au programme : isolation phonique du hangar, réfection des portes et des serrures, installation d’une cuisine collective, mise à jour des évacuations d’eau et incendie et plus si affinités !
Préparez vous à votez pour nous entre le 19 mai et le 25 juin en cliquant ici.
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