De Donald Trump à Didier Raoult, des Gilets Jaunes au COVID19, ces dernières années ont été marquées par l’omniprésence médiatique du thème des théories du complot et de ses avatars « fake news », « intox » ou encore « post-vérité ».
Si la définition de la vérité du monde social a toujours été un enjeu fondamental pour toute lutte politique, on a vu émerger dans la guerre de l’information actuelle la figure du complotiste. Névrosé et paranoïde, ignorant et pourtant bouffis de certitudes, « libre penseur » fascisant, le conspirationniste n’en finit pas de susciter le dégoût. Avec ses cousins le « populiste » et l’« extrêmiste », celui-ci devient la risée des plateaux télé, où les éditocrates déplorent d’un même mouvement les écarts d’individus irrationnels et paranoïaques et de foules déraisonnables et passionnelles. L’heure est à la « méfiance » dans l’ère de la post-vérité et des réseaux sociaux… Heureusement qu’il reste des modérés raisonnables pour faire de la « pédagogie » !
Cette causerie a ainsi pour thème tant le complotisme que l’anticomplotisme. En cherchant à historiciser l’émergence de la notion et de ces usages politiques et à inscrire ces discours dans des rapports sociaux, on peut voir que complotisme et anticomplotisme servent bien souvent tout deux la Réaction, en faisant de la lutte des classes une lutte de la santé contre la folie, ou des « éclairés » contre les « manipulés ».
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info