La répression de l’insurrection de la Guillotière, le 30 avril 1871, enterre définitivement les espoirs de révolution sociale des communards lyonnais qui, depuis la chute du Second Empire et la proclamation de la République, le 4 septembre 1870, essaient de soulever la ville. Pourtant, l’anarchiste et révolutionnaire russe Michel Bakounine lui-même pensait que l’esprit historique de révolte de Lyon en faisait une des villes les plus propices pour lancer le mouvement qui affranchirait tous les peuples. Et si celui-ci a marqué de sa présence les mouvements communalistes lyonnais, il ne fut pas isolé dans son combat et ne représente pas à lui seul un mouvement riche et complexe.
Bien loin d’être une simple copie de la Commune de Paris, la Commune de Lyon a une histoire et un retentissement propre, sa répression aussi. Les communards étaient bien souvent considérés par ceux qui les combattaient comme un ramassis d’exaltés, de voleurs, d’ivrognes, de criminels « excitant à la guerre civile », et, contre eux, on mobilise toutes les instances répressives de l’État. Une vision, une réaction dictées par la peur et le mépris pour des hommes et des femmes dont les parcours forment une nébuleuse de vies multiples.
Matthieu Rabbe, né à Besançon, a grandi à quelques centaines de mètres des maisons natales de Pierre-Joseph Proudhon et Charles Fourier. Familier depuis l’enfance de l’œuvre d’un autre franc-comtois, peintre et communard, Gustave Courbet, c’est tout naturellement que ses études d’Histoire à l’Université Lyon III l’ont amené à s’intéresser à la Commune de Lyon, sa ville adoptive.
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