Pendant que des personnes se suicident sur leur lieu de travail, les représentant.es syndicaux.les se gavent de merguez.
Pendant que l’on ferme des écoles, que l’on supprime des postes dans les hôpitaux, des postes d’éducateurs et éducatrices, l’état recrute en masse dans les prisons, dans la police et l’armée.
Pendant que des humains meurent aux portes de l’Europe, en méditerranée ou dans les Alpes et qu’on laisse parader des fascistes aux frontières, l’Etat et sa police arrêtent et matraquent des migrant-e-s, détruisent les squats qui accueillent ces réfugié-e-s, et poursuivent ou arrêtent les militant-e-s qui leur viennent en aide.
Pendant que les gens voient leurs retraites baisser, les mutuelles qui remboursent moins, les aides au logement pour les étudiant-e-s diminuer, ils voient les impôts augmenter, les frais d’inscription aux études toujours plus chers et les assurances et mutuelles augmenter encore et toujours.
Toutes ces raisons et d’autres encore poussent une jeunesse à essayer de se révolter et des travailleurs et travailleuses à avoir la rage. Mais cette rage et cette révolte sont contrôlées. Contrairement à ce qu’on pourrait croire ce ne sont pas seulement les gouvernements ni leurs bras armés qui les contrôlent mais également les organisations syndicales. En agissant en bon soldat des partis politiques, de la police et de l’État, ces organisations sont les tampons de sécurité pour nos oppresseurs face aux opprimé-e-s.
Sommes-nous encore tous et toutes de trop gros privilégié-e-s, pour ne pas oser se révolter ?
Les mots révolution, révolte, rage criés dans les micros des syndicats et dans les sonos de groupes politiques ont perdu tout leur sens et ne font qu’alimenter un folklore de manif merguez ricard. Les personnes qui ont la rage n’ont plus envie de perdre une journée de salaire pour assister à ça et obtenir si peu. Et comment oser parler de révolution quand personne ne lève le petit doigt alors que la police interpelle et contrôle au faciès des gens à l’intérieur même du cortège ?
Devons-nous encore avoir confiance en ces dirigeant.es politiques et syndicaux quand on les entend s’alarmer sur des vitres de banques et d’assurances cassées alors qu’ils n’osent même pas déposer des parcours de manifestation autres que ceux imposés par la préfecture ? Quand ils n’osent pas virer les flics de l’intérieur des cortèges ? Quand ils n’osent pas déposer de grève générale reconductible ? Quand ils préfèrent envoyer leurs services d’ordre sous les ordres de la police tabasser des étudiant-e-s ou encore quand ils négocient avec les renseignements de la préfecture et qu’ils débattent encore avec un État qui a toujours imposé ce qu’il voulait quand le débat n’allait pas dans son sens (49.3) ?
Voulons-nous encore dans 30 ans bouffer les merguez des syndicats en rêvant au fameux grand jour où la masse sera dans la rue ? Si nous continuons de lutter ainsi, il est vrai que nous allons surement tout perdre, il y aura moins de privilégié-e-s et les gens se réveilleront en masse, peut-être, mais trop tard car ce jour-là nous n’aurons surement plus le droit de manifester et les merguez de la cegette auront un gout amer.
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