C’est au pied d’un mur d’escalade flambant neuf, censé symboliser la réhabilitation du quartier le Mas du taureau dans la ZUP de Vaulx-en-Velin, que meurt Thomas Claudio, le 6 octobre 1990.
Passager arrière d’une moto percutée par une voiture de police, Thomas, d’origine espagnole, avait 21 ans.
Revient alors à la mémoire des habitants de la ZUP un trop long vécu de disparitions violentes à Lyon et dans ses banlieues, dont celles de Wahid Hachichi, de Barded Barka ou de Mustapha Kacir.
Pendant quatre jours, la révolte explose. On parlera alors des « émeutes » de Vaulx-en-Velin, point de départ d’un nouveau cycle de révoltes qui s’étendra au printemps 1991 à Sartrouville et à Mantes-la-Jolie.
Cependant, la parole des gamins, petits et grands, se libère. Il faut prendre le temps de les écouter. Du côté de la police, se pose aussi pêle-mêle la question des relations avec les habitants, de leur formation, ou encore du contrôle de ses activités. Une idée qui passe mal. En revanche, on parle beaucoup de « dialogue », notamment du côté des pouvoirs publics qui se déplacent et annoncent la création prochaine d’un ministère de la ville.
Le comité Thomas Claudio, constitué pour assurer le suivi judiciaire de l’affaire, qui se conclut par la relaxe du brigadier au volant et la condamnation à 3 mois avec sursis du conducteur de la moto, se transformera en association Agora pour élargir son champ d’action à la défense de l’ensemble des intérêts économiques, sociaux et culturels des habitant-e-s, avec la ferme intention de ne pas se voir imposer une politique pensée et élaborée à la place des gens.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info