Le petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques...
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Au sommaire :
- L’émeute contre sa meute
- Répression en crescendo
- La violence de l’Etat au secours d’un modèle agro-industriel écocide
- Chronique de l’arbitraire : Le travail tue • Non à la répression dans l’éducation nationale • Encore un non-lieu • Marche contre les violences d’état et le racisme systémique • LBD, l’Etat condamné au tribunal administratif • Vincenzo Vecchi ne sera pas extradé • L’Envolée N°56 censuré (encore) en prison
L’édito :
L’émeute contre sa meute
Vous connaissez la chasse à courre. C’est lâche et cruel. Vous avez la proie, un cerf majestueux, et une cinquantaine de chiens qui le pourchassent jusqu’à l’épuisement. Alors c’est l’heure des lâches qui l’achèvent, morfales, la bouche dégoulinant de sang. Vous y êtes ? Bravo ! Vous avez reconnu le président, l’ex-banquier et son équipage de chasse composé des millionnaires et renégats.
Vous avez reconnu sa meute, ses flics, ses gendarmes, avec leurs crocs en LBD, leurs grenades…
Vous avez entendu les cris de jouissance des membres de la BravM qui se vantent d’être des briseurs d’os à Paris, vous êtes sous le choc de l’œil crevé de Sébastien, vous n’arrivez pas à croire qu’on refuse l’arrivée du SAMU pour sauver le manifestant dans le coma à Sainte-Soline, vous ne voulez pas imaginer le visage brisé d’une jeune fille par une des 5000 grenades lancées sur les manifestants autour de la mega-bassine. Pourtant c’est la réalité, même les organisations internationales s’en émeuvent.
Le chancelier allemand Bismarck au XIX siècle avait fait remarquer qu’on pouvait tout faire avec les baïonnettes, sauf s’asseoir dessus. Il avait raison.
En dépit de l’utilisation des armes de guerre, Macron n’arrive pas à stabiliser son règne.
Et aujourd’hui le micro seigneur du palais de l’Élisée boude, isolé, et tape de ses petits pieds impuissants sur le parquet ciré du château.
La formidable conquête de l’espace politique par les GJ n’a pas pu être annihilée par la répression sanglante qu’ils ont subi. Leur héritage reprend forme dans les milliers de blocages, occupations, grèves et manifestations déclarées ou sauvages d’aujourd’hui. Il est heureux de constater que la répression organisée sous l’égide de la lutte contre la Covid n’a pas réussi non plus à congeler la population laborieuse dans l’individualisme. Et, divine surprise, la jeunesse rejoint massivement la lutte pour un avenir digne et contre l’autoritarisme. L’image calomniant l’écologisme radical comme si c’était un mouvement genre hippie-cool a été définitivement balayée par les 30 000 manifestants à Sainte-Soline contre l’agro-capitalisme.
On ne sait pas comment la situation évoluera face à la répression, d’autant moins que le mouvement doit affronter des manœuvres bureaucratiques en son sein.
A son tour, la classe ouvrière (éboueurs, électriciens, dockers, cheminots…) tant de fois enterrée, surgit comme une force de cohésion, permettant à tous les exploités, opprimés, français et immigrés, vieux et jeunes de s’unir.
Les mots du vieux Marx, la police, la gendarmerie sont les « bandes armées du grand Capital », sont définitivement entrés dans la tête de la majorité des travailleurs de ce pays. C’est déjà un énorme acquis de notre lutte.
Un espoir est né : il est possible de renverser la table. Notre émeute pourra chasser la meute de Macron et Co.
La légitimité c’est nous.
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