La famille ne croit pas qu’Idir, 22 ans, bientôt libre, se soit suicidé. Nous non plus. Nous savons la pénitentiaire abonnée au classique, tragique et mensonger « suicide » et qui plus est cette prison et son mitard sont tristement connus pour des faits similaires.
Le témoignage d’un prisonnier est venu confirmer qu’Idir ne s’était pas pendu. L’AP a bien tenté d’étouffer ce témoin en lui collant 90 jours de mitard mais étant obligés de l’extraire tous les 30 jours, il a pu à cette occasion raconter qu’Idir a bien été tué par les matons.
Derrière ces « morts suspectes » en prison, suicide ou arrêt cardiaque, il n’y a pas toujours une famille prête à se battre, et à mettre en cause la version officielle. Il n’y a pas toujours de témoignages directs de prisonniers car les jours de mitard, les transferts et la peur sont autant de bâtons dans les roues. Et quand il y a les deux il n’est vraiment pas simple que la famille et les témoins entrent en contact.
Pour Idir tout est réuni, famille et témoins ensemble pour faire la lumière sur sa mort. Pourtant nous savons que le combat va être très long car le système pénitentiaire / justice est huilé pour se couvrir les uns les autres avec une efficacité redoutable. La famille a monté le collectif « Idir Espoir et Solidarité », et elle a organisé une marche blanche qui a réuni plus de 150 personnes jusqu’au centre de détention de Lyon-Corbas.
Ils l’ont tué et là ils sont en train de cacher les choses à tout le monde.
Témoignage sorti de la prison de Corbas le 8 octobre :
« Pour vous expliquer l’histoire d’Idir : il a fini au mitard. Il s’est embrouillé avec les hessess et la brigadière et à la fin ils lui ont fait une clef de bras, ils l’ont frappé, ils lui ont mis le genou sur le cou, il l’a pas supporté et il est mort. Et ils l’ont pendu à la fin pour cacher la vérité. Et voilà personne dit rien, tout le monde s’en bat.
Je suis en direct de Corbas là, on est le 6 octobre 2020. Et voilà ce qui s’est passé pour le petit Idir ça s’est passé au mitard. Il était avec Y., il est témoin lui. Il a voulu en parler à tout le monde. Tout le monde essaie de le cacher. Et là il est au mitard, il a pris plusieurs peines pour une brigadière. En fait ils étaient là-bas, ils faisaient un peu de bordel. Voilà ils criaient à la fenêtre, ils tapaient dans les portes. Et ils sont venus. Ils s’en sont pris d’abord à Y. Ils ont coupé l’eau et l’électricité aux deux. Ba voilà au bout d’un moment quand on a soif et qu’on est enfermé quelque part et qu’on a plus d’électricité et plus d’eau, bah ils ont été obligés de boire dans les toilettes. Et ils les ont insultés tout ça et tout.
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