Il y a un an, nous quittions en souplesse cette place forte sur la garantie d’un nouveau lieu, situé au 60 av. de Bohlen à Vaulx en Velin. Grrrnd Gerland était sensé être détruit dans les jours suivant notre départ, il est pourtant toujours debout, désespérément vide.
Mais le plus gros problème n’est pas là : notre relogement, supposément négocié et garanti par tes administrations, intégré à ton programme électoral, localisé sur ton nouveau territoire Métropolitain, impliquant des travaux de rénovation financés par tes subventions, n’existe toujours pas.
Nous avons pourtant multiplié les réunions avec une infinité de services, produit tous les éléments, études, plans et budgets nécessaires au démarrage des travaux, puis élaboré un chantier collaboratif qui n’attend plus qu’une convention officielle pour se déployer. Cette convention, d’abord prévue en septembre 2013, s’est vue repoussée au mois d’octobre, puis novembre, et puis et puis, jusqu’à aujourd’hui.
Récemment, le Grand Lyon nous a rendu visite. Au moment précis où l’on osait penser que tout allait enfin se mettre en place, ON NOUS DEMANDE DE RENDRE LES CLEFS. On réalise que les services fonciers de la Ville et du Grand Lyon découvrent tout juste le dossier, avouant par là l’inutilité d’une année visiblement passée à négocier dans le vent. Grosse épidémie d’amnésie dans les locaux de la mairie.
On nous fait comprendre que GZ n’est pas prioritaire sur ces locaux à “revaloriser”. Qu’en vérité le Grand Lyon souhaite surtout louer à d’autres et à prix fort les m² que GZ n’utilisera pas. Qu’il faudra pour cela engager des travaux d’aménagement colossaux qui retarderaient encore notre installation.
En gros, la possibilité et la durée de notre présence à Bohlen serait conditionnée par celle de colocataires plus lucratifs, comme si cette friche industrielle en ruine depuis des années était soudain devenue un enjeu économique démentiel pour le Grand Lyon. Tout ça en attendant une énième expulsion (dans 3 ans, 5 ans, 7 ans ?), cette fois justifiée par un hypothétique projet de parc d’attractions programmé pour le siècle prochain.
Cher Gérard, comment un projet de relogement à priori victorieux a-t-il pu mener à un tel naufrage ?
Nos revendications sont simples :
régularisation immédiate de la présence de Grrrnd Zero au 60 avenue de Bohlen.
bail d’au minimum 5 ans à la signature, renouvelable.
allocation gratuite de la friche.
Et oui, un bâtiment public abandonné utilisé par des projets non-marchands ne devrait pas requérir de loyer. On ne veut pas non plus d’un montage où la Ville de Lyon paierait le Grand Lyon : tes administrés n’ont pas à subir le partage de compétences saugrenu entre tes collectivités territoriales. Les municipalités se trouvent dépossédées des bâtiments publics de leurs territoires par le Grand Lyon, qui gère la quasi-totalité du foncier tout en négligeant les initiatives culturelles ou sociales de proximité.
Nous ne doutons pas que ton amour indéfectible des cultures ündergründ saura te faire prendre ces décisions politiques. Dans le cas contraire, nous comprendrons que tu regrettes en fait secrètement notre départ de Lyon et espères que nous nous réinstallions en centre-ville. Peut-être même as-tu sous le coude d’autres bâtiments vides que tu n’as pas eu la liberté juridique de nous soumettre. Ne t’en fais pas, s’il le faut, ces bâtiments nous les trouverons, et les occuperons volontiers en ton nom.
Bisous Bisous
GZ
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