La gestion de crise du gouvernement est à la hauteur de son incompétence. Alors que depuis des mois les soignant·es manifestaient dans les rues pour la défense d’un service public hospitalier, contre les reformes d’austérité, les mêmes qui ordonnaient de les matraquer viennent aujourd’hui se porter à leur chevet. Ceux et celles qui ont empêché de reconstituer un stock de protections sont les mêmes qui nous ont dit qu’il n’était pas nécessaire de porter un masque, nous forçant à être confiné·es pendant 6 semaines, privé·es de nos libertés. Imposant par la force un discours martial et des mesures d’exceptions inédites, ce gouvernement n’a jamais eu la capacité de nous donner les moyens de nous protéger (masques, gants, gel hydroalcoolique). Comment penser qu’il puisse le faire à la sortie du confinement ? La violence de la répression de ces dernières années (gilets jaunes, réforme des retraites, sans papiers, au quotidien dans les quartiers populaires…) nous avait déjà donné quelques indices.
Nous pensons que c’est à l’échelle du quartier qu’il faut s’organiser.
D’ailleurs, en réponse à ce climat d’angoisse lié au virus et à cet amateurisme de l’État, de nombreuses initiatives populaires sont apparues un peu partout, révélant notre capacité à prendre en main nos besoins et à rester solidaires de manière désintéressée.
A la Guillotière, les initiatives se sont multipliées depuis le début du confinement : distribution de repas cuisinés par des habitant·es à destination des voisin·es les plus en difficulté, plateforme d’entraide sur le forum Discord, organisation entre voisin·es pour loger des personnes à la rue, etc...
A l’Espace Communal, tout en assurant un respect strict du confinement pour la sécurité des habitant·es, des permanences de distribution gratuites de nourriture ont eu lieu chaque semaine. Plusieurs centaines de kilos de légumes, de denrées alimentaires et produits d’hygiène ont été distribués. Le Lavomatik de l’ECG est resté en activité tout le long du confinement, permettant à bon nombre de personnes de vivre l’épidémie dans des conditions d’hygiène acceptable. Les permanences de soutien psychologique, d’autant plus importantes dans cette situation, ont été maintenues par voie téléphonique. Toutes ces initiatives que nous menions depuis l’ouverture de l’Espace Communal en décembre 2019 ont pris une nouvelle dimension ces deux derniers mois. Et cela n’est pas un hasard.
Nous avons ouvert ce lieu avec l’idée qu’il fallait un endroit où l’on puisse réfléchir et s’organiser à la Guillotière pour répondre collectivement à nos besoins élémentaires. Un espace ancré sur le quartier, où chacun et chacune peut se sentir à l’aise et apporter sa pierre au projet. Un espace où les solidarités s’entrecroisent et ne laissent personne sur le carreau.
Face à la crise économique majeure et les attaques massives contre les libertés publiques qui s’annoncent, il nous semble d’autant plus important de faire converger les énergies et les bonnes volontés pour faire perdurer toutes ces initiatives de solidarité après le confinement.
Tout un tas de question se posent à nous aujourd’hui : comment pouvoir continuer à se croiser sur le quartier sans pour autant mettre des gens vulnérables en danger ? Comment continuer à accueillir des voisin·es à l’Espace Communal avec des mesures d’hygiène convenables pour les personnes les plus vulnérables et les plus craintives à l’égard du virus ?
Avant d’en discuter avec vous, ce qui est sûr, c’est que toutes les activités qui seront proposées ces prochaines semaines à l’Espace Communal répondront aux mesures d’hygiène appropriées à la situation.
En attendant le 11 Mai, et le déconfinement, nous vous espérons toutes et tous en bonne santé, reposé·es et déterminé·es à poursuivre la lutte pour la défense d’un quartier où une autre manière de vivre, solidaire et populaire, continue d’exister.
Pour finir, nous rappelons que l’Espace Communal est menacé d’expulsion à la fin de la trêve hivernale, c’est-à-dire à partir du 1er juin au matin. Aucun projet concret n’est envisagé pour le moment. Son expulsion serait donc uniquement politique. Nous appelons donc d’ores et déjà à la défense de ce lieu de vie et d’organisation, malgré les menaces. N’hésitez pas à venir apporter votre soutien quand vous le souhaitez !
Soyons soudé·es, confiant·es, rendez-vous dans la rue, ou à l’Espace Communal de la Guillotière.
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