La nuit du jeudi 12 au vendredi 13 avril s’inscrit dans une semaine marquée par l’intensification de la répression policière des mouvements sociaux. Dans le cadre de la mobilisation croissante contre la loi ORE, la présidence de l’Université Lyon 2 a décidé de recourir aux CRS.
Nous, doctorant.es et enseignant.e.s non-titulaires de l’Université de Lyon 2, mobilisé.e.s pour le retrait de la loi ORE, condamnons fermement cette intervention policière à l’université et la considérons comme injustifiée. Nous condamnons fermement la décision de l’équipe présidentielle. Dans un mail adressé à l’ensemble du personnel et des étudiant.e.s de l’université, la présidente a tenté de se justifier en invoquant des arguments fallacieux.
Nous condamnons d’autant plus les justifications qu’elle invoque et qui font montre de ses ambiguïtés incessantes à l’égard, non seulement de la loi ORE - en proposant une sélection selon les filières - mais aussi des étudiant.e.s mobilisé.e.s. - en alternant soutien et répression.
Nous condamnons l’intervention et la répression policière et dénonçons les mensonges de la présidence qui prétend que cette évacuation s’est faite « dans le calme » alors même que des étudiants ont été frappés par les CRS et qu’une personne mobilisée, avant de finir en garde à vue, a été matraquée au point d’en avoir le crâne ouvert.
Ces mensonges s’inscrivent dans une vaste campagne de désinformation de la part de la présidence de l’Université Lyon 2 depuis les débuts du mouvement en faisant porter toute la responsabilité des « risques d’intrusion extérieurs » sur les étudiant.es mobilisé.es et non pas sur les militants fascistes qui menacent et agressent partout en France les étudiant.es. Cette stratégie participe d’une volonté de diviser le mouvement étudiant alors même que la présidence affirme comprendre les raisons de cette mobilisation et prétendait mettre toutes les conditions en place pour permettre le dialogue entre présidence et étudiant.es. Mais en cultivant un positionnement ambigu (vouloir dialoguer puis envoyer la police charger les étudiant.es), elle ne permet pas aux mouvements étudiant.es de maintenir des débats sereins en son sein, les obligeant à focaliser leurs discussions non sur les réformes mais sur une éventuelle défense face à une attaque policière. Ainsi, nous condamnons toute forme de pression et de chantage fait sur les étudiant.es.
Nous condamnons la fermeture abusive des campus comme stratégie de démobilisation et qui entraîne la non-rémunération des personnels dont une grande partie, du fait de leur statut de vacataire, sont en situation de grande précarité. Par ailleurs, ces fermetures administratives révèlent une nouvelle contradiction de la présidence qui prétend vouloir préserver « les activités de transmission du savoir » sur les campus mais qui empêche toute activité quelle qu’elle soit en fermant ses locaux et bibliothèques universitaires. B.U. qui ne faisaient pourtant pas partie des bâtiments bloqués par les étudiant.es. Cela favorise la division au sein de la communauté universitaire.
Nous, doctorant.es et enseignant.es non-titulaires de l’Université de Lyon qui nous impliquons dans ce mouvement de mobilisation contre la loi ORE et Parcoursup, nous rendons régulièrement sur les campus occupés. Ce que nous y voyons, les échanges que nous avons avec les étudiant.es et les assemblées générales auxquelles nous participons ne ressemblent en rien à ce que décrit la présidence dans ses communiqués.
Pour exemple : l’Assemblée Générale du 12 avril dans la cour centrale du campus des quais – décriée par la présidence dans son communiqué - a réuni près de 800 étudiant.es et s’est déroulée dans des conditions respectueuses du débat démocratique. Elle a permis un dialogue entre les étudiant.es et personnel.les, a fait entendre des points de vue contradictoires et a mené à un vote massif pour le blocage de l’Université.
Lors de la campagne 2015/2016 pour la présidence de l’Université Lyon 2, Nathalie Dompnier s’était engagée à rompre avec la politique répressive de son prédécesseur. Comme nous dénonçons toute forme d’intrusion policière sur les campus, nous dénonçons la rupture des engagements pris par la présidente et nous estimons, en tant que personnels de l’Université, avoir été trahis par notre direction.
Nous nous désolidarisons totalement de cette action de la présidence et de sa vision du mouvement.
Nous exigeons de la présidence la réouverture immédiate de l’Université et que cessent les fermetures administratives à répétition afin de “favoriser le débat et l’expression des opinions”.
Nous rejetons toute forme d’intervention des CRS sur les campus.
Nous demandons également à la présidence de prendre ses responsabilités et de lever les ambiguïtés en empêchant toute intrusion policière future à l’Université.
Nous demandons la libération, l’arrêt des poursuites et l’abandon des charges contre la personne mise en garde à vue suite à son arrestation sur le campus des Berges du Rhôe. Nous exigeons le versement des heures non travaillées du fait de la fermeture administrative imposée par la présidence.
Nous appelons l’ensemble des personnels et des étudiant.e.s à se mobiliser dès 16h devant le campus des quais pour condamner ces violences et exiger la libération de notre camarade victime de la décision de la présidence. Nous rappelons également qu’une AG des personnels non-titulaires se tiendra lundi 23 avril à 17h sur le campus des Berges du Rhône.
Des doctorant.es et personnels non-titulaires de l’Université de Lyon 2 mobilisé.es
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