Comme dans de nombreuses grandes villes françaises, les Verts et leurs alliés socialistes ont su surfer sur la montée des inquiétudes sur l’état de la planète pour conquérir le pouvoir. Dans l’agglomération, ils sont arrivés en tête à la fois à la Ville de Lyon, à celle de Villeurbanne et à la Métropole. Partis seuls au premier tour, les Verts ont obtenu entre les deux tours le soutien des listes de Nathalie Perrin-Gilbert et de Renaud Payre, les Guignol et Gnafron du socialisme à la lyonnaise. Si on ne peut pas s’empêcher de célébrer ce qui ressemble à la fin de carrière de Gérard Collomb, il faut bien avoir en tête que le changement risque de se faire dans une continuité à peine perceptible compte tenu des programmes et des profils sociologiques et politiques des nouveaux élus.
Parce qu’on en a repris pour 6 ans, découvrons cependant un peu mieux les deux principaux gagnants de ces élections, Grégory Doucet, bientôt Maire de Lyon, et Bruno Bernard, probable futur Président de la Métropole.
NDLR : Pour bien comprendre la tendance politique et la classe sociale que représentent les nouvelles majorités municipales et métropolitaines, il faudra aller plus loin que ces deux portraits (même s’ils sont assez représentatifs). Nous aurions pu nous attarder sur les profils des candidats dans les différents arrondissements ou circonscriptions métropolitaines. Par exemple, Fabien Bagnon, candidat des Verts pour la circonscription Lyon Centre incarne à merveille la composition sociologique et politique des nouveaux responsables. Ingénieur de l’INSA (comme Bruno Bernard), délégué syndical CFDT, connu pour avoir dirigé la principale association pro-vélo locale, mais aussi membre du cercle d’orientation des Colibris, le mouvement spiritualiste et individualiste de Pierre Rabhi. Nous n’avons pas tout ce temps, et puis on aura 6 ans pour en reparler. |
Au programme : relancer l’économie et la police
Les militant·es lyonnais·es l’ont diffusé en grande quantité ces dernières semaines : impossible de manquer le programme des Verts pour la Mairie et la Métropole. Sa première caractéristique est sans doute de ressembler très fortement à ceux des autres listes. Tout le monde promet une ville apaisée, solidaire, sûre et verte. Les écolos lyonnais ont été de toutes les alliances avec le PS de l’indéboulonnable maire sortant Gérard Collomb, avant son ralliement à La République en marche (LREM), leur candidat à la tête de la Métropole a lui-même été longtemps au PS, il n’est donc pas étonnant que tout cela se ressemble. Sur la proximité évidente entre les programmes des Verts et ceux des alliances LR-LREM, l’analyse publiée par la Rotative sur les programmes tourangeaux pourrait très bien s’appliquer au cas lyonnnais.
Au programme, on retrouve des propositions sympathiques en faveur de la marche et du vélo, de l’alimentation de proximité et du fait de planter des arbres en ville (on retrouve des propositions comparables dans le programme des listes adverses). On trouve aussi des iniatives qu’on espère voir advenir, comme le RSA jeune, l’encadrement des loyers ou les limites posées à Airbnb. On trouve encore des engagements de façade sur la lutte contre les discriminations : avec un leader colibri et le patron de Sciences Po Lyon dans l’équipe, il va falloir nous convaincre qu’il s’agit d’autre chose que d’annonces consensuelles. Mais en dehors de cela, aucune remise en cause du dogme de la croissance mais "une relance verte de l’économie". En pratique, ça veut dire des marchés publics teintés de préoccupations énergétiques mâtinées de novlangue du genre « agilité » [1] et une privatisation accrue de l’espace public au détriment des finances municipales en offrant gratuitement les terrasses aux débits de bouffe et de boisson.
La covid-19 étant passé entre les deux tours, quelques propositions démagogiques ont opportunément été inscrites dans le programme. La plus remarquable est probablement celle qui concerne la Fête des Lumières. Alors qu’on aurait pu tout simplement espérer se débarrasser de cette fête mi-catholique mi-disneyland pour touristes (au passage, comme tout le reste, le tourisme est devenu « éco-responsable »), les Verts proposent de s’en servir pour rendre hommage aux soignant·es. Dans le genre de foutage de gueule, ça se pose à peu près au niveau des médailles de Macron, vocabulaire martial de la "première ligne" compris.
Cette année la Fête des Lumières sera particulière, emplie d’émotions. Nous complèterons la programmation sur cinq jours et cinq nuits pour rendre hommage aux personnels soignants, celles et ceux qui auront été en première ligne pendant cette crise.
Programme Maintenant l’écologie pour Lyon, juin 2020
Un point particulier soulève l’attention en cette période de lutte contre les violences policières : le programme des Verts comprend un certain nombre de déclaration d’amour à la police. Les Verts et leurs alliés dits de gauche se sont largement convertis à la rhétorique sécuritaire, et là aussi, un programme de droite ou d’extrême-droite ne serait pas très différent. Une seule subtilité : les flics des Verts rouleront à vélo. C’est vrai que c’est toujours plus cool de se faire violenter par des policiers municipaux qui pédalent. D’ailleurs, le 15 avril 2020, ce sont 3 flics municipaux en VTT qui ont tué un jeune Afghan de 5 balles dans le corps à La Courneuve dans le 93... . Preuve en est s’il le fallait encore que ce ne sont pas des vélos qui changeront la police...
Dans le programme, ça commence tout de suite par affirmer que les gens attendent « objectivement » plus de sécurité (comprendre : plus de flics) et plus de tranquillité (comprendre : du silence et une ville où il ne se passe rien la nuit). D’où sort cette affirmation ? Qu’est-ce qui la rend objective ? L’objectivité sert ici uniquement à justifier la reprise des thèmes habituels de la droite. Alors que la mobilisation est massive contre les violences policières, il apparaît pourtant que si une peur existe objectivement, c’est bien celle de la police.
La question de la sécurité et de la tranquillité publique doit être abordée avec humilité et bienveillance pour s’engager sur un sujet qui répond à une attente objective des habitant·e·s. Le confinement a créé de nouveaux conflits, et un sentiment d’insécurité auxquels il nous faut répondre. La situation que nous vivons, si elle touche chaque citoyen·ne directement, touche aussi ceux qui sont en première ligne dans le cadre de leurs missions de service public : la police municipale de la ville de Lyon.
Programme Maintenant l’écologie pour Lyon, juin 2020
Là encore, c’est aussi la crise sanitaire qui sert de paravent au tournant sécuritaire, sans qu’on comprenne bien le sens de la phrase. Et une fois de plus, si le confinement a généré des craintes, c’est bien celle de la police, qui a tué pas moins de 12 personnes en deux mois.
Mais ça, les Verts et leurs alliés n’en ont cure. Comme tous les politiciens, ils participent et contribuent à la surenchère policière.
Nous renforcerons la présence quotidienne des policiers municipaux et nous leur donnerons davantage de visibilité et de mobilité. Cela passe par l’implantation dans tous les quartiers d’antennes de police municipale. (...)
Nous augmenterons les effectifs de la police municipale d’au moins 20 agents durant le mandat. De plus, afin d’adapter l’intervention des forces de police, nous renforcerons la brigade cycliste. En effet, nous devons repenser la mobilité dans la ville afin de respecter les règles de distanciation sociale, sans accentuer la pollution de l’air. Dans ce cadre-là, la police municipale doit également s’adapter, et adopter les modes de déplacements propres, rapides et habilités à se déplacer dans les zones restreintes aux véhicules à moteurs.
Programme Maintenant l’écologie pour Lyon, juin 2020
Le programme annonce donc la multiplication des commissariats municipaux, l’augmentation des effectifs et de nouveaux véhicules pour que les pandores puissent vous suivre n’importe où. En résumé, le programme des Verts en matière de sécurité est simple : Police partout (on vous laisse compléter chez vous) !
Grégory Doucet, le commercial-flic
Commençons par Grégory Doucet, qui devrait bientôt être intronisé maire de Lyon. Comme la quasi-totalité des candidats écologistes, c’est un cadre, et pas n’importe quel type de cadre puisqu’il est diplômé d’une école de commerce. Après avoir joué les « expatriés » (ça veut dire « migrants » mais quand on est blanc et riche dans un pays pauvre) aux Philippines et au Népal, il est arrivé à Lyon il y a onze ans pour prendre la tête des opérations en Afrique de l’Ouest de l’ONG Handicap International, maintes fois critiquée, comme d’autres ONG de ce type, pour son paternalisme et son néocolonialisme.
C’est aussi à Lyon qu’a commencé sa carrière politique, notamment marqué par une présence à la 27ème place de la liste EELV conduite par Yannick Jadot aux élections européennes de 2019. Un Jadot avec lequel Doucet partage deux convictions : le fait de se dire « ni de droite, ni de gauche » et un amour manifeste pour la police et la surveillance.
Ni de gauche, ni de gauche, un populisme vert ?
S’il a explicitement pris part au service d’ordre des marches climat dans un but électoraliste [2], Grégory Doucet aime à se dépeindre autrement qu’en politicien bon teint et à mettre en avant sa conversion à l’écologie. Dans les colonnes du journal libéral L’Opinion, Grégory Doucet raconte sa prise de conscience écologiste avec une pédanterie autosatisfaite et en frôlant au passage le point Godwin.
J’avais toutes les raisons de me réjouir mais je voulais sortir de ma zone de confort. Je me suis posé des questions presque kantiennes, du même ordre que celles que se sont posées les Français en juin 1940. Sur le climat et la biodiversité, il faut savoir choisir son camp .
Grégory Doucet, L’Opinion, 7 juin 2020
Par la dernière phrase, il signe son ralliement à ce qu’on pourrait qualifier de populisme vert, qui tient à fabriquer deux camps, différents des partitions politiques habituelles.
Interrogé mille fois sur son positionnement politique, le candidat écarte le clivage droite/gauche. « Il n’est pas ou plus suffisant », considère celui qui préfère distinguer « ceux qui intègrent dans les politiques publiques la finalité des ressources de la planète et les partisans du statu quo et du conservatisme ».
Grégory Doucet, Médiacités, 24 juin 2020
Ceux qui sont pour protéger la planète et ceux qui s’en foutent : c’est la partition que les Verts version Jadot ou Bayou essaient d’imposer afin de promouvoir leur écologie dépolitisée et compatible avec le capitalisme néolibéral. Ces deux camps devraient se substituer à la logique de classe ou à la partition droite/gauche, forcément dépassées selon une petite musique néolibérale.
Le problème, c’est que ce dépassement fait l’impasse sur toute considération matérialiste, comme si l’engagement pour la planète était uniquement affaire de conviction, et comme si chacun·e avait la même capacité d’action, indépendamment de sa classe sociale, de sa place hiérarchique, de son lieu de vie ou de ses revenus, comme si surtout chacun portait une responsabilité égale dans les dérèglements environnementaux et climatiques actuels, comme si les intérêts de classe n’étaient pas directement liés aux enjeux environnementaux (spoiler : les classes dominantes ont intérêt à pouvoir exploiter les ressources naturelles le plus longtemps possible, et les moyens de faire en sorte que ce soit le cas).
L’autre problème, c’est que Grégory Doucet n’en a lui-même pas toujours eu grand chose à foutre de l’environnement. Il n’a en effet pas jugé utile de rencontrer les associations agréées de protection de l’environnement, et celles-ci regrettent aussi qu’aucune mesure concrète en faveur de la biodiversité ne figure dans le programme des Verts.
Bon flicaillon
C’est que, pour convaincre qu’il pouvait être maire, Grégory Doucet a décidé de se focaliser sur un autre enjeu : celui de la sécurité. Il ne s’est en effet pas contenté de son programme, mais a décidé d’en faire des tonnes, en bon petit caporal, façon Manuel Valls greenwashé [3]. On l’a ainsi vu reprendre mots pour mots un discours d’extrême droite en allant faire sa retape électorale à la Guillotière pour dénoncer notamment « harcèlement de rue, zone de deal, rodéos urbains » qui feraient la spécificité du quartier.
En ciblant la Guillotière, Grégory Doucet et ses sbires ont souhaité faire leur beurre sur le stéréotype raciste qui associe quartier d’immigration et insécurité. Si l’hégémonie des discours d’extrême droite n’était pas inquiétante, il y aurait de quoi en rire : il faut n’avoir jamais mis les pieds à la Guillotière pour défendre l’idée qu’il s’agirait d’une zone de non droit où ont lieu des « rodéos urbains ». [4]. Mais qu’importe pour Doucet : la démagogie raciste, c’est à la mode et ça peut rapporter des voix. Le candidat local du RN ne s’y est pas trompé et a salué publiquement (dans les colonnes de Lyon Mag) le discours de Doucet le lendemain de sa visite de la Guillotière sur le thème de sécurité.
Grégory Doucet n’est pas un Vert solitaire sur le plan sécuritaire. Son ton très droitier, censé témoigner de sa stature d’édile responsable (c’est qu’il s’agirait pas de passer pour un humaniste ou un gauchiste...) correspond globalement au discours d’EELV à l’échelle nationale, qui défend les caméras de vidéosurveillance et l’armement de la police municipale. Au plan local, la rhétorique de l’insécurité a été reprise par Béatrice Vessillier à Villeurbanne et par Bruno Bernard, tête de liste pour l’élection métropolitaine.
Bruno Bernard, le petit patron
Bruno Bernard sent encore moins le neuf que son comparse à la mairie. Il est en effet le fils d’un notable socialiste, Roland Bernard, qui fut maire d’Oullins de 1977 à 1990 et sénateur du Rhône entre 1986 et 1995. C’est d’ailleurs ce même Roland Bernard qui lança Gérard Collomb en 1977. Bon sang ne saurait mentir : biberonné à la social-démocratie sauce Mitterand, Bruno Bernard a logiquement d’abord été adhérent du PS, au côté de Gérard Collomb, jusqu’en 1996, avant de prendre sa carte chez les Verts en 2002. Sa carrière de politicard commence en 2008 dans une alliance Verts-PS à Villeurbanne.
Ingénieur de formation, jeune retraité, il a fondé puis dirigé une entreprise de désamiantage qui emploie 25 salariés et réalise 3 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Alors qu’on ne sait pas grand chose sur ses convictions politiques (en-a-t-il seulement ?), il aime rappeler dès qu’il le peut son statut d’entrepreneur.
Entreprise, pragmatisme, entreprise, pragmatisme, ad. lib.
C’est bien, ça, un entrepreneur, ça fait startup nation et ça témoigne de qualités de gestion exceptionnelles. En effet, comme le confiait un de ses proches chez les Verts à Lyon Capitale, il semble désormais établi que diriger une entreprise ou une collectivité territoriale c’est grosso modo la même chose.
Gérer une collectivité, ce n’est pas très loin de gérer une entreprise, il faut des compétences en ressources humaines, en administration et en finances... Il a ce profil. Bien plus qu’un intellectuel de telle ou telle cause environnementale qui serait incapable de gérer une collectivité. C’est un gage de sérieux.
Jean-Charles Kohlhaas, candidat EELV à Oullins et dans la circonscription Lones et coteaux, Lyon Capitale, 12 mars 2020
Macron, Philippe et leurs députés godillots ne parlent pas autrement. C’est même exactement avec ce discours qu’ils ont construit leur succès électoral et qu’ils s’assurent encore des soutiens dans la presse nationale : il faudrait faire confiance aux patrons et aux managers pour résoudre tous nos problème, car, comme chacun le sais, pour bien gérer il suffit d’avoir l’œil vissé sur la comptabilité afin de s’assurer que tout est rentable. C’est d’ailleurs avec cet argument-là qu’on détruit méticuleusement les services publics depuis des années... Une ville ? Ça se gère comme un boîte ! Une école ? Ça se gère comme une boîte ! Un hôpital ? Aussi, pardi !
Je sens que mon discours prend avec les entreprises. Elles ont vu que je suis pragmatique et qu’elles pourront continuer à travailler.
Bruno Bernard, Lyon Capitale, 12 mars 2020
Rappelons que la Métropole qu’il va probablement présider est, entre autres compétences sociales, responsable du versement du RSA, des maisons métropolitaines du handicap ou encore des collèges de l’agglomération... du coup savoir que Bruno Bernard va gérer tout cela en petit patron, ça ne nous rassure pas vraiment.
Essayons donc de trouver une trace d’engagement écologiste chez Bruno Bernard. On a beau écumer les journaux et les sites internets, on ne trouve aucune trace de ses prises de position. Dans la presse il explique cela par la nécessité d’être « modéré » pour gagner et avoue clairement préférer les jeux d’appareils aux débats d’idées. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est connu au sein de son parti.
Bruno s’est occupé des élections de tout le monde lors de son passage au niveau national, il dispose d’une bonne connaissance des aspects logistiques et des négociations particulières.
Bertrand Artigny, président du groupe Europe Écologie - Les Verts à la Métropole, Challenges, 11 mars 2020
Langue de bois bio
Ses compères de parti qui le qualifient d’« écolo pragmatique » (il ne s’agirait pas de passer pour un rêveur, mais bon avec son profil général y avait peu de chance) et le décrivent aussi comme un bourrin qui s’intéresse plus aux fins qu’aux moyens [5]. Lui vante sa volonté de dialoguer avec tout le monde, une leçon qu’il dit avoir tiré de... son expérience de patron. Entre le patronat et le pragmatisme, on tourne vite en rond avec Bruno Bernard, dont la pauvreté langagière ressemble à s’y méprendre à celle du premier parlementaire LREM venu.
En politique comme en entreprise, l’important est de discuter avec tout le monde. Y compris quand on peut avoir des points de vue différents. Il faut comprendre ces points de vue, pour les intégrer ou les faire changer.
Bruno Bernard, Challenges, 11 mars 2020
Marteler le mot « entreprise » en permanence ne suffit cependant pas à convaincre tous les patrons. L’un d’eux, vendeur de montres et de luxe et soutien de Gérard Collomb, ayant carrément réussi à comparer la probable victoire d’EELV à Lyon à l’arrivée au pouvoir d’Hitler (si, si). Et l’on constate là que si Bruno Bernard s’acharne à répéter à qui veut l’entendre que les patrons n’auront qu’à se féliciter de son arrivée au pouvoir, c’est probablement parce que, les connaissant bien, il sait à quel point ils sont débiles.
Du vieux avec du vieux
Comme nous avons la prétention d’être un peu moins bêtes que des chefs d’entreprise pro-Collomb, nous savons lire entre les lignes et l’on comprend bien que ce que Doucet, Bernard et leurs copin·es nous préparent n’a rien de radical. Collomb est peut-être mort (politiquement), mais la continuité de sa gestion néolibérale sera assurée par ses "pragmatiques" successeurs. À nous de ne pas nous laisser berner par leur teint mentholé.
Les écologistes atteré·es
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