Quotidiennement nous accompagnons dans nos structures médico-sociales des personnes en difficultés psychiques et sociales, des personnes porteuses de handicap, etc. Mais surtout des personnes qui ont à participer pleinement à la vie sociale, quels que soient leurs moyens. Dans cette perspective, nos institutions devraient donc se présenter comme des organisations faites pour introduire leurs bénéficiaires à la complexité du monde social, notamment en les amenant à réfléchir sur leur condition dans une perspective d’émancipation politique.
Mais en fait que voit-on ?
Ici une institution finance des projets d’envergure pour partir à l’étranger, faire des activités fantastiques en y investissant de gros budgets. Le geste est généreux. Mais est-ce que cela donne aux bénéficiaires (des ados) une vision réaliste de leur avenir, qui sera celui réservé aux travailleurs pauvres dont font partie les personnes travaillant en milieu protégé ?
Là une autre institution héberge en demandant une participation au loyer pour confronter les personnes accompagnées à une « réalité fiancière ». Sauf que c’est une participation et non la réalité du coût d’un loyer. Pourront-ils un jour quitter ces murs et assumer un loyer de droit commun après avoir versé 123 euros par mois et avoir eu 400 euros pour leurs loisirs ?
Et là encore des ados peuvent sortir dans le quartier privilégié où l’institution est implantée. Mais ceux-ci deviennent suspects lorsqu’ils dépassent la frontière de ce quartier. Comment peuvent-ils devenir autonome s’ils ne peuvent pas partir de leur propre initiative à la découverte d’autres lieux et d’autres visages à rencontrer ?
Et il existe maints autres exemple de ces décalages qui amènent nécessairement à se poser les questions suivantes :
Est-ce que l‘institution ne crée pas ses propres conditions de survie et de perpétuation en aménageant des règles et des fonctionnements qui rendent leur public captif ?
Prépare-t-on les personnes que nous accompagnons à la "vraie vie" ? Ou les préparons-nous à s’adapter à la seule vie institutionnelle ?
Les institutions dans lesquelles nous travaillons sont-elles trop éloignées de la réalité et facilitent t-elles une insertion réaliste dans la société ?
Nous vous proposons de venir participer à notre atelier d’écriture Instituion VS Réalité afin de créer, imaginer et écrire ensemble autour de ces questions. Ce moment sera ponctué de jeux d’écriture pour lutter efficacement contre l’angoisse de la page blanche.
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