Contre la loi Sécurité globale et pour la restauration de nos libertés : mobilisation samedi 13 mars

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Loi sécurité globale

Après que la proposition de loi « Sécurité globale » a été adoptée le 24 novembre dernier par l’Assemblée nationale, le texte est arrivé en commission de lois au Sénat ce mercredi 3 mars 2021. 256 amendements ont été déposés par la chambre haute. Les débats en séance plénière se tiendront les 16, 17 et 18 mars. La Coordination nationale #StoploiSécuritéglobale appelle à se mobiliser partout en France dès le 13 mars pour mettre en échec ce texte et la logique liberticide qui l’accompagne. A Lyon, RDV samedi 13 mars à 14h place Bellecour.

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  • Le concert est annulé suite à la menace de la préfecture de saisir le matériel, le rassemblement est maintenu

    Communiqué de presse

    L’Etat coupe Le Son du Peuple

    Peut-on librement revendiquer aujourd’hui à Lyon ? La réponse est non. Le rassemblement contre les lois liberticides prévu ce samedi 13 mars à 14 heures place Bellecour dans le cadre du Printemps des Libertés aura bien lieu mais il sera amputé sur injonctions de la préfecture. Retour en quatre actes sur cette censure.
    Lundi 1er mars, le Collectif NON à la loi « sécurité globale » déclare cette mobilisation. Attache est rapidement prise avec la préfecture pour anticiper toute éventuelle question. Aucun souci a priori : le lieu est « idéal » pour être nassé, comme à l’accoutumée, par les forces de l’ordre et un rassemblement est plus facile à sécuriser qu’une manifestation. La superficie de la place Bellecour c’est aussi l’assurance de pouvoir respecter les gestes barrières. Il s’agit d’une mobilisation uniquement revendicative alternant prises de paroles de la part d’une dizaine d’organisations et intermèdes musicaux avec des artistes comme Le Son du Peuple (Psychostick, Le Peuple de l’Herbe) et Oddateee qui tiennent à manifester leur soutien aux positions que nous défendons au moment où le monde de la culture souffre énormément. Ces artistes se voient maintenant interdits d’utiliser leur mode d’expression pour exprimer toute revendication.
    Mardi 9 mars, plus d’une semaine après notre déclaration et sans autre échange préalable, courrier du préfet délégué à la sécurité annonçant qu’il envisage d’interdire la manifestation pour des raisons sanitaires. Nous ne sommes pas ignorants de la situation actuelle. Néanmoins, dans le Rhône, le taux d’incidence n’est pas plus élevé qu’en décembre ou janvier et même moins qu’en novembre dernier ou aucune mobilisation n’a ainsi été censurée.
    Mercredi 10 mars, changement de discours à la préfecture. Ce sont en fait les intermèdes musicaux qui les gênent mais, malgré le courrier, promis-juré l’objectif n’est pas d’interdire la manifestation. Sans rire ? Comme si, dans le contexte sanitaire et sécuritaire actuel, nous avions le cœur à organiser un événement festif ou un bal populaire place Bellecour… Finalement, après explications, revirement. OK pour le rassemblement mais vous êtes relégués place Jean Macé pour être sûr que personne ne vous entende. Et puis « il vous est demandé de ne pas adjoindre de la sonorisation musicale, ni une installation musicale ». Bref, une revendication totalement silencieuse. Hallucinant. A part une marche blanche, qui a déjà vu une manifestation sans musique ?
    Jeudi 11 mars, devant notre refus de se plier à autant de changements, la préfecture accepte à nouveau la place Bellecour mais sans intermèdes musicaux sous peine de verbalisation et (certainement) de saisie de matériel. Compte-t-elle ainsi nous faire renoncer à revendiquer notre opposition totale à la loi « sécurité globale » ? Peine perdue, nous serons là samedi.
    Nous pourrons ainsi dénoncer l’arbitraire total des injonctions préfectorales. Quelles différences entre notre rassemblement et la manifestation festive et revendicative des commerçants indépendants, le 8 décembre, avec chars, DJ, danse aux lanternes, soupe à l’oignon et vin chaud ? Quelles différences avec les manifestations revendicatives et musicales du monde de la culture et de soutien à La Maskarade encore le week-end dernier ?
    Tandis que le processus parlementaire s’accélère avec le débat en séance publique au Sénat de la loi « sécurité globale » à partir de mardi 16 mars, la préfecture refuse désormais la retraite aux flambeaux déclarée ce jour-là à Lyon. Pour nous, malgré les restrictions et la volonté de nous museler, plus que jamais le combat pour la liberté d’expression continue.
    Le collectif "NON à la loi sécurité globale"

Face à la colère citoyenne qui s’exprime depuis le 8 novembre à travers des centaines de manifestations partout en France, le gouvernement a tenté de trouver des échappatoires au sujet de l’article 24, et les rapporteurs de la proposition de loi au Sénat ont indiqué qu’ils réécriraient totalement cet article. Cependant, le sénateur Loïc Hervé (UDI Haute-Savoie), corapporteur, s’est publiquement inquiété ce mardi 2 mars des dispositions de l’article 21 qui permet aux autorités de rendre public l’enregistrement des caméras-piétons : "La police va devenir une agence de presse."

Malgré la pression de la rue et les alertes de la Défenseure des droits, de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), de cinq rapporteurs spéciaux des Nations Unies ou encore de la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, l’Assemblée nationale a voté la proposition de loi « Sécurité globale ». Usant de démagogie, la majorité présidentielle fait glisser la France vers une société de la surveillance généralisée en toute connaissance de cause.

Les sénateurs, quel que soit leur bord politique, ont une responsabilité déterminante : montrer qu’au-delà des calculs politiciens et de la surenchère sécuritaire permanente qui a présidé à l’élaboration de ce texte, ils restent attachés aux libertés publiques inscrites dans la Constitution et aux droits humains internationalement reconnus

Face à cette menace, la Coordination nationale #StopLoiSécuritéGlobale appelle les défenseurs des libertés publiques à se mobiliser avec force contre ces textes liberticides, qui s’empilent dans le calendrier parlementaire. Elle invite la population à se rassembler :

du samedi 13 mars au vendredi 19 mars, partout où cela sera possible en régions ;
mardi 16 mars, jour de l’arrivée de la proposition de loi « Sécurité globale » en séance, devant le Sénat à Paris et devant les préfectures et sous-préfectures en régions (détails à venir)
samedi 20 mars, lors des marches des collectifs de familles et victimes de violences policières, notamment celle qui se déroulera à Paris de la place Edmond-Rostand vers Bastille.

La proposition de loi « Sécurité Globale », représente une atteinte gravissime à l’Etat de droit et aux libertés fondamentales. Son article 24 cherche à dissuader tout citoyen de filmer l’action de la police, ce qui entraverait la liberté d’informer et d’être informé et invisibiliserait davantage les violences policières.

L’ensemble de la loi élargit de manière indiscriminée les pouvoirs de surveillance de la police, en généralisant l’usage des drones et de caméras-piétons, dispositifs pouvant être reliés à des logiciels de reconnaissance faciale qui annihilent toute notion de vie privée dans l’espace public. Ce texte, avec le projet de loi « Confortant les principes de la République », les décrets élargissant le fichage politique ou les récentes attaques contre les libertés académiques, est le symbole d’une évolution d’un Etat de droit vers un Etat de police, dans lequel le citoyen est considéré comme une menace. Enfin, le Schéma national de maintien de l’ordre (SNMO) du 16 septembre, dont la coordination demande sa suppression, assimile les journalistes à des manifestants.

La France glisse doucement mais sûrement vers un état illibéral, autoritaire et policier, alors que le monde entier est confronté à une pandémie. Nos libertés, si chèrement acquises, fondent comment neige au soleil depuis de nombreux mois. La société civile toute entière doit prendre conscience que le jour d’après que nous espérions plus solidaire se transforme finalement en cauchemar d’après.

Créée le 8 novembre 2020, la Coordination nationale #StopLoiSécuritéGlobale est déterminée à s’opposer à tous ces textes liberticides sur lesquels les parlementaires légifèrent en service commandé par le gouvernement pour restreindre nos libertés.

La Coordination nationale #StopLoiSécuritéGlobale fédère des syndicats, sociétés, collectifs, associations de journalistes, de réalisateurs/trices et photographes, confédérations syndicales, associations, organisations de défense de droits humains, comités de victimes de violences policières, de collectifs de quartiers populaires, d’exilé·es et de Gilets jaunes.

👉 Sur place à partir de 14h :
▪️ Des prises de paroles
▪️ Des moments musicaux avec le Son du Peuple (Le Peuple de l’Herbe + Oddateee)
▪️ Des rencontres pour envisager ensemble la suite de la mobilisation et préparer d’autres évènements au cours du printemps.


👉 Signataires :

- Collectif NON à la loi "sécurité globale" [1]
- Intersyndicale journalistes CFDT-CGT-FO-SNJ
- Ligue des Droits de l’Homme
- Fakir
- Extinction Rebellion Lyon Rhône
- Alternatiba ANV/Rhône,
- CNNR (Conseil National de la Nouvelle Résistance)
- Assemblée des gilets jaunes de Lyon et environs
- Youth For Climate Lyon
- ATTAC Rhône
- Mouvement pour une alternative non-violente ( MAN)
- Comité de liaison contre les violences policières de Lyon
- Libre pensée Rhône
- Association des victimes des crimes sécuritaires
- Collectif unitaire 69 (Coordination intermittents et précaires)
- FSU 69

Notes

[1Rassemblant des militants de différents collectifs (CNNR, Youth for Climate, Fakir, Gilets Jaunes, Extinction Rebellion, Ligue des Droits de l’Homme, Solidaires, Attac, Surveillons-les, Association des Victimes des Crimes Sécuritaires, Alternatiba ANV Rhône,...)

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