🪩 Rassemblement lundi 25 mars, Place Guichard à 19h00
Le 25 mars 2023, il y a maintenant 1 an, le ministre de l’intérieur et la préfète des Deux-Sèvres tendaient un piège macabre à des milliers de militant.es, venu.es de toute la France et de différents pays pour un weekend de mobilisation pour la défense de l’eau. Des dizaines de militant.es lyonnais.es étaient présent à cette mobilisation, et en revinrent, certain.es blessé.es, d’autres traumatisé.es.
Tout cela pour avoir osé se soulever contre cet immense trou dans le sol, construit au profit de 9 agriculteurs produisant principalement une grande quantité de maïs (culture qui nécessite une forte irrigation en été), destinée à être exportée à l’international par l’intermédiaire du port de La Rochelle, tout cela largement subventionné par la puissance publique.
Cette offensive autoritaire sans précédent contre le mouvement écologiste sera restée inaperçue (ou « peu visible » ?) dans les médias dits « mainstream », avec un bilan peu évoqué et pourtant très lourd qu’il convient de rappeler ici :
Deux personnes gravement blessées ont vu leur pronostic vital engagé, Mickaël et Serge. Ce dernier, après un mois de coma artificiel et six semaines en réanimation est toujours en rééducation, et souffre d’ores et déjà de séquelles permanentes (perte d’une oreille et d’audition d’un côté).
Une victime avec une blessure très grave au visage (multiples fractures) entraînant une paralysie faciale.
Une victime avec une très grave blessure (fracas osseux) au pied engageant son pronostic fonctionnel.
Deux victimes anonymes ayant été éborgnées.
Une victime anonyme avec arrachement du nez.
Au moins cinq victimes avec des fractures.
Au moins une quinzaine de plaies délabrantes.
Des dizaines de plaies, hématomes et brûlures. Des dizaines de chocs acoustiques, entraînant dans certains cas une perte irréversible d’audition…
Pour un total d’au moins 200 personnes blessées avec des blessures physiques dont au moins 36 hospitalisées, sans compter des centaines (voir milliers) d’atteintes psychologiques, dont il est difficile d’évaluer les conséquences, mais qui ont parfois nécessité des arrêts de travail (cf. témoignages saisine de la défenseure des droits).
En 2 heures, plus de 5000 grenades, dont 300 grenades explosives et près de 100 balles de LBD ont été tirées, de manière indiscriminée, sur des groupes de personnes parfois très éloignés du chantier de la méga-bassine, comme le cortège rose dit « familial ». 3200 policiers et gendarmes ont été déployés, 9 hélicoptères, 4 lanceurs à eau et de nombreux blindés.
Un processus de déshumanisation avait été initié lors de la précénte mobilisation de Sainte-Soline en octobre 2022, tentant de faire passer des défenseur.e.s du vivant pour des « écoterroristes » qu’on peut légitimement mutiler. Dans la continuité de cette logique, des services de secours ont été empêchés d’agir sur ordre de la police ; ils n’ont pas eu l’autorisation d’évacuer les blessé.es les plus graves alors même qu’ils et elles recevaient des soins de premiers soins à l’écart de la zone d’affrontement, et que plusieurs appels téléphoniques au SAMU indiquaient très précisément l’urgence vitale de leur évacuation vers un hôpital.
Un scénario guerrier, préparé en amont de la mobilisation par l’abject ministre Darmanin et la préfète des Deux-Sèvre, alors que fleurissaient partout des révoltes spontanées contre le déni démocratique du 49,3 de la réforme des retraites.
Si beaucoup de personnes présentes à Sainte-Soline resteront longtemps hanté.es par le déluge de violence initié et scénarisé par les forces de l’ordre, il nous semble nécessaire de faire entendre notre récit d’une journée qui aura beaucoup fait parler sur les plateaux télé et fait mentir le ministre de l’intérieur, mais qui n’aura que rarement donné la parole à celles et ceux qui se trouvaient sur place sous la pluie lourde de projectiles explosifs.
Alors le comité lyonnais des Soulèvements de la Terre appelle toutes les organisations qui se sentent concernées par les événements de Sainte-Soline, à venir passer un moment artistique et poétique mêlant témoignages et performances, ce lundi 25 mars, à 19h00, sur la place Guichard.
Ce sera l’occasion de se souvenir des blessé.es, de rendre à la lutte de Sainte-Soline son sens et de se rappeler contre quel ordre, policier, cynique et écocidaire, nous luttons.
Pour Serge, Mickael, Alix, Olivier, et tous.tes les autres, Sainte-Soline, on n’oublie pas, on pardonne pas.
Le comité local des Soulèvements de la terre Lyon
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