[Vamos hacia la vida] 50 ans après le coup d’État : « Plus jamais ça », ni État ni Capital
(...) Plus de trois mille personnes assassinées, dont plus d’un millier de disparus. Des dizaines de milliers de personnes qui sont passées par des centres de détention et des camps de concentration, victimes de l’horreur de la torture, alors que tout un territoire était ravagé par la terreur en uniforme. Des femmes, des hommes, des filles et des garçons font partie de ces chiffres terribles. Pourquoi un tel niveau de brutalité et d’impitoyabilité ? Contre qui toute cette violence génocidaire était-elle dirigée ? Que voulait-on enterrer après le coup d’État sanglant du 11 septembre 1973 ? Ce terrorisme d’État était-il vraiment nouveau ?
Aujourd’hui, les discours de gauche et de droite convergent sur la nécessité de défendre la démocratie et s’attribuent mutuellement la responsabilité de la rupture de l’ordre constitutionnel dans ces années-là. C’est sur cette base qu’ils construisent leurs discours sur le « plus jamais ça » : s’ils ne veulent pas que l’horreur revienne, il y a des marges à ne pas dépasser. Lesquelles ? La légalité qui permet et ordonne la production et l’accumulation continues et toujours croissantes du capital. La nécessité de défendre à tout prix l’ordre démocratique découle de la nécessité de reproduire le capital. (...)
[Vamos hacia la vida] Près d’un demi-siècle après le coup d’État militaire : nous n’oublions ni ne pardonnons rien
(...) La mythologie de la gauche du capital voit dans la période 70-73 l’ascension rapide d’un gouvernement qui, soutenu par une grande masse de la population, voulait parvenir pacifiquement au socialisme (un pacifisme qui n’avait aucun scrupule à réprimer les travailleurs, à prendre d’assaut des usines occupées ou à emprisonner, torturer et assassiner les révolutionnaires), avec de grands héros dont elle se souvient aujourd’hui avec une nostalgie écœurante, en exaltant particulièrement la figure d’Allende.
Mais les luttes du prolétariat de notre région étaient en phase avec la vague révolutionnaire qui secouait la planète entière ces années-là, et la classe capitaliste leur opposait diverses réponses. Entre le démantèlement par le réformisme (qui n’excluait pas la répression violente) et le massacre militaire sanglant, il n’y a pas de rupture mais une continuité dans le travail répressif de l’État. (...)
[GCI-ICG] Mémoire ouvrière : Chili – septembre 1973
(...) Avec cette « mémoire ouvrière », nous voudrions mettre maintenant en exergue le rôle de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, appuyèrent Allende au début des années ’70. Nous voudrions rappeler que ce dernier ne correspond en rien au portrait de victime qu’on lui a dressé ultérieurement et démontrer en quoi Pinochet ne fut possible que parce que les forces d’« opposition », la gauche bourgeoise, les trotskistes, les staliniens, etc., fournirent un incessant appui au gouvernement d’Allende, un appui tantôt ouvert, tantôt ponctuel, voire critique, mais qui justifia dans tous les cas la répression en œuvre et permit également d’organiser minutieusement le massacre. (...)
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