Les centres de rétention administrative sont des prisons pour enfermer et expulser les personnes sans-papiers. Ils sont gérés par la Police aux frontières. L’État y enferme des sans-papiers jusqu’à 90 jours, le temps d’organiser leur expulsion, mais aussi pour les faire souffrir, les traumatiser, les dégoûter de leur présence en France, leur enlever toute perspective d’avenir dans le pays. Ce sont des lieux où les violences policières, les insultes et les humiliations sont quotidiennes. Il y a 25 CRA en France, qui enferment près de 54 000 personnes par an. 13 138 personnes ont été expulsées en 2019. Au CRA de Lyon-Saint-Exupéry, 1450 personnes ont été enfermées en 2019.
En novembre 2019, le gouvernement a annoncé la construction de trois nouveaux CRA à Orléans, Bordeaux et Lyon. D’autres projets sont aussi en cours dans plusieurs villes comme au Mesnil-Amelot qui est déjà le plus grand CRA de France. Les travaux du nouveau CRA de Lyon sont déjà bien avancés. Ce projet va coûter plus de vingt millions d’euros à l’État, qui iront dans les poches du géant du BTP Eiffage. Le terrain sera loué à Vinci pour 100 000 euros par an. Plutôt que de financer une vraie politique d’accueil et d’hébergement, l’État préfère dépenser des millions pour réprimer les sans-papiers !
À l’intérieur des centres de rétention, les luttes des personnes enfermées sont constantes et prennent de multiples formes : grèves de la faim, incendies, refus de test covid, manifestations, auto-mutilation… Le 20 janvier dernier, des prisonnièr·es du CRA du Mesnil-Amelot ont mis le feu à deux bâtiments du centre de rétention. Depuis le début de l’année, des grèves de la faim ont eu lieu dans les CRA de Oissel, du Mesnil-Amelot, de Vincennes…
À l’extérieur, de multiples mobilisations ont déjà eu lieu pour exiger la fermeture des centres de rétention et l’arrêt des constructions. C’était une des principales revendications de la Marche Nationale des Solidarités en septembre-octobre dernier. Il n’y a eu aucune réaction du gouvernement. Bien au contraire, l’État a poursuivi sa politique raciste et répressive en multipliant les arrestations et l’enfermement, en plein cœur de la crise sanitaire, et alors même que les expulsions étaient bien souvent impossibles.
À l’heure où l’État renforce son arsenal sécuritaire et raciste, l’augmentation des capacités d’enfermement et des expulsions est assumée comme un objectif prioritaire par le gouvernement.
Face à cela, nous exigeons :
La fermeture de tous les centres de rétention
L’arrêt des constructions en cours
La fin de l’enfermement et des expulsions
La fin des arrestations
Plutôt que d’enfermer et expulser les personnes sans-papiers, il faut les régulariser !
Rendez-vous le samedi 10 avril à 14 heures place Bellecour pour manifester en direction de la Préfecture du Rhône. Manifestation déclarée en préfecture.
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