Avec les SDF et contre la division ! Réponse à des propos entendus à Nuit Debout Lyon

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Nuit Debout 1 complément

Un texte lu à la Nuit Debout du 27 avril, en réaction au compte rendu de nuit debout s’en prenant aux SDF dans l’agora et publié sur le forum de Nuit Debout le 25 avril, propos expurgés depuis...

Lors de la réunion de dimanche, des camarades ont dit des choses qui ont beaucoup touché et choqué. Je cite : « On est pas là pour faire du social », « nuit debout n’est pas une soupe populaire », « les marginaux (les gens comme eux) peuvent venir ici comme monsieur tout le monde » et j’en passe. C’est donc suite à ces informations ignobles à l’encontre de nos frères et sœurs de lutte que je m’exprime ce soir et réponds par la même occasion aux diminués mentaux qui ont proféré ces agressions verbales.

Sachez qu’à partir du moment où on construit une société, on fait du social. Peu importe la mesure à laquelle on l’applique et lorsque l’on se sort l’œil du nombril et d’une société individualiste, on voit la vraie vie, la réalité des choses et les problèmes qu’elle comporte. Nous sommes là pour tous nous sortir de la merde et peu importe encore notre niveau d’enlisement. Être à la rue peut arriver à n’importe qui, et c’est trop facile de leur mettre sur le dos les vols, les débordements de minuit à sept heures ou le fait qu’on avance pas.
Je réponds à ça que la méchanceté, l’agressivité, la haine, l’alcool ou la drogue touchent des personnes et non un groupe. Je peux être bien habillée, propre sur moi comme une poupée et tous vous la mettre à l’envers. Quand on s’ouvre au monde, on fait rentrer le bon et le mauvais, on ne va pas se mettre à trier les personnes selon leur mode de vie. Rejeter la faute sur un autre est un mode de faiblesse, or nous sommes un mouvement fort et solidaire.
Si on n’avance pas c’est parce que nous tournons en rond et qu’on "blablate" beaucoup, et non parce que il y a deux-trois personnes qui partent en vrille pendant la nuit. Que ceux qui se retrouvent à dire des paroles aussi méchantes se retrouvent à la rue histoire de voir comment ils tournent parce que les SDF ont énormément de mérite. De plus, il y en a qui restent toute la nuit à aider pendant que d’autres sont au chaud dans leur plumard. Ils ont déplacé le matos à pied, seuls, car personne ne les a aidés et on ose en plus faire des remarques lorsqu’ils installent leurs tentes alors que ça aurait dû être à nous de leur proposer de le faire en plus de ramener des couvertures car nous sommes, je le rappelle, un mouvement populaire et solidaire.

Il a été aussi proposé d’appeler des travailleurs sociaux pour gérer ces choses là mais ceci n’est ni plus ni moins qu’une fausse solution. Vous croyez premièrement qu’ils vont se laisser comme des cas de la sorte sans rien dire et deuxièmement que ça va changer quelque chose. Les travailleurs sociaux sont moins capables que nous de gérer ça car si une personne ne veut rien entendre, même si son ami lui parle, ce ne sera pas une tierce personne qui pourra faire quelque chose. Ils vous conseilleront tout simplement d’appeler l’hôpital psychiatrique dans lequel ils seront shootés aux anxiolytiques et aux somnifères et pour les plus agités, on les attache au lit sans les écouter, ce qui est minable.

Nous sommes tellement habitués de ce système que nous le recréons sans nous en rendre compte. Brisons nos chaînes et nos barrières mentales, prenons les choses d’un tout nouvel angle, oublions tous les mensonges qui nous ont sali le cerveau et le cœur et construisons ensemble une société, une vie nouvelle. Allez parler à ceux qui paraissent trop différents de vous, faites ce que vous n’avez pas l’habitude de faire avec de nouvelles personnes car c’est le seul moyen de lutter contre les préjugés stupides de notre société actuelle, d’évoluer mentalement et de gagner en sagesse et bienveillance. N’oublions pas notre véritable ennemi, un petit groupe n’a pas à se permettre de prendre des décisions qui, qui plus est, engagent tout le mouvement. Réglons nos problèmes internes ensemble, cessons les divisions inutiles car dans ce combat. L’union fera notre force.

Y. un être humain égal à ses semblables.

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extrait du CR original

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  • Le 30 avril 2016 à 12:19, par

    Salut

    Ce texte pose clairement la problématique de l’exclusion des personnes Naufragées de cette socièté.
    Mon expression est en référence au livre de Patrick Declerk : Les Naufragés.
    Reproduire l’exclusion au sein d’un mouvement social est pour le moins contradictoire avec la notion de social bien entendu car nous luttons,logiquement, contre toutes formes d’exclusion et plus largement de domination .
    Les citoyennistes sont des gens « propre sur eux » persuadés d’être « respectables » et de fait pratiquent l’exclusion .
    Pas « besoin » d’être un naufragé pour se faire exclure par ces gens là.
    Nuit debout est à l’origine un mouvement citoyenniste donc pas étonnant qu’il y ait de l’exclusion dans l’air ...
    Mais plus grave, l’exclusion se pratique dans d’autres milieux ,y compris sur une ZAD bien connue !
    Aprés il ne faut pas faire dans l’angélisme car la vie dans la rue génère de la rage ,voir de la violence quand il ya passage à l’acte, sans commune mesure avec la violence d’Etat , certes , mais c’est une réalité sociale .
    Vivre à la rue est extrêmement violent(espérance de vie réduite) et intolérable et celà génère une rage légitime
    Si nous ne sommes pas capable d’accepter les sans logis, celles et ceux qui ont été dépossédées de tout par les mafieux du capitalisme et par leur serviteurs élus « démocratiquement », nous reproduiront un monde d’exclusion, comparable à celui que nous voulons changer !

    PS :
    Concernant la violence il me semble important de reprendre la définition de mise en cause de l’intégrité physique ou psychologique de l’être humain voir plus largement du vivant .
    La violence est bien entendu du côté des personnes qui crèvent des yeux, qui détruisent des hectares de terre et non du côté des personnes qui cassent des vitrines de banque...

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