1er avril 1802 : Napoléon envoie des troupes militaires en Guadeloupe pour mater les vélléités autochtones...

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Almanach de Myrelingues 1 complément

En Guadeloupe, la première déclaration d’abolition de l’esclavage par la Révolution de 1789 libéra les luttes d’un peuple jusque-là durement opprimé. La période 1789 - 1802 fut marquée par une grande effervescence sociale et l’apparition de leaders tels que Delgrès, Ignace... qui combattirent pour la liberté et moururent pour elle. Le 1er avril 1802, une expédition de 3 410 hommes, commandée par le général Richepance, appareillait de Brest : c’est la guerre pour le rétablissement de l’esclavage en Gouadeloupe.

Le 1er avril 1802, une expédition de 3 410 hommes, commandée par le général Richepance, appareillait de Brest. Elle comprenait des soldats aguerris et quelques-uns de ceux qui deviendront les meilleurs officiers de Napoléon. Après avoir imposé sa loi aux monarques d’Europe et colonisé l’Egypte, la France lançait sa plus grande expédition maritime pour briser la volonté d’indépendance des Antillais. L’épopée Delgres, c’est une page de la résistance du peuple guadeloupéen et un chapitre peu connu de l’histoire napoléonienne.

Connaître ce qui suivit...

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Ròt Kozé a publié la pétition internationale de la Guadeloupe, Martinique, Haïti, Guyane, Réunion, concernant la ré-appropriation par les peuples de ces pays de la vérité historique et culturelle de leur région.

Le 28 mai 1802, soit 8 ans après avoir été aboli par la Convention, l’esclavage est rétabli en Guadeloupe après de violents combats. En cette même année l’armée de Napoléon tente en vain de rétablir l’esclavage en Haïti. En Guyane l’abolition de 1794 est abrogée en 1802, tandis que la Martinique redevient colonie française après une occupation britannique, et donc une continuité du système imposé au peuple noir déporté d’Afrique par les puissances esclavagistes européennes aux Amériques.

En Guadeloupe, dirigés par le Commandant Joseph IGNACE (né à la Guadeloupe) et le Colonel Louis DELGRES (né à la Martinique), des militaires noirs aidés par la population guadeloupéenne, résistèrent héroïquement pendant près d’un mois à 4.000 militaires français envoyés par Napoléon Bonaparte pour rétablir l’esclavage en Guadeloupe. A leur tête, deux hommes, les généraux Richepance et Gobert qui n’hésitèrent pas à éliminer près de 6.000 Guadeloupéens (morts aux combats, pendus, fusillés et déportés), soit 6 % de la population guadeloupéenne de l’époque.

Aujourd’hui, 200 ans après, Napoléon Bonaparte, les généraux Gobert et Richepance, directement responsables de ce crime contre l’humanité, reposent en paix respectivement aux valides, au cimetière du Père Lachaise à Paris en France et au fort Delgrès en Guadeloupe. A l’inverse, nos aïeux, martyrs de la guerre antiesclavagiste de mai 1802 en Guadeloupe n’ont toujours pas de tombes ! Il est aujourd’hui de notre devoir à nous, leurs arrières petites filles et petits-fils, de restituer l’honneur, la dignité et l’humanité de femmes et d’hommes qui se sont battus pour notre Liberté. Il est de notre devoir de remettre « les choses à leur place ».

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C’est pourquoi :

‑ Matouba et Baimbridge en Guadeloupe, lieux où périrent Delgrès, Ignace et leurs compagnons d’armes, doivent enfin devenir des lieux sacrés.
‑ Les restes et symboles d’apologie du crime que furent les massacres de mai 1802 en Guadeloupe et le rétablissement de l’esclavage des Noirs aux Amériques doivent disparaître à tous jamais de nos territoires.

En effet, aucune communauté humaine ne peut vivre harmonieusement lorsqu’elle accepte de garder dans sa terre la dépouille ou les symboles à la gloire des criminels ayant organisé le massacre de ses aïeux.

Le 10 mai 2001, les parlementaires de la République française ont voté une loi reconnaissant la traite, la déportation et la mise en esclavage de nos aïeux comme crime contre l’humanité. Napoléon Bonaparte qui rétablit l’esclavage en Guadeloupe et en Guyane qui tenta de la rétablir en Haïti, est donc directement responsable de crime contre l’Humanité.

C’est pourquoi nous Guadeloupéens, Martiniquais, Haïtiens, Guyanais, Réunionnais, ainsi que tous ceux et celles qui soutiennent notre démarche, demandons au gouvernement de la République française et aux autorités des collectivités territoriales de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et de la Réunion d’éliminer toutes références napoléoniennes et d’apologie des crimes esclavagistes sur la terre de nos aïeux.

En particulier, nous exigeons :

- que le général Richepance, responsable de crime contre l’humanité en Guadeloupe, soit rapatrié en France,
- que le “ Fort Napoléon ” situé aux Saintes en Guadeloupe soit débaptisé !
- que la statue de Joséphine, épouse impériale de Napoléon, au fronton de laquelle est représenté “ le sacre de l’empereur des français ”, soit enlevée de la place de la Savane de la capitale de la Martinique, détruite et remplacé par une statue du Noir rebelle en guerre contre l’esclavage,
- que celle du criminel Desnambuc, responsable du génocide amérindien en Martinique subisse le même sort,
- qu’une statue de Louis Delgrès soit érigée à Saint Pierre sa ville natale,
- que l’aéroport de Cayenne en Guyane qui porte le nom de Rochambeau, général de Napoléon vaincu par Dessalines en 1803 en Haïti soit débaptisé,
- que le drapeau esclavagiste bleu et blanc aux quatre serpents soit enlevé des bâtiments publics et ne soit plus utilisé comme symbole prétendument représentatif de la Martinique.

de Ròt Kozé n° 128
(Janvier/Février 2002)

compilation de textes d’ici et là...

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  • Le 14 janvier 2012 à 13:11, par timonsse

    Le monument où a été aboli l’esclavage bientôt transformé en hôtel de luxe !
    C’est dans le magnifique hôtel de la Marine situé place de la Concorde à Paris et construit par Gabriel entre 1757 et 1774, qu’un projet est de permettre au groupe Allard, qui a embauché l’ancien ministre de la Culture Donnedieu de Vabres, d’en faire un hôtel de luxe. Or, c’est dans ce bâtiment, affecté dès 1789 au ministère de la Marine - ou si l’on préfère au ministère des Colonies
    et de l’Esclavage - qu’a été signé, le 27 avril 1848, l’acte d’abolition ! Ce magnifique palais fait donc partie de l’histoire de l’esclavage. C’est un lieu de mémoire à protéger, au même titre que le fort de Joux dans le Jura.

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