Au printemps dernier, pendant le mouvement anti-CPE, au-delà des manifs et des actions régulières, s’est créée sur le campus de Bron une vie collective. Petit à petit, une organisation en autogestion s’est mise en place afin d’assurer les besoins de la vie quotidienne : dormir correctement, manger chaud et varié… Une vie s’est instaurée : quelques projections, débats, fêtes, concerts… La volonté de retour à la normale du gouvernement et des co-gestionnaires n’a pas pu briser les liens noués durant la réappropriation de cet espace. Aussi, à la rentrée, il nous paraissait impossible de retourner à la monotonie de cette vie étudiante impersonnelle et superficielle. Non par nostalgie, mais pour instaurer à la fac une dynamique collective. Maintenant, les forces sont suffisamment importantes pour opposer des alternatives aux logiques de contrôle de l’université. Par exemple, manger tous ensemble sous le forum en discutant plutôt que d’aller pointer seul au Resto’U. Cela passe aussi par mettre hors service les cameras, les bornes CUMUL, recouvrir les murs d’idées ; en un mot : résister. La logique sécuritaire s’est installée depuis de nombreuses années à l’université : délimitation des accès, fichage électronique des individu-e-s par carte à puce. Comme si ça ne suffisait pas, la nouvelle année apporte son lot d’aberrantes conneries : grillager le campus pour mieux contrôler. L’optique de la fac est clairement de la réserver aux étudiant-e-s et de considérer toute autre personne comme un-e intrus-e. Face à la répression, nous tentons d’exister autrement : Nous nous retrouvons les mardi et jeudi autour de la Com’Bouffe, sous le forum quand il fait beau, ou dans le bâtiment L quand il fait froid. Des discussions sur nos moyens de lutte s’ensuivent dans l’après-midi. Un festival « Grille la fac ! » a été organisé les 5, 6, 7 février pour gagner en intensité et forcer l’ouverture de la fac aux non-étudiant-e-s.

Désormais, la fac est ouverte, alors viendez nombreux !