Entre la perspective d’une arrivée au second tour, et en tête des suffrages, de la candidate du Front National, de la déliquescence des partis dits « de gouvernement » de droite et de gauche, et celle d’un taux d’abstention record, supérieur même au record de l’élection présidentielle de 2002, celle de 2017 représente une Ve République en bout de course. Non seulement le système politique français montre-t-il des signes évidents de fatigue, mais en plus ces signes n’ont pas l’air d’être exceptionnels. Nous semblons coincées entre la « montée des populismes » qui a vu Donald Trump arriver au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan confirmer son statut autocratique et autoritaire, le Royaume-Uni suivre la branche la plus droitière de leur aile conservatrice, et les mouvements d’extrême-droite germer de nouveau dans la plupart des systèmes représentatifs à l’échelle mondiale. La démocratie représentative libérale est – selon un registre pathologique fréquemment employé – malade de ses franges, petit à petit rongée par les mêmes institutions qui étaient censées en faire le « pire des systèmes à l’exception de tous les autres ».
>Que deviendra le « permis de tuer » sous la nouvelle Assemblée ?
Au printemps, la Cour de cassation a jugé que les policiers peuvent tirer même en dehors de la légitime défense. Dans la foulée, l’Assemblée nationale a esquissé un geste en faveur de la modification de l’article L435-1 du Code de sécurité intérieure… Juste avant d’être dissoute. Tout reste à faire.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info