Le 2 Mars 2024, la CRAAM organisait une discussion autour du collectif grenoblois StopMicro qui s’oppose à l’agrandissement de l’usine STMicroelectronics à Crolles, et plus largement à l’industrie de la microélectronique. Agissant contre le militarisme et l’industrie de l’armement, nous nous étions lié dès 2022 avec StopMicro pour dénoncer les collusions militaires de l’industrie microélectronique. Mais nous ne sommes pas pour autant des « spécialistes » limités à un sujet, et le mélange des genres ne nous fait pas peur, bien au contraire ! Nous avons donc principalement discuté de luttes écologiques.
Pour élargir la discussion, nous avions aussi invité des riverains luttant contre Arkema suite au scandale de la pollution aux PFAS autour de leur site de Pierre Bénite (banlieue sud de Lyon), ainsi qu’un camarade du collectif StopMine03 qui lutte contre le projet de mine de lithium dans l’Allier. Furent aussi évoquées les luttes contre Rhônergia, projet de barrage hydroélectrique dans l’Ain contre lequel une opposition se constitue, et les réacteurs EPR2 que l’État et EDF veulent construire sur le site du Bugey.
L’aspect régional saute aux yeux : chacun de ces projets destructeur est sensé prendre place à moins de 200km de Lyon ! Comme nous allons voir, le rapport de force peut-être très défavorable localement, et les collectifs comptent sur les soutiens en provenance d’autres localités.
Plus généralement, il nous semblait important de lier ces diverses luttes car elles s’opposent à diverses nuisances locales qui mènent vers le même projet de société : sous couvert de « transition écologique », l’État et l’industrie veulent opérer une transition énergétique. Ce qui peut être décarboné le sera, mais le dogme de la croissance et de la productivité doit être préservé à tout prix. L’option choisie est celle du « tout électrique » et du « tout connecté », avec toutes les conséquences que cela aura en terme de destruction de l’environnement et de contrôle de la société.
Nous espérons cultiver les liens entre ces diverses luttes concrètes, et voir se développer une critique commune du monde industriel qui, avec à une couche de peinture verte et des tombereaux de puces électroniques, veut tout naturellement continuer à faire ce qu’il a toujours fait : du pognon, au prix de l’empoisonnement de tous – mais principalement des classes populaires –, la destruction du vivant et l’aliénation généralisée.
Voici donc un bref résumé des échanges tenus lors de cette soirée qui a permis la rencontre entre ces divers collectifs.
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