Quelle justice à Lyon ?
En effet, lors du jugement du 8 juillet, le procureur de la République, avait souligné une certaine incohérence entre les écoutes radio des
véhicules de police et les dépositions de policiers, selon la commission rogatoire de l’IGPN, demandée par le président du tribunal. Il avait déclaré qu’il y avait place à une véritable interrogation sur la réalité des éléments constitutifs permettant la culpabilité de Luis et de Christian.
En dehors des témoignages souvent incohérents des policiers, tous les témoignages des personnes présentes sur place, recueillis par l’enquête de l’IGPN, dédouanaient de manière formelle Luis et Christian de l’accusation portée contre eux de jet de bouteille sur les policiers.
Ils indiquaient pour Christian, qui habite non loin de la place St Paul, endroit où il a été arrêté, qu’il n’avait même pas participé à la Manifestive et qu’il n’avait pas jeté de bouteille, mais étant descendu de chez lui, avait simplement tenté de séparer des personnes qui s’invectivaient après la fin de cette manifestation festive.
Pour Luis, qui était dans l’organisation de cet évènement, les témoignages disaient clairement qu’il n’avait pas non plus lancé de bouteille, mais au contraire, faisait son possible pour calmer les personnes présentes restées sur place après la fin de la musique pour leur éviter des problèmes avec la police et avait même retenu un chariot rempli de
bouteilles vides qu’une personne s’apprêtait à faire rouler en direction des policiers.
Christian a pu facilement être confondu avec une autre personne, et pour Luis, qui était bien visible, bien repérable, déguisé avec un casque en plastique rouge sans lanières, son image a pu rester dans la rétine de l’oeil de policiers, qui voulaient à tout prix avoir des coupables.
Le 8 juillet 2005, le tribunal les avait relaxés tous les deux.
Or, en ce jeudi 24 novembre, lors du rendu de son délibéré, suite au nouveau procès qui a eu lieu « aux 24 colonnes » le 27 octobre 2005, Monsieur Finidori, juge à la Cour d’appel, les a au contraire condamnés lourdement et n’a donc pas tenu compte des conclusions de l’IGPN.
Il a réformé le jugement de grande instance qui avait relaxé Christian, et il l’a condamné à un an de prison avec sursis, cinq ans de privation des droits civiques, civils et de famille et 100 euros de dédommagements à chacun des quatre policiers qui se sont portés partie civile, ainsi que 200 euros de frais de justice à chaque policier (avec les 90 euros de
frais de justice, cela fait un total de 1 290 euros)
Il a réformé le jugement de grande instance qui avait relaxé Luis, et il l’a condamné à quinze mois de prison avec sursis, cinq ans de privation des droits civiques, civils et de famille et 500 euros de dédommagements à chacun des deux policiers qui se sont portés partie civile, ainsi que 200 euros de frais de justice à chaque policier (avec les 90 euros de frais de justice, cela fait un total de 1 490 euros).
C’est énorme pour des innocents qui n’en peuvent mais d’avoir affaire avec la justice !
Ce sont les policiers qui avaient fait appel du premier jugement et le parquet avait suivi pour que le jugement soit complètement refait.
On voit là que la cour d’appel de Lyon ne peut supporter le fait qu’un policier n’ait pas dit la vérité et on voit toute la connivence qui existe à Lyon entre la justice et la police et combien la cour d’appel de Lyon dépasse son rôle. Ce n’est pas pour rien si presque tous les avocats, sur la juridiction de Lyon, déconseillent fortement aux personnes qui se sentent lésés par leur jugement en première instance de faire appel. Ne pouvant faire appel, à Lyon, malheureusement, ce n’est pas le même traitement de la justice
qu’ailleurs.
Le jugement en appel de Virginie, aussi relaxée le 6 juillet 2005, après avoir subi des violences de la part de policiers, et 25 jours de prison sans avoir pu encore être indemnisée, aura lieu le jeudi 19 janvier 2006 à 13h30 à la Cour d’appel du Palais de justice à St-Jean (« aux 24 colonnes »)
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