Le lendemain de la mascarade juridique qu’avaient été les procès des précédentEs inculpéEs de la Manifestive (Virginie, Alexandre, Philippe et John), se tenait dans la même salle du Palais de Justice de Lyon les audiences de deux autres personnes interpellées aussi lors de cette même Manifestive, Luis et Christian.

Ceux-ci, ayant certes échappé à la détention préventive, avaient cependant été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de sortir de leur quartier respectif (Villeurbanne pour l’un, Lyon V^e pour l’autre) et obligation de pointer à un commissariat de police deux fois par semaine.

Les faits retenus contre eux sont encore une fois « jets de bouteilles sur des agents de la force publique », mais les deux nient ces accusations : Luis, déguisé avec un casque rouge au moment des faits, se tenait effectivement en marge de l’attroupement, mais n’a en aucun cas participé aux lancés de bouteilles (il explique même avoir calmé le jeu et failli être touché par une de ces bouteilles) ; Christian, habitant le quartier, était quant à lui juste descendu de chez lui pour s’enquérir sur la chasse à l’homme qui se déroulait alors dans les rues autour de Saint-Paul.

Leurs avocatEs respecti(f)VEs ont d’ailleurs demandé l’examen des bandes de vidéo-surveillance de la place Saint-Paul (voir plus bas) pour que preuve soit faite de l’innocence des prévenus, ainsi que les bandes audio des échanges radio de la police. Les avocats de la partie civile ne s’étant pas opposés à l’analyse de ces bandes par l’IGPN, le tribunal a décidé de demander un supplément d’information, et de reporter ces deux audiences au 6 juillet prochain (le même jour que l’audience de Virginie).

Il est toujours plaisant de noter que le procureur de la république, lors de l’audience de Luis, n’a pu s’empêcher de supposer à voix haute que la vidéo allait peut-être révéler que, sous couvert d’un casque pour se donner une allure festive, Luis s’adonnait à des actes d’ultra-violence, « à la manière des protagonistes du film "Orange Mécanique" » !!!

Heureusement, sur la question de la remise en liberté de Luis et Christian, le tribunal s’est accordé pour lever le contrôle judiciaire qui pesait sur eux.

Étranges magouilles autour des bandes de vidéo-surveillance si chères à la ville de Lyon.

Lors de ces audiences, nous avons été surprisES que les avocatEs des prévenus demandent la consultation de ces fameuses bandes de vidéo-surveillance, alors qu’aucune demande de la sorte n’avait été effectuée lors des audiences de la veille.

En ce qui concerne Virginie, il semblerait que les bandes de la place des Terreaux aient été détruites, purement et simplement. Il doit bien sûr s’agir d’une malencontreuse erreur de manipulation... Quant aux bandes vidéos de la place Saint-Paul, elles auraient effectivement été recueillies et placées sous scellé, dans le dossier de... Virginie ! Alors que ces bandes ne la concernaient aucunement. Sans commentaire.

Didje.