Lorsque l’on quitte Saint-Étienne pour descendre vers le Puy-en-Velay, via la RN88, on traverse, après avoir passé Yssingeaux, deux petits villages que sont Le Pertuis et Saint-Hostien, entourés de sucs volcaniques, de terres agricoles, de forêts et ruisseaux. Deux villages de moyenne montagne qui subissent depuis des années le trafic de camions et de voitures passant sur la nationale – qui, si l’on prend de la hauteur – est une section de la route reliant Lyon à Toulouse. Les maisons en bord de route de Saint-Hostien se vident, tandis qu’au Pertuis, bar, boulangerie, pompe à essence et autres magasins subsistent grâce à la route.
Les maisons en bord de route de Saint-Hostien se vident, tandis qu’au Pertuis, bar, boulangerie, pompe à essence et autres magasins subsistent grâce à la route.Voilà plus de 30 ans qu’un projet de déviation est envisagé pour détourner ces deux villages, et continuer de fluidifier l’axe Lyon-Toulouse. Le 3 septembre 2020, le projet s’est vu conforté par l’avis favorable à la demande d’autorisation environnementale, émis par la commission d’enquête publique : « La commission estime que l’intérêt général – la sécurité des usagers et des riverains de l’actuel tracé de la RN 88 –, le désenclavement du département et de son chef-lieu prévaut aux enjeux agricoles et environnementaux. »
Laurent Wauquiez a la maîtrise d’ouvrage de ce dossier et finance près de 90 % des 226 millions d’euros de coût – auxquels il faut adjoindre 38 millions d’euros d’une autre déviation de la RN88 aux abords d’Yssingeaux. Il a su « acheter » le silence des habitant.e.s, agricultrices et commerçants des deux bourgs – qui pour certain.e.s affirment être contre le projet, mais ne pas pouvoir se montrer par peur de perdre des subventions, ou autres promesses faites par le président de région, comme le fait pour une commune d’obtenir un échangeur qui permette un accès direct à la nationale. Disqualifiant le collectif d’opposant.e.s au projet de gens « venus d’ailleurs », coupant le micro des élu.e.s émettant des questions à la région et refusant le vote à bulletin secret, limitant la durée de l’enquête publique à un mois en plein été post-confinement [2], renvoyant des mails agressifs à des communes locales s’étant positionnées contre le projet, il articule des manières de gouverner « bien à lui » pour arriver à ses fins.
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