Québec, ville chargée d’histoire où il fait bon vivre ? Parangon de vie « authentique », conservée dans son jus ? Que nenni. Derrière la vision caricaturale d’une ville de province tranquille et agréable, la ville est soumise à un urbanisme aberrant et se muséifie à vue d’œil. Une transformation déjà dénoncée dans un ouvrage publié en 2008, « Québec dépressionniste ».
« Mieux vaut tard que jamais », dit le proverbe. Publié en 2008 au moment où la ville de Québec célébrait sous la houlette de ses notables le quatre centième anniversaire de sa fondation, l’ouvrage collectif Québec, ville dépressionniste1 a fait, à peine paru, l’objet d’un boycott non seulement de la part des instances officielles, mais aussi des milieux intellectuels qui prétendent s’en différencier. Il faut dire que ce livre faisait tache au milieu des festivités destinées à promouvoir la capitale nord-américaine de la francophonie. Loin d’exalter, à l’unisson des porte-voix politiques, commerciaux, culturels et médiatiques, son caractère unique et la vitalité de son identité, il en ressortait que Québec dépérissait « sous sa muséification, son abandon à la spéculation grossière, son conservatisme grandissant, son esprit policier et sa dissolution dans des périphéries conformistes ». À tel point que l’ennui qui en résultait parmi ses habitants faisait dire aux auteurs que cette ville était devenue « dépressionniste ».
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