Déjà, cette dernière question semble floue pour pas mal de gens. Est-ce pour pouvoir passer du temps ensemble, pour se retrouver autour d’une passion musicale commune ? Pour se défouler en masse, en mode boite de nuit alternative ? Ou alors pour faire du fric en rameutant des masses de fêtards qui ont les moyens de consommer ? Nous sommes pour la plupart capables d’avoir une critique construite sur la société de consommation et les raisons qui font qu’on cherche des alternatives à celle-ci. Le soucis, c’est qu’on accepte que notre milieu reproduise les mêmes schémas sous prétexte d’être dans des lieux où tout est possible. Du libéralisme à la sauce interlope, en quelque sorte. Par exemple, lorsqu’on se fait aborder une bonne dizaine de fois par des dealers différents au cours de la même soirée, on peut se dire que les choses ne sont plus claires.
Pour ce qui est des comportements craignos dont beaucoup ont été témoins, ça tombe sous la logique qu’aucun collectif n’est capable de gérer une soirée de plusieurs milliers de personnes, dont la plupart n’ont absolument rien à voir avec nos milieux. Ce n’est pas pour nous ériger en avant-garde éclairée, mais il semble facile de prévoir ce qui se passe lorsqu’on abreuve d’alcool et de produits le tout venant de la nuit lyonnaise. Une foule ingérable dans un lieu à taille ingérable. Ça fait des années qu’on sait qu’à partir d’une certaine heure, ça se pointe en taxi et ça demande au bar si on peut payer par CB. On pouvait en rigoler, jusqu’aux premières histoires d’embrouilles et d’attitudes sexistes voir carrément reloues. Des copines se sont faites tripoter, des potes homos ont été insulté-es, d’autres ont eu leur verre agrémentés d’un trip… Comment peut-on être témoin de ça dans son propre lieu, et remettre le couvert en organisant une énième soirée où se reproduiront les mêmes choses ? L’amour de la techno et des grosses soirées n’excuse pas le fait de mettre les gens en danger. La question se pose aussi pour les clients de ces lieux : comment accepter de passer une soirée dans de telles conditions ? Comment accepter d’utiliser ces lieux ?
Le but n’est pas de critiquer la consommation d’alcool et de drogues récréatives, mais de faire attention à ce que celles ci se passent dans des environnements sécures, où l’on peut avoir un minimum de confiance envers les personnes autour de nous. Or, ces soirées ont prouvées qu’elles ne sont pas sûres du tout. Nous ne savons pas tout ce qui a pu s’y passer, mais en parlant entre nous, nous en arrivons vite à nous demander si le pire ne s’y passe pas à chaque fois. Comment savoir ? Et surtout, que faisons nous contre ça ? Jusqu’à maintenant, pas grand-chose, j’en ai bien peur.
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