Depuis quelques semaines, nous avons pris l’habitude d’aller à la rencontre des militant-e-s LREM pour exprimer notre opposition à la réforme des retraites. Collomb en tant que premier soutien politique lors de la campagne de Macron et ministre de l’intérieur lors de l’affaire Benalla, ne nous fera pas croire que le scrutin municipal n’est qu’un enjeu local (et nous aurions des choses à dire sur ce plan aussi). Collomb, Cucherat, Lavoye, c’est LREM.
Face à l’absence de réaction du pouvoir en place, malgré un mouvement d’ampleur depuis bientôt trois mois, nous avons encore nos chants pour nous faire entendre. Nous profitons donc des élections municipales et métropolitaines pour montrer à ces activistes électoraux qui protègent les intérêts d’une minorité que nous n’abandonneront pas face à la casse annoncée de notre sytème de retraites. Nos sorties en chansons, sur les marchés en général, sont toujours appréciées des passant-e- qui se joignent parfois à nous.
Acte I
C’est dans ce contexte que nous avons décidé de nous rendre à la réunion publique du candidat LREM à la mairie de Lyon 1 (Mark Lavoye). Nous savions que Yann Cucherat, homme de paille de Gérard Colomb et candidat à la mairie de Lyon serait présent car le tout avait été annoncé sur une page Facebook. Nous sommes donc entré-e-s tranquillement dans le restaurant qui accueillait ce petit meeting. Très vite, les regards des macronistes, comprenant qu’ils n’avaient pas affaire à des sympathisant-e-s, se braquèrent sur notre petit groupe, empestant le mépris de classe. Yann Cucherat était bien présent, ainsi que Mark Lavoye, la quasi totalité des personnes candidates de la liste « Un temps d’avance » pour la mairie du premier arrondissement et des militant-e-s JAM (Jeunes Avec Macron – tout un programme). Lorsque nous avons commencé à chanter (seul but de notre venue), nous nous sommes faits très rapidement et violemment sortir par des marcheurs, sous prétexte qu’il s’agissait d’un lieu privé. L’événement Facebook était "public" et non privé, contrairement à ce qu’ils-elles ont voulu clamer pour légitimer leur violence contre nous.
Nous avons subi la violence des militant-e-s d’LREM, notamment de plusieurs nerveux (encouragés par les autres) que nous n’avons pas encore réussi à tous identifier. Ces personnes se sont permis d’insulter, d’attraper nos téléphones qui filmaient, d’agripper, de griffer, d’étrangler, de donner des coups de pieds dans les jambes de certain-e-s camarades et même de mettre les gens à terre, dont une personne en situation de handicap... Le bonnet d’un camarade a été lâchement volé avant d’être lancé dans un coin du restaurant. Drôles de manières. L’un de nos camarades a reçu des attouchements d’un militants LREM qui lui susurrait à l’oreille des commentaires sur son physique.
Malgré les tentatives d’apaisement de quelques militant-e-s LREM, certain-e-s se sont déchaîné-e-s, l’un d’eux allant jusqu’à sortir à l’extérieur du lieu de réunion pour lever le poing contre l’un d’entre nous. Il avait sans doute oublié que nous étions choristes et non boxeurs-euses. A l’inverse, aucun geste violent ne peut être imputé aux chanteurs-euses.
Acte II
Plus tard dans la soirée, certain-e-s d’entre nous ont croisé par hasard les militant-e-s des JAM qui tractaient près d’Hotel de Ville, en compagnie de Yann Cucherat. Ils se sont alors rendus dans un bar du quartier, pour une soirée qu’ils-elles organisaient dans le cadre de la campagne. Sans attendre, nous avons décidé d’aller faire démonstration de nos prouesses vocales en nous postant sur le trottoir. Quelques secondes de chants ont suffi pour rameuter tou-te-s les marcheurs-euses dans la rue.
Aucune violence cette fois mais une armée de téléphones pour nous filmer. Nous chantions toujours assez faux alors il est fort probable qu’ils-elles aient pensé nous intimider. Ils ont appelé la police, qui est passée dans la rue quelques minutes après, alors que nous partions conscient-e-s de la gêne dont était victime collatérale le gérant du bar.
Nous réaffirmons notre plus grande détermination à lutter contre la réforme des retraites, véritable saccage des conquêtes sociales passées en cadeau aux assurances privées.
Nous étions à nouveau là et nous ne vous lâcherons pas. Malgré les intimidations et les violences.
La chorale militante du mouvement social
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