Le 8 novembre, elle se rendait à la Maison d’arrêt de Corbas pour rendre visite à un proche incarcéré. A l’entrée, elle passe sous le portique détecteur de métaux qui ne détecte rien, mais les matons lui demandent pourtant d’enlever sa veste. Elle refuse, considérant que « les familles n’ont pas à se déshabiller sur ordre, il suffit qu’on ne fasse pas sonner le portique ! ». La direction arrive et approuve la démarche de ses matons. Christine continue de contester cette mesure. Trois gendarmes sont alors appelés à la rescousse et l’embarquent pour outrage. Elle ne les suit pas volontiers : rébellion. Elle est alors placée en garde à vue. Là, la porte de sa cellule ferme mal. Elle en sort. Quand les flics reviennent quelques heures après, elle n’est pas partie bien loin, elle fume une cigarette sur le parvis : évasion. Le lendemain elle est escortée par le GIGN en taule pour y purger une vielle peine et y attendre aussi le procès du 19 décembre.
Ce n’est pas la première fois que Christine est poursuivie pour avoir dénoncé les conditions dans lesquelles se déroulent l’accès aux parloirs pour les familles : fouilles arbitraires, délais d’attente avant et après les parloirs, salles d’attente exiguës pour de nombreuses familles, parloirs reportés voire annulés après souvent des heures de route pour s’y rendre...
Pour les proches de détenus aussi la prison est synonyme d’humiliations et d’arbitraire.
Autant de raisons d’ouvrir sa gueule, et autant de raisons pour l’Administration Pénitentiaire de jouer la carte du chantage en faisant sauter les permis de visite ou en envoyant les flics lorsque ce chantage ne fonctionne plus.
Christine est donc aujourd’hui incarcérée à la Maison d’Arrêt de la Talaudière à St Étienne. Elle y purge plusieurs peines de prison ferme accumulées ces dernières années suite à de multiples insoumissions à l’autorité de différentes institutions (flics, administration pénitentiaire, institution psychiatrique,...). Institutions qui, jour après jour, s’attellent à défendre les frontières de la paix sociale en broyant ceux qui s’aventureraient hors de celles-ci.
Parce que le rapport dans le lequel Christine se débat n’est pas un rapport individuel entre elle et les institutions mais bien un rapport social fait d’exploitation et de domination que nous subissons tous quotidiennement.
Parce que ces même institutions mettent tout en place pour nous maintenir divisés et isolés .
Parce que, dans un tribunal ou dans une taule, un peu de solidarité peut redonner du courage ou appuyer un rapport de force trop souvent en notre défaveur.
Soyons nombreux à soutenir Christine face à la justice et l’isolement carcéral.
Pour lui écrire :
Christine RIBAILLY, écrou N°35561, MA de St Étienne, rue de la sauvagère, BP 540, 42350 La Talaudière cedex
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