Ni populaire ni national ni républicain !

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Tract concernant la situation suite à la dissolution de l’AN

Ni populaire ni national ni républicain !

« Tous les gouvernements se valent et les anarchistes n’en veulent aucun… », Victor Serge, Mémoires d’un révolutionnaire.

Les résultats des élections européennes sont tombés. Avec surprise (ou pas), le RN est le grand vainqueur et décroche plus de 30% des sièges, loin devant Renaissance. Suite à ces résultats, Macron a annoncé dissoudre l’assemblée nationale. Des élections législatives sont donc prévues dans quelques semaines. Depuis, toutes les figures de la gauche parlementaire et extra-parlementaire sont aux abois et appellent au fameux barrage contre l’extrême droite (le même qui a mené Chirac ou Macron au pouvoir, ces figures de la subversion). Un barrage nommé « Nouveau Front populaire », en référence à celui de 1936, qui avait entre autres négocié la paix sociale à coups de réformes pour mettre fin aux grèves massives de 36 dans les usines et abandonné les antifascistes espagnols se battant contre Franco, dans un moment où l’hypothèse révolutionnaire était plus que tangible.

S’il est en effet glaçant d’observer les résultats obtenus par le RN, il est aussi insupportable de voir la gauche agiter sa propagande électoraliste à coups de menaces (le fascisme est aux portes de la France !) et de leçons de morale aux abstentionnistes, (qui ont certainement l’analyse du vote la plus juste) : « si vous ne votez pas, alors VOUS donnez le pouvoir à l’extrême droite ». Tout est ainsi possible, toutes les compositions les plus abjectes sont imaginables : « la LFI a tenu des propos ambigus vis-à-vis du génocide Ouïghour, est pro-Assad et antisémite ? On le sait bien ! Mais voilà, on n’est pas là pour faire dans la dentelle ! ». La politique c’est important, et l’éthique ce serait pour les petits-bourgeois privilégiés qui ont le luxe de ne pas aller voter. Refuser de participer aux élections, refuser de se penser « représenté » par qui que ce soit, seraient des postures de « radicools ». Et on chie ici allègrement sur toute l’histoire des mouvements révolutionnaires et de la critique de la démocratie, afin de garantir à des politicards de pouvoir garnir les rangs de l’assemblée, ramasser leurs salaires et se foutre de notre gueule pendant encore bien longtemps. La panique, sans doute justifiée, vis-à-vis de l’extrême droite laisse libre cours, chez ceux qui se sentent pousser des ailes citoyennistes en période électorale, à la déferlante paresseuse de compromis majeurs : la fin justifie les moyens ! TOUT plutôt que l’extrême droite ? La rhétorique du moins pire, ce racket intellectuel permanent nous rend aveugle et nous enlève toute faculté de penser et d’agir par nos propres moyens.

ON SE FOUT DE NOUS ! On nous appelle maintenant à voter et constituer un front avec tous les partis de gauche qui, et ce depuis toujours, appellent aux réformes pour une« bonne » police, un travail « inclusif », ou un capitalisme « plus écolo » ou « plus social ». Des partis qui prônent eux-aussi un contrôle de l’immigration aux frontières mais cette fois-ci auréolé des vertus du « protectionnisme » contre le libéralisme économique. Des partis eux-aussi nationalistes et souverainistes, deux concepts largement usités parle fascisme dans leurs versions les plus extrêmes, mais qui portent toujours intrinsèquement en-eux la possibilité d’une passerelle vers la réaction.

PAS D’AN = PAS DE RN ! A BAS L’ETAT !

À tous ceux qui, sincèrement inquiets et révoltés de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ne voient malheureusement d’autres choix que d’aller se soumettre, parfois la mort dans l’âme, face au premier parti de gauche venu et à son discours culpabilisant tout en sachant que cela ne changera pas grand-chose à ce monde d’exploitation : l’urne n’est qu’un chantage parmi d’autres du système démocratique. Nous prendrons notre liberté par d’autres pratiques,celles qui portent une conflictualité avec tout pouvoir. Ces pratiques sont loin d’être des postures, n’en déplaise aux influenceurs de gauche qui voudraient nous faire avaler qu’un « front de gauche antifasciste » est l’horizon indépassable de toute perspective d’émancipation. Nous ne sommes pas dupes : ce chantage, nous le connaissons bien, car c’est ainsi que l’État démocratique fonctionne et assure sa propre reproduction. Car le vote pourrait bien être précisément ce qui donne le pouvoir au RN, et ce qui, dans tous les cas, ne sera que ce qui assoit, encore et toujours, la conservation de l’existant. Le vote n’a jamais été autre chose : il ne sera jamais un acte de rébellion mais bien toujours un acte de soumission à ce monde et à ceux qui nous volent notre vie. Si la démocratie porte au pouvoir le RN dans 1 mois ou dans 3 ans, ceux qui appellent au barrage dans les urnes aujourd’hui resteront-ils dans leurs chaumières car le “peuple souverain” aura fait son choix ? Si la gauche arrive au pouvoir, resteront-ils les bras croisés en regardant celle-ci gérer elle-même les commissariats, les prisons, les antennes France Travail et les CRAs (comme elle l’a déjà fait à chaque fois qu’elle a été portée au pouvoir) ?

Nous voyons aussi venir celles et ceux qui appelleront à un “barrage antifasciste” non seulement dans les urnes, mais dans la rue. Pour ces deux barrages, la question reste la même, il s’agit de savoir ce que nous voulons. Car un antifascisme mou, des urnes ou de la rue, qui se borne à se battre contre le RN au profit de la gauche ne mènera jamais à la destruction du capitalisme ou de l’État et à notre liberté, mais seulement à faire les petites mains pour ceux qui seront nos prochains maîtres et nos prochains patrons. Ce que nous voulons, c’est la mort de la démocratie, des partis, du travail, des nations, de l’État et du capitalisme : c’est la Révolution !

Pour les législatives, nous serons nombreux à ne pas aller voter, à n’en avoir rien à foutre des leçons de morale, rien à foutre des tentatives de séduction de la gauche, rien à foutre de s’ils réussiront, ou pas, à faire carrière sur le dos de notre misère. Désertons les bureaux de vote, allons dans la rue porter la conflictualité et la subversion contre ce monde et ses magouilles politicardes que plus personne ne supporte !

Petit à petit, fleurissent des appels à se rassembler, à bloquer, à manifester. Débordons ces rassemblements uniquement appelés sur des mots d’ordre purement frontistes et conservateurs, élargissons notre révolte au système démocratique qui a toujours su faire la part belle au populisme et au fascisme, organisons-nous pour faire exister des possibilités émancipatrices, révolutionnaires, qui viendront chambouler nos quotidiens.

GREVES, BLOCAGES, MANIFS SAUVAGES, EMEUTES, RÉVOLUTION !!


Des allergiques à tous les fronts

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  • Le 17 juin à 15:28, par

    Texte refusé par PLI parce que écrit par Les Fleurs Arctiques qui sont des harceleurs, doxxeurs, menacent et intimident sur les réseaux sociaux et au-delà. https://danslabrume.noblogs.org/post/2023/07/24/anti-anti-racialisme/

  • Le 16 juin à 13:42, par Wiyaka Luta

    L’erreur stratégique est ici de laisser penser que l’abstention à un scrutin aura un effet positif sur les luttes et que le désengagement à l’élection entraînera un report de mobilisation dans les luttes radicales.

    C’est une erreur d’analyse théorique. Les scores aux élections participent de la bataille symbolique, culturelle, et en cas de victoire, si ce n’est à gagner du terrain, à en perdre moins sur le front des enjeux politiques politiciens, politicards et institutionnels.

    Il est parfaitement possible d’articuler stratégiquement une participation pragmatique, consciente et desillusionée à l’élection selon une logique de moindre mal, en parallèle d’une conscientisation et d’une action tendant vers la révolution.

    Parmi les moyens stratégiques dont nous disposons, rien ne démontre rationnellement l’intérêt d’en sacrifier un comme le vote, qui, au pire, ne coûte rien et ne rapporte rien, au mieux, permet de moins se faire écraser par le rapport de force actuel. Et quand bien même il profite à des carriéristes.

    A un moment il faut agir avec les cartes qu’on a à l’instant où un évènement arrive, même si elles sont sales.
    Le refus de voter n’est pas une faute morale, c’est, au regard du contexte, donc en dehors de tout absolu moral, une erreur stratégique.

    Ceux et celles qui refusent de voter par principe sont le pendant de ceux et celles qui prêchent le vote par devoir et principe : il s’agit d’une sacralisation de cet acte, qui devrait pourtant ne faire l’objet que d’une étude stratégique contextuelle, au regard des intérêts matériels et symboliques qui sont en jeu au moment où il faut agir.

    Je n’ai pas lu dans ces lignes un argument qui démontre que voter entrave l’action révolutionnaire parallèle, quotidienne. Et on sait que le rapport de force électoral a des effets sur la bataille culturelle pour les intérêts et valeurs portées par les différents camps.

    Travailler à la révolution n’empêche pas d’agir de manière conséquente et consciente au moment d’une élection. Et certes il faut conserver la critique radicale des fondements contre révolutionnaires du système électoral.

    En attendant le renversement, la subversion, l’abolition de ce cadre, force est de composer avec ses effets réels, matériels et symboliques, dans nos existences.

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