Une chose est certaine : neuf mois de luttes contres les centres de retention ne peuvent pas rentrer dans une brochure. Même si on se limite aux CRA en Ile-de-France, plein de trucs se passent sans qu’on en soit au courant ; même si on essaye de relayer au maximum la parole de l’intérieur et de construire de la solidarité à l’extérieur, on n’est jamais assez nombreux-ses, on n’arrive pas à voir tout un tas de formes de résistance, de rébellion et d’organisation de prisonniers-ères…
Malgré tout ça, revenir sur ces mois de mobilisations, de révoltes et de solidarité permet de mieux comprendre le fonctionnement de la machine à expulser, montre que les prisons pour sans-papiers sont loin d’être des espaces pacifiés, indique quelques pistes à suivre pour celleux qui veulent – ou doivent – lutter contre les CRA.
La parole et les luttes des prisonniers-ères le rappellent sans cesse : ces lieux d’enfermement doivent disparaitre.
À bas les CRA !
En février 2019, dans la foulée de grèves de la faim et de révoltes dans des prisons pour sans-papier (CRA) en Ile-de-France et ailleurs, une première brochure sur trois mois de luttes (décembre-février) était sortie pour continuer à les relayer plus largement.
Depuis les mouvements collectifs ont continué : grève de la faim, incendies de cellules ou de bâtiments, communiqués, manifestations à l’intérieur des centres, montée sur les toits, des prisonnier·e·s qui se mettent en lien entre différentes prisons.
Cette brochure est faite dans la même optique que la première : non pas pour faire le récit d’une histoire qui n’est pas encore terminée, mais pour faire circuler la parole de celleux qui luttent à l’intérieur et relayer leurs revendications, pour renforcer la solidarité à l’extérieur, pour inventer d’autres moyens qui puissent entraver la machine à expulser.
Les personnes qui n’ont pas les bons papiers sont toujours raflées, emprisonnées et déportées, et la violence quotidienne des keufs et des tribunaux ne s’arrête pas. Les révoltes dans les CRA non plus ! Et à l’extérieur des gens continuent à s’organiser contre ces prisons et pour soutenir les prisonnièr·es, à Paris comme ailleurs.
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