La préfecture annonce une soixantaine d’arrestations en deux jours à Lyon (jeudi et vendredi).
Jeudi et vendredi, Claire et Frédéric partent comme beaucoup d’autres en manifestation, puis sont arrêtés violemment par la BAC. Après respectivement 48 heures et 24 heures de garde-à-vue, ils sont déférés au parquet ce samedi, et doivent passer en comparution immédiate lundi. La juge des libertés et de la détention (JLD) estime, malgré toutes les recommandations qu’ont pu fournir les familles et les avocats – promesses d’embauche, certificats de scolarité, lettres de recommandation - que ces deux personnes vont attendre leur procès en prison. Claire et Frédéric, 18 et 22 ans, dorment donc pour la deuxième nuit consécutive à Corbas ce soir.
D’autres personnes (au moins deux à notre connaissance), comparaîtront également lundi, après 52 heures de détention pour l’un d’entre eux par exemple (Ludovic a d’abord fait 48 heures de garde-à-vue puis 4 heures dans les locaux du TGI). Un mineur sera lui présenté au juge pour enfants le 8 novembre.
Ce qu’on leur reproche ce sont ces délits qui tombent à l’occasion de manifs qui sortent un peu de la routine : bris de panneaux de pub, rébellion contre des arrestations, repousser les flics...
Il est clair que pour le pouvoir, les scènes de révolte de rue ne sont pas tolérables : alors ce sont des matraquages (à Lyon, un lycéen est parti en garde-à-vue le visage en sang, sous les coups des policiers), des tirs de flashball (à Montreuil, un lycéen a eu l’oeil et la pommette défoncés par un tir de flashball en pleine tête), des arrestations massives (264 interpellations, en France, pour la seule journée du 15 octobre), et des condamnations accablantes dans des procès expéditifs (deux lycéens se sont déjà pris un mois ferme pour jets de projectiles, l’un à Meaux, l’autre à Dijon).
Dans les commissariats, les flics se lâchent : plusieurs lycéen.ne.s se sont pris de grosses gifles et des coups. Au fur et à mesure de la garde-à-vue, les versions policières s’accordent pour enfoncer les personnes interpellées.
Appel à témoignage : plusieurs cas de violences policières (coups en garde-à-vue, arrestations violentes...) ont été évoqués. Des témoignages plus précis de ces faits sont nécessaires, y compris pour constituer des défenses !
Contactez au plus vite l’association Témoins / Caisse de Solidarité, au 06 43 08 50 32, ou
caissedesolidarite (arobase) riseup.net
Les frais de justice étant élevés, la solidarité doit également être financière. Il est important de faire des dons pour s’entraider face à la répression, n’hésitez pas à contacter Témoins.
Face à la répression du gouvernement qui veut envoyer les grévistes et révoltés en prison, nous nous devons de répondre par une solidarité sans faille.
Un rassemblement est appelé lundi 13h30 devant le TGI, pour soutenir ceux et celles qui passent en comparution immédiate. Soyons nombreux et nombreuses !
17h30 : Verdict pour les deux personnes passant en jugement ce lundi 18 octobre : pour « jet de caillou sur un panneau JCDecaux » et pour « avoir été accusé d’avoir jeté un sac de feuilles mortes sur un policier », ce qu’il n’a pas fait d’ailleurs, ils ont pris respectivement deux mois de prison avec sursis et 400 € d’amende pour identité imaginaire, ainsi que 1000 € d’amende avec sursis, pour l’une, et trois mois de prison avec sursis et 300 € de dédommagements pour les deux policiers qui ont reçu les feuilles mortes, pour l’autre.Mais nous apprenons le mardi 19 octobre que le Parquet fait appel de cette décision du juge Piffaut et que ces deux jeunes doivent repasser ultérieurement en Cour d’appel de Lyon.
Un autre jeune reste en prison préventive à Corbas et passera en procès le vendredi 5 novembre. Un quatrième jeune, lycéen mineur, libre après la garde à vue, doit passer devant le juge des enfants le lundi 8 novembre.
* Tous les prénoms ont été changés.
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