Dans cette dystopie qui rappelle le monde d’Orwell, où tout est trop bien réglé et contrôlé, le choix n’existe plus, pas plus que la diversité.
Le règlement est omniprésent et ceux qui ne répondent pas aux normes sont « élargis ».
Par prudence on ne laisse aucune place aux émotions et l’orientation des membres de cette communauté qui ignore tout du reste du monde, est délibéré par un conseil.
Il reste cependant une fonction singulière qui est celle du porteur de mémoire, ce dernier porte toute l’Histoire déchargeant ainsi le reste de la communauté de son poids.
Le jour de ses treize ans Jonas se voit attribuer la fonction de porteur de mémoire. Il va rencontrer son prédécesseur devenu « passeur », qui lui transmet le souvenir d’un monde où la couleur et la musique existait, où le climat n’était pas encore contrôlé, où les grands-parents n’étaient pas mis de coté.
Il découvre aussi les guerres et la souffrance mais surtout que tout n’est que mensonge dans sa communauté où l’on ne pose pas de question et l’on accepte tout y compris les assassinats.
Ce roman est une chouette façon d’aborder le politique, d’ouvrir une réflexion sur la désobéissance, la responsabilité et la mémoire, sans lesquelles personne ne peut penser.
- Nous ne pouvons pas prendre le risque de laisser les gens faire des choix.
Ce serait dangereux ? suggéra le Passeur.
Tout à fait dangereux, répliqua Jonas avec assurance.
Et si on les autorisait à choisir leur conjoint ? Et s’ils faisaient le mauvais choix ? Ou si, poursuivit-il en riant presque devant l’absurdité d’une telle hypothèse, ils choisissaient leur métier ?
Ça fait peur, non ? dit le passeur.
Jonas gloussa.
Très peur. Je ne veux même pas me l’imaginer. Nous devons vraiment empêcher les gens de faire des mauvais choix.
C’est plus sûr.
Oui approuva Jonas. Beaucoup plus sûr.
Lois Lowry, Le Passeur, 1993 (plusieurs rééditions)
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