Kamel Bouabdallah enfermé au Vinatier jusqu’en 2044 ?! Lettre ouverte et appel à soutien

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Bron - Vinatier Kamel Bouabdallah

Kamel Bouabdallah, 28 ans, en prison depuis l’âge de 15 ans, libérable en 2044. Dernièrement il était incarcéré à la maison d’arrêt des Baumettes (Marseille), puis transféré à la maison d’arrêt de Varces (Grenoble). Jugé en juin 2014 il a été condamné à 25 ans de réclusion pour vol à main armée et pour une prétendue tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique. Il a fait appel. Aujourd’hui Kamel parle de sa volonté de se réinsérer, il dénonce la spirale prison-délinquance-prison qui détruit trop de vies. Mais la justice pourrait confirmer son élimination sociale avec une condamnation pouvant aller jusqu’à la perpétuité (30 ans). Suite à des actes de résistance à l’intérieur il a déjà été condamné à d’autres peines.

Kamel est désormais enfermé à l’UHSA du Vinatier – unité pénitentiaire au sein d’un hôpital psychiatrique-. Il est actuellement à l’unité C « d’accueil et de soins intensifs » destinée à la gestion des « crises » et des « malades psychiatriques difficiles » et/ ou ayant des « troubles importants du comportements » : chambre d’isolement, contention, portes des cellules fermées, impossibilité de circuler sans personnel soignant… La « cour » y est semblable à une « cour » de quartier disciplinaire : un cube de béton de 20m2 avec des grillages au dessus. Les surveillants pénitentiaires s’occupent des parloirs, du courrier… et des « démonstrations de force » (type ERIS) lors d’intervention en « zone de soin », à la demande des infirmiers.
Kamel souhaite que les gens soient nombreux à venir le soutenir lors de son procès à la cour d’appel de Grenoble le 20, 21 et 22 juin 2016. Nous espérons qu’il sera bientôt transféré à la Maison d’arrêt de Varces (Grenoble). Actuellement il a vraiment besoin de soutien. Si vous souhaitez lui écrire : Kamel Bouabdallah, n° d’écrou 39126, Maison d’arrêt, 38760 Varces-Allières-et-Risset ou à l’adresse mail de son collectif de soutien : Kamelibre.collectif@gmail.com
En attendant, nous publions ici la lettre adressée par ses proches au responsable de l’unité C de l’UHSA, au responsable de l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée et au chef du pôle Santé Mentale des Détenus – Psychiatrie Légale du Centre Hospitalier le Vinatier :

Marseille, le 9 février 2016

Madame, Messieurs,

Nous vous écrivons pour vous faire part de notre inquiétude concernant Monsieur Kamel Bouabdallah, né le 17 novembre 1987, actuellement pris en charge dans votre service, au sein de l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée.
Incarcéré à la Maison d’arrêt de Grenoble – Varces, Monsieur Bouabdallah a été transféré le 30 janvier 2016 au centre hospitalier du Vinatier. Il venait d’apprendre l’imminence de la date de son procès en appel aux assises, le 20 juin. Ré-enfermé depuis cinq ans et sachant qu’il encoure une peine de 30 ans de réclusion, on peut aisément comprendre que cette information tant attendue l’ait secouée et qu’il ait ressenti le besoin d’être aidé.
Le samedi 6 février, sa mère et sa sœur ont pu lui rendre visite à l’UHSA. Elles ont été très choquées de voir l’état dans lequel se trouvait leur proche, n’arrivant même plus à parler ou à effectuer les gestes les plus simples.
En plus des effets secondaires inconfortants, il est probable qu’une dose trop élevée de médicaments provoque ce ralentissement des perceptions et des réactions, cette confusion dans l’espace et le temps. Une médicamentation à outrance, loin d’être une solution thérapeutique idéale, risque d’avoir des conséquences dramatiques, pour son état de santé, son estime de soi, mais aussi concernant sa situation juridique et donc son avenir. A seulement quelques mois de son procès, il est essentiel que Kamel Bouabdallah puisse préparer sa défense avec l’entièreté de ses capacités intellectuelles et cognitives.
Par la présente, nous vous prions de bien vouloir tenir compte de cette situation lors de l’administration de soin à l’intéressé et en conséquence, de baisser les doses de traitement chimiques et d’encourager les alternatives thérapeutiques aux médicaments.

Malgré sa difficulté à parler, Monsieur Bouabdallah a exprimé son souhait de quitter l’hôpital, ce qui rend peu probable le fait que les soins prodigués à l’intéressé l’ait été avec son entière approbation et sans aucune contrainte.
Il nous semble judicieux que l’hospitalisation de Kamel Bouabdallah puisse être levée le plus rapidement possible afin qu’il puisse retourner en maison d’arrêt où il pourra bénéficier de l’appui de ses conseils, Maître Lévy-Soussan et Maître Girault, tous deux exerçant à Grenoble.

Nous vous remercions de bien vouloir faire en sorte que notre proche puisse retrouver la dignité et la force nécessaire pour traverser les dures épreuves qui l’attendent.

Veuillez recevoir nos cordiales salutations,

Famille et amis de Kamel Bouabdallah.

P.-S.

Texte repris sur le site du journal http://lenvolee.net/ pour en finir avec les toutes les prisons !!!!

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