Les éditions du soufflet vous annoncent la parution du livre :
« Le pari de l’autonomie – récits de lutte dans l’Espagne des années 70 »
Grèves générales, comités d’usines, mutineries dans les prisons, mobilisations massives face à la répression, apparitions de groupes autonomes au sein des conflits et prises en main de la vie de quartiers : de l’exploitation salariée à la vie quotidienne, tout allait être remis en cause.
Dans une large mesure, ce mouvement refusait d’être dirigé. La méfiance envers toute forme de représentativité était la règle plus que l’exception. La solidarité, l’auto-organisation et l’action directe s’opposaient aux tentatives de récupération ou de prises de pouvoir menées par les partis et les syndicats.
A travers les récits et les analyses rétrospectives de plusieurs protagonistes de cette époque, ce livre participe au travail de mémoire et de transmission de l’histoire des luttes autonomes. Loin de toute nostalgie envers une période révolue, il offre des pistes de réflexion pour qui cherche aujourd’hui encore à se confronter au pouvoir sous toutes ses formes.
On le trouve à 5 balles dans les lieux camarades et 7,5 euros dans certaines librairies.
Pour des extraits et les points de diffusion, il y a un site : leparidelautonomie.noblogs.org.
Souvenirs et réflexions autour des Gari (Groupes d’action révolutionnaires internationalistes) – (extraits)
Le 22 mars,(…) dans le sud de la France, trois attentats étaient revendiqués par les GAI (Groupes autonomes d’intervention) ; c’était la première fois que ce sigle était utilisé publiquement. (…) Ils avaient pour objectif d’éviter les possibles peines de mort qui pouvaient être appliquées au reste des prisonniers de l’ex-MIL et d’endiguer la répression croissante à l’encontre de l’ensemble du mouvement révolutionnaire espagnol. Face à l’inefficacité manifeste des actions pacifiques menées jusqu’alors, ils ont décidé de dénoncer la collaboration décomplexée entre les gouvernements français et espagnol en paralysant temporairement (et avec des explosifs) les voies de communication frontalières. Cette idée était explicitement évoquée dans un tract : « En gênant les communications entre la France et l’Espagne, nous intervenons sur les échanges économiques entre les classes capitalistes des deux pays d’une façon partielle et momentanée, persuadés que les prolétaires peuvent arrêter la production d’une façon durable et efficace sur les lieux de travail, pour leur propre émancipation… » (…) Au-delà de la démonstration de solidarité en actes avec les compagnons de l’ex-MIL, l’ensemble des actions menées par les GAI – comme l’ont été plus tard celles des Gari – s’inscrivait dans une critique foncièrement anticapitaliste et ne relevait pas uniquement de l’antifranquisme, quoi qu’aient pu en dire la gauche et l’extrême gauche du Capital. Lors de la réunion pour préparer les enlèvements, il avait été convenu que chaque groupe disposerait de sa propre autonomie pour revendiquer ses actions. Celles qui ne seraient pas approuvées par l’ensemble de la coordination seraient signées GAI et les autres Gari.
(…) Après la dissolution des Gari, les groupes autonomes n’ont fait que lutter de plus belle. On a alors vu apparaître des signatures originales et poétiques qui n’étaient utilisées qu’une fois à l’occasion d’une action spécifique, s’amusant souvent à détourner le sens des mots : Garot, Galut, Galop, etc.
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